Conférence
Notice
Langue :
Français
Crédits
Stéphanie Lepareux-Couturier (Intervention), Gilles Fronteau (Intervention), Raphaël Durost (Intervention)
Conditions d'utilisation
Tous droits réservés Musée d’Archéologie du Jura
DOI : 10.60527/j8ht-0939
Citer cette ressource :
Stéphanie Lepareux-Couturier, Gilles Fronteau, Raphaël Durost. ArcheoJura. (2011, 4 novembre). Breviandes (Aube) « Les Naurades », un moulin hydraulique du XIIe siècle. Raphaël Durost (Inrap), Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/j8ht-0939. (Consultée le 26 avril 2025)

Breviandes (Aube) « Les Naurades », un moulin hydraulique du XIIe siècle. Raphaël Durost (Inrap), Stéphanie Lepareux-Couturier (Inrap)

Réalisation : 4 novembre 2011 - Mise en ligne : 31 mai 2012
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Descriptif

avec la collaboration de Gilles Fronteau (URCA).

L’étude d’une partie de cette occupation est faite sur le tracé d’une bretelle d’accès à la rocade sud-est de l’agglomération troyenne, d’une largeur réduite à 18 m. Les vestiges consistent en pieux de chêne fichés dans la moitié nord d’un chenal de la Seine. Son lit se comble à partir de la période antique, et est curé environ dix siècles plus tard sur une de ses moitiés, afin d’alimenter le moulin. Les aménagements de ce dernier se manifestent par quatre alignements de pieux perpendiculaires au courant, et par un affouillement en aval immédiat. Les poteaux correspondent manifestement à la retenue d’eau dont la vanne semble à l’origine de l’affouillement. La datation dendrochrologique de trois des pieux est homogène : elle situe l’abatage des arbres durant la première décennie du XIIe siècle.

Le bâtiment abritant le mécanisme de mouture proprement dit n’a pas laissé de traces. L’abondance de fragments de meules découverts en aval des pieux ne laisse pourtant aucun doute sur la vocation du site. Le module de ces 224 fragments varie de moins de 10 cm à plus de 30 cm. Sur ces 224 fragments, la présence de surfaces actives, rattachent sans conteste ce mobilier à des fragments de meules rotatives. Le matériau utilisé est une meulière ca-verneuse, issue de la transformation des niveaux calcaires de Brie ou de Beauce, et indique que ces pièces ont fait l’objet d’une importation.

L’affouillement provoqué par le dénivelé de la vanne a également favorisé la pêche de poissons friands de courant. En effet, une dizaine de blocs de craie artiἀciellement rainurés gisent à cet endroit, après s’être détachés des nasses qu’ils lestaient. La découverte d’une chaussure complète en cuir, prise sur les berges de cet affouillement, est peut-être à mettre en rapport avec l’installation ou la récupération d’une de ces nasses.

Malgré une date de création au XIIe siècle, aucun des moulins mentionnés dans les archives de ce siècle ne semble correspondre à celui-là. Les mentions contemporaines montrent par ailleurs une profusion de moulins installés le long des bras secondaires de la Seine. Celui découvert semble modeste. Bien que les fragments de meules puissent appartenir à près de quatre individus, le plan des pieux montre un abandon rapide de la machine, sans aucun réaménagement.

L’intérêt du site est multiple : un plan cohérent presque sans aucun remaniement, de nombreuses études environnementales (palynologie, carpologie, mallacologie, géomorphologie, lames minces), et l’attestation d’une activité de pêcherie en aval du moulin, activité fréquemment mentionnée avec les moulins hydrauliques dans les sources historiques, mais rarement démontrée par l’archéologie.

Intervention

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