Cours/Séminaire
Notice
Langue :
Français
Crédits
ENS-LSH / Canal Philo / Service Commun Audiovisuel et Multimédia (Production), ENS-LSH/SCAM (Réalisation), Jean-Claude Zancarini (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/b2y0-wk70
Citer cette ressource :
Jean-Claude Zancarini. ENS de Lyon. (2007, 22 janvier). 12 - Machiavel, politique et morale : l'historicisation du bien et du mal , in L'art de gouverner à Florence (1494-1530). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/b2y0-wk70. (Consultée le 3 novembre 2024)

12 - Machiavel, politique et morale : l'historicisation du bien et du mal

Réalisation : 22 janvier 2007 - Mise en ligne : 1 novembre 2007
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Descriptif

L'art de gouverner à Florence (1494-1530)

12 - Machiavel, politique et morale : l'historicisation du bien et du mal

L’acteur politique est celui qui, en fonction d’une “ qualité des temps ” qu’il est capable d’analyser définit les objectifs de la période, ses enjeux, et du coup, détermine ce qui est bon et ce qui est mauvais en fonction de ces objectifs. L’existence de la vertu humaine inscrit le rôle de l’acteur politique comme élément déterminant du déroulement de l’histoire. Elle se lit comme une éthique de l’action : il s’agit d’abord de “ faire ce que doit ” ; en termes machiavéliens : non si abbandonare mai [“ ne jamais se laisser aller ”].

Le bien — ou plutôt l’agir bien — c’est donc, en se comportant en bon médecin, en bon architecte (deux métaphores récurrentes dans le texte du Prince), après avoir déterminé, en fonction de “ la qualité des temps ”, les enjeux et les qualités du moment, agir en conséquence. Mais, dès lors, n’importe qui — pourvu qu’il ait en lui la force de ce principe éthique — peut jouer ce rôle et définir enjeux et objectifs du moment. S’il les atteint, quels qu’ils soient et quels que soient les moyens utilisés, il joue — et il joue bien — le rôle qui lui est dévolu: le bien et le mal sont radicalement historicisés ; tout acteur politique s’inscrit dans cette réalité.

C’est là le sens du dévoilement machiavélien : mettre en évidence le rôle de la force, des rapports de force, des conflits et de la guerre comme vérité des rapports entre Etats et à l’intérieur même des sociétés. Mais, paradoxalement, ce qui se joue dans ce rapport des temps et des hommes se nomme l'éthique. Ceci peut se lire dans l'exhortation finale du Prince à libérer l'Italie (chapitre XXVI), qui donne sens à tout l'ouvrage. Il y a un enjeu central : la rédemption de l'Italie ; un moyen nécessaire : la mise en place “ d’armes propres ” (la réflexion sur les armes est récurrente dans le texte) ; un sujet possible de cette rédemption : un prince nouveau et “ vertueux ”. il s'agit d'arrêter le cycle de la corruption, d'éviter, si faire se peut, la mainmise étrangère sur l'Italie. Plutôt un prince nouveau que la lente agonie de l'Italie !

Equipe technique :

Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Exploitation: Julien Lopez, Image: Sébastien Boudin, Son: Xavier comméat, Montage: Mathias Chassagneux, Multimédia: Patrick Sarselli, Design graphique: Antonello Marvulli

Intervention

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