Conférence
Chapitres
Notice
Lieu de réalisation
Université Toulouse-Jean Jaurès
Langue :
Français
Crédits
Samir BOUHARAOUA (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Publication), Luba Jurgenson (Intervention)
Détenteur des droits
Tous droits réservés aux auteurs et à l'Université Toulouse Jean Jaurès.
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/2zrg-wb94
Citer cette ressource :
Luba Jurgenson. UT2J. (2016, 25 mars). Traduire les images du Goulag : problème de fidélité et d'opacité / Liuba Jurgenson. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/2zrg-wb94. (Consultée le 18 mai 2024)

Traduire les images du Goulag : problème de fidélité et d'opacité / Liuba Jurgenson

Réalisation : 25 mars 2016 - Mise en ligne : 26 juin 2016
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Descriptif

Traduire les images du Goulag : problème de fidélité et d'opacité / Liuba Jurgenson, conférence dans le cadre des journées d'études  "Introduction à la traductologie" organisées sous la direction scientifique de Vladimir Beliakov (section de slavistique du  département Langues étrangères) et du laboratoire LLA-Creatis de l'Université Toulouse Jean  Jaurès, le 25 mars 2016.

Parce qu'il se réfère au réel, dans un rapport au vécu particulier, le témoignage se trouve être un texte dont la langue de l'original constitue un contexte indissociable de la création du texte. En ce qui concerne les témoignages sur le Goulag, dans les textes traduits du russe, l'événement lui-même a été vécu dans la langue russe y compris par des sujets non russes. Lorsque l'on va traduire ces textes vers une autre langue, ce sont non seulement les modalités de transposition, que le traducteur va élaborer individuellement, qui vont compter,  mais aussi la culture d'accueil qui participe de l'élaboration de l'événement. Dans cette communication, Liuba Jurgenson questionne le statut du témoignage comme construction d'une trace sur l'héritage des violences extrêmes, les mécanismes de transmission de textes qui voulaient faire preuve du système concentrationnaire russe, la traduction du témoignage, parfois 40 à 50 ans après la publication du texte original.
« On sort des problématiques purement traductologiques et purement littéraires, puisque la traduction va participer de l'élaboration de l'événement dans une culture donnée. La construction de l'événement Goulag dans la culture française s'est faite à partir de traductions, elle ne s'est pas faite à partir de textes originaux. Réfléchir sur la traduction va plus loin que les simples questions techniques de vocabulaires ou de style (...) Une autre question quand on passe de l'original à la traduction, est que cette mise en mots, ce passage de l'écrit des survivants a souvent été pensé par eux-mêmes comme une sorte de traduction, vers une langue autre que celle du vécu. Les témoignages eux-mêmes sont traversés par une réflexion sur l'impossibilité de restituer une expérience trop violent, trop dure, une expérience qui suppose une dissolution du sujet, d'absence du sujet à lui-même ». Faire l'épreuve d'un intraduisible relève t-il de la traduction, comment traduire cette dimension justement intraduisible ?
Le témoignage, habituellement considéré comme une source primaire par un historien, un sociologue ou un anthropologue, est-il encore une source primaire lorsque il a été traduit, même le plus fidèlement possible ? « Il y a toujours une médiation qui tire les textes hors de leur origine apportant une sorte d'indistinction entre source primaire et source secondaire ». Enfin, dit Liuba Jurgenson, « pour réfléchir au témoignage et à la traduction du témoignage, on devrait interroger aussi le rapport que notre culture entretient avec la vérité ».

Intervention
Thème
Documentation

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