Mooc racisme et antisémitisme - Module N°3 - L’antisémitisme : un racisme parmi d’autres, ou un phénomène singulier ?

Descriptif
Introduction
Cette semaine nous nous penchons sur le phénomène de l’antisémitisme comme un racisme à part.
Du point de vue sociologique, l'antisémitisme est une variante, certes singulière, du racisme. Il appartient néanmoins à cette famille. Mais du point de vue historique, la haine des Juifs, que l'on peut appeler antisémitisme même si c'est anachronique pour la période antérieure à la fin du 19ème siècle, a une épaisseur de plus de deux millénaires, c'est un phénomène exceptionnel, unique, qui mérite d'être traité à part.
L’antisémitisme a été particulièrement fort aux moments où les Juifs étaient le plus assimilés, comme à l’époque de l’Espagne chrétienne ou de la République de Weimar, ce qui donne à penser qu’on peut voir dans les Juifs une forme d'altérité insaisissable, celle de l’« autre » qui nous ressemble trop.
Les périodes de crise ou de mouvements des idées sont propices à l’éclosion de peurs et les Juifs, on le verra, jouèrent souvent le rôle de boucs émissaires. On s’attardera avec Edgar Morin, sur l’affaire de la rumeur d’Orléans, dans les années 1960 en France, où les commerçants juifs de la ville ont été accusés à tort de trafic d’êtres humains.
On consacrera ensuite un segment à la Shoah – l’extermination systématique de deux tiers des Juifs d’Europe, crime de génocide le plus meurtrier de l’histoire. Durant la Seconde guerre mondiale, les Juifs, racialisés par le régime nazi, ont été affamés dans les ghettos, fusillés, épuisés au travail dans des camps de concentration, et surtout tués par gazage dans des camions et à une autre échelle dans des camps d’extermination. La Shoah est à ce jour le seul crime de masse à avoir un caractère « industriel » et « bureaucratique », ce qui le rend unique dans l’histoire.
L’impact de cet évènement a été considérable et la conception même de l’idée de « race » s’en verra altérée et remise en question. Il ne signera néanmoins pas la fin de l’antisémitisme qui perdure bel et bien jusqu’à nos jours. On remarque même une recrudescence du phénomène avec l’intensification des critiques adressées à l’Etat d’Israël, critiques qui procèdent souvent de l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme.
Vidéos
La rumeur d'Orléans - Un entretien avec Edgar Morin
La rumeur d'Orléans Un entretien avec Edgar Morin Le sociologue Edgar Morin revient sur l’enquête de terrain qu’il a menée à Orléans à la fin des années 1960, autour d’une rumeur antisémite.
La Shoah - Un entretien avec Annette Wieviorka
La Shoah Un entretien avec Annette Wieviorka L’historienne Annette Wieviorka, spécialiste de la Shoah, nous donne ici les outils pour comprendre la spécificité de l'événement historique qu
L'antisémitisme dans son épaisseur historique - Un entretien avec Joël Kotek
L'antisémitisme dans son épaisseur historique Un entretien avec Joël Kotek Dans cet entretien, l’historien Joël Kotek revient sur les racines de l’antisémitisme. Avant l’an 1000 la haine des
Intervenants et intervenantes
Politologue et historien de la Shoah. - Licencié en histoire contemporaine. - Assistant à l'Université libre de Bruxelles (en 1990) et professeur à l'Institut d'études politiques de Paris
Pseudonyme d'Edgar Nahoum, adopté pendant la Résistance. Sociologue et philosophe. Directeur de recherche émérite au CNRS (1993), directeur du CETSAP, Centre d'études transdisciplinaires et de l'École des hautes études en sciences sociales (1977-1993)
Docteur en histoire. Chargée de recherche au CNRS (en 1992). - Directrice de recherche au CNRS (en 2008). - Directrice de recherche émérite au CNRS (en 2024)
Président du directoire de la fondation Maison des sciences de l'homme (en 2016). Maître de conférences à l'Université de Paris-Dauphine (en 1988). Directeur adjoint du Centre d'analyse et d'intervention sociologiques de l'EHESS (en 1988). Docteur en Sciences de gestion (Université Paris-Dauphine, 1973)