La prise en compte du genre dans les projets de développement rural : entre engagements, contraintes et évitements.
Descriptif
Les inégalités de genre sont désormais largement reconnues comme un obstacle au développement et à l’amélioration du développement humain. Leur réduction a été placée comme une des priorités de la coopération au développement, et la plupart des institutions, qu’elles soient internationales, nationales, privées ou associatives ont pris des engagements en ce sens. Cependant, la mise en œuvre de ces démarches s’avère difficile, notamment dans les projets de développement rural. Les faits sont têtus et les évaluations mettent en évidence des biais persistants, avec des résultats faibles, souvent inexistants, voire même parfois un creusement des inégalités de genre.
Cette journée de restitution et d’étude a pour objectif d’interroger les raisons de ces difficultés – alimentée par les analyses issues du projet de recherche-action Analyser et repenser l'approche des enjeux de genre dans les projets de développement (Arpège) et d’autres initiatives similaires ou sur les mêmes territoires – et de mettre en débat, avec des acteurs et actrices néoaquitain·es, des pistes de réflexion et d’action.
L’hypothèse de départ d’Arpège est que les projets de développement se trouvent à l'intersection du niveau local (individuel, familial et communautaire) et du niveau national ou international. Tout en voulant proposer des réponses aux problèmes identifiés qui sont adaptées au contexte spécifique, les équipes des projets font l’objet d’injonctions multiples (concernant le genre, mais aussi le climat, la jeunesse, etc.). En principe, les acteurs de la coopération et la solidarité internationales portent sur le terrain des valeurs d’égalité, notamment de genre, énoncées par leurs organisations et par leurs partenaires financiers et techniques. Mais l’espace des projets est aussi le lieu de confrontation et de négociation avec d’autres acteurs (organisations locales, représentant·es d’institutions nationales, régionales, locales, chefferies et autorités traditionnelles et modernes, etc.) ayant des visions différentes, souvent ancrées dans leur propre culture. Pendant la durée de vie des projets, les équipes procèdent à des ajustements itératifs et permanents entre les normes et politiques théoriques, les formes spécifiques de pratique et la gestion quotidienne des projets. En ce sens, les projets peuvent être considérés comme des arènes de négociation pour le genre.
La journée d’étude restitue les principaux résultats de ce projet de recherche-action participative sur la prise en compte du genre dans les projets de développement menés en milieu rural à Madagascar avec trois ONG françaises, Agrisud (Libourne), Initiative Développement (Poitiers) et Gret (Nogent sur Marne). Deux des projets se trouvent en Itasy (terre de la coopération décentralisée avec la Nouvelle Aquitaine) et le troisième en Androy, une zone relativement plus défavorisée. Trois autres projets des mêmes ONG qui se sont déroulés au Sénégal ont été pris en considération pour mieux comprendre les aspects liés aux structures des organisations. Les résultats étaient présentés et discutés avec les différents acteurs mobilisés pour ces expérimentations (et les analyses connexes) et le public néoaquitain. Des exemples provenant d’autres projets de recherche-action ou autres ont été également présentés. La mise en perspective était abordée à travers trois tables-rondes, en présence de collègues des pays concernés, et d’acteurs régionaux ou nationaux. Une première version du film sur la démarche d’intégration du genre expérimenté au sein d’Arpège a également été diffusée.
Cette Journée d’étude et de restitution a été financée par la Région Nouvelle Aquitaine qui était également le principal bailleur de fonds du projet Arpège dans son ensemble.
Vidéos
Ouverture de la journée : La prise en compte du genre dans les projets de développement rural : ent…
Ouverture de la journée : La prise en compte du genre dans les projets de développement rural : entre engagements, contraintes et évitements.
Le genre dans les engagements de la coopération internationale : un rappel utile.
Le genre dans les engagements de la coopération internationale : un rappel utile.
Table ronde 1 : La prise en compte du genre dans les programmes de copération : quelles évolutions?
Table ronde 1 : La prise en compte du genre dans les programmes de coopération : quelles évolutions?
Une recherche action participative sur le genre auprès des équipes de projets : l'exemple d'Arpège …
Une recherche action participative sur le genre auprès des équipes de projets : l'exemple d'Arpège à Madagascar.
Table ronde 2 : introduire des démarches de genre dans les projets : contrainte ou opportunité?
Table ronde 2 : Introduire des démarches de genre dans les projets : contrainte ou opportunité?
Les représentations des membres de la recherche action Arpège sur le genre : une évolution.
Les représentations des membres de la recherche action Arpège sur le genre : une évolution.
Table ronde 3 : Mise en perpective à partir d'autres exemples de prise en compte du genre.
Table ronde 3 : Mise en perspective à partir d'autres exemples de prise en compte du genre.
Conclusions de la journée
Conclusions de la journée.
Intervenants et intervenantes
Maître de conférences à l'IUFM de Poitiers (en 2004). Membre associé au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM), Bordeaux (en 2022)
En poste au GRET - Groupe de recherche et d'échanges technologiques - où elle mène des actions sur la valorisation des boissons traditionnelles au Sénégal (en 1994)
Rattachée à l'Université Bordeaux Montaigne (en 2018)
Agro-économiste. Membre de l'Institut de recherche et d'application de méthodes de développement rural (en 2010)
Socio-économiste, Docteur en économie du développement. Chargée de recherche en géographie à l'ORSTOM (en 1990). Chargée de recherche à l' Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en 2016
Auteur(e) d'une thèse en sciences sociales (Grenoble, 1985)
Économiste d'entreprise, spécialisée en socio-économie du développement. En poste : Université Bordeaux Montaigne (2019)
Titulaire d'un doctorat en Science politique de l'Université de Bordeaux en 2012
Co-fondatrice du réseau Genre en Action et membre de la plate-forme «Egalité femmes-hommes et développement » du MAEE (2012)







