Décrypter les interactions sociales chez la souris

La plupart des mammifères ont adopté un mode de vie en groupes sociaux afin de favoriser l’entraide et la survie de l‘espèce. En conséquence, les membres d'une espèce expriment de nombreux comportements sociaux complexes, tout au long de leur vie, comme les comportements parentaux, sexuels ou les interactions entre individus de même sexe. Tous ces comportements mettent en jeu des interactions sociales entre au minimum deux individus. Les interactions sociales sont initiées par la détection du congénère qui mènent soit à un évitement social, soit à l’approche et l’exploration du partenaire, et enfin à la consommation sociale, comme, par exemple, l'accouplement, l'agression, ou les soins aux petits. Bien qu’innés, les comportements sociaux sont également plastiques. Les interactions sociales sont modulées par l’état hormonal, par les expériences sociales vécues au cours du développement de chaque individu, et par des facteurs génétiques et/ou environnementaux. Toutes dérégulations de ces facteurs cruciaux peuvent affecter les circuits neuronaux régissant les interactions sociales et la biochimie du cerveau, et entraîner des changements drastiques pouvant se développer en troubles neurodéveloppementaux, comme les troubles du spectre autistique. Au laboratoire, nous essayons de décrypter comment les capacités sociales sont façonnées par ces différents facteurs internes et externes chez la souris et à l’inverse, comment les interactions sociales influencent la plasticité synaptique et l’adaptation des individus à leur environnement social. De plus, nous nous intéressons au rôle central des récepteurs couplés aux protéines G dans ces processus et en particulier, au récepteur à l’ocytocine.