Saison 5 (2025-2026) - Démocratie

A l’heure de la montée des populismes et de la remise en question croissante du principe de séparation des pouvoirs, la MSH de Clermont-Ferrand choisit de s’interroger sur la définition, le fonctionnement, et les défis de la démocratie.

En grec ancien, le peuple se dit demos et le pouvoir se dit kratos. On a donc, au fondement même de l’idéal fragile de la demokratia, une tension entre la diversité et l’unicité, la répartition et la condensation, l’égalité et l’autorité. Le 11 novembre 1947, Winston Churchill déclarait d’ailleurs, dans une formule restée célèbre, que la démocratie était « un mauvais système », tout en restant « le moins mauvais de tous » : en effet, qu’elle soit directe ou représentative, la démocratie permet la souveraineté du peuple et la mise en place de contre-pouvoirs.

On le sait, l’âge d’or de la démocratie athénienne remonte au Ve siècle avant J.-C. Si l’ère médiévale ne correspond pas au néant de la démocratie, elle s’en éloigne quelque peu, et il faudra attendre les redécouvertes modernes pour que ce système politique trouve un nouveau souffle. Aujourd’hui, alors qu’un nombre croissant de citoyens semble exprimer une certaine défiance vis-à-vis des pouvoirs en place et que certains dénoncent des pratiques de clientélisme et de corruption avérées, se pose nombre de questions sur la crise démocratique que traversent nos sociétés post-modernes, bien souvent tentées par des régimes autoritaires : quels sont les outils pour (re)penser, réparer, représenter, imaginer autrement la démocratie ? Comment lutter contre les attaques qu’elle subit tout en analysant ses faiblesses et ses zones grises ?

Que ce soit dans le domaine de l’histoire, du droit, de la géographie, des lettres, de la philosophie, de la sociologie, de l’économie, de l’éducation, et de bien d’autres encore, les mécanismes du fonctionnement démocratique posent question et se doivent d’être interrogés au prisme des sciences humaines et sociales. Il s’agira donc, dans cette 5e saison des podcasts de la MSH de Clermont-Ferrand, non seulement d’explorer les liens que la démocratie entretient avec une notion aussi fondamentale que celle de la liberté, mais aussi de réfléchir aux fondements de l’idéal démocratique, de mettre en lumière la façon dont il a pu être pensé et repensé au fil des siècles, de comprendre les causes et les conséquences de sa déliquescence actuelle, et d’analyser les enjeux du vivre ensemble dans une société de plus en plus divisée, en prise à de profondes oppositions entre les tenants des institutions et les défenseurs d’une vision ultrasécuritaire, autocratique ou absolutiste de l’état.