Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

CCIC, Cerisy-la-Salle

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2016, 3 octobre). Le médium spirite ou la magie d’un corps hypermédiatique à l’ère de la modernité. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/116560. (Consultée le 9 décembre 2024)

Le médium spirite ou la magie d’un corps hypermédiatique à l’ère de la modernité

Réalisation : 3 octobre 2016 - Mise en ligne : 16 mai 2022
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Cette communication a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Machines, magie, médias" qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 20 au 28 août 2016, sous la direction de Frank KESSLER, Jean-Marc LARRUE, Giusy PISANO.

Présentation de l'intervenante

Docteure ès Lettres, Mireille Berton est maître d’enseignement et de recherche à la Section d’Histoire et esthétique du cinéma de l'Université de Lausanne (UNIL). Ses travaux portent principalement sur les rapports entre cinéma et sciences du psychisme (psychologie, psychanalyse, psychiatrie, parapsychologie), avec un intérêt particulier pour une approche croisant histoire culturelle, épistémologie des médias et Gender Studies. Outre de nombreuses études, elle a publié un livre tiré de sa thèse de doctorat intitulé Le Corps nerveux des spectateurs. Cinéma et sciences du psychisme autour de 1900 (L’Âge d’Homme, 2015), et elle a co-dirigé avec Anne-Katrin Weber un ouvrage collectif consacré à l’histoire des dispositifs télévisuels saisie au travers de discours, pratiques, objets et représentations (La Télévision du Téléphonoscope à YouTube. Pour une archéologie de l'audiovision, Antipodes, 2009). Elle travaille actuellement sur un manuscrit consacré aux représentations du médium spirite dans les films et séries télévisées contemporains (à paraître chez Georg en 2017).

Résumé de la communication

L'intervention propose de revenir sur une question souvent traitée dans l’histoire des sciences et de l’occultisme, à savoir le rôle joué par les instruments de mesure et de capture dans l’appréhension des faits paranormaux. Une analyse de sources spirites parues durant les premières décennies du XXe siècle permet de mettre au jour les tensions provoquées par les dispositifs optiques et électriques qui viennent défier le corps tout-puissant du médium spirite sur son propre territoire. La rencontre entre occultisme et modernité donne alors naissance à la figure (discursive et fantasmatique) du médium "hypermédiatique", celui-ci surpassant toutes les possibilités offertes par les découvertes scientifiques.

Thème
Documentation

Les magiciens — de Robert-Houdin et Georges Méliès à Harry Houdini et Howard Thurston suivis par Abdul Alafrez, David Copperfield, Jim Steinmeyer, Marco Tempest et bien d’autres — ont questionné les processus de production de l’illusion au rythme des innovations en matière d’optique, d’acoustique, d’électricité et plus récemment d’informatique et de numérique. Or, toute technologie qui se joue de nos sens, tant qu’elle ne dévoile pas tous ses secrets, tant que les techniques qu'elle recèle ne sont pas maîtrisées, tant qu’elle n’est pas récupérée et formalisée par un média, reste à un stade que l’on peut définir comme un moment magique. Machines et Magie partagent, en effet, le secret, la métamorphose, le double, la participation, la médiation. Ce parti pris se fonde sur l’hypothèse avancée par Arthur C. Clarke : "Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie" (1984, p. 36). L’émergence même des médias peut être analysée en termes d’incarnation de la pensée magique, "patron-modèle" (Edgar Morin, 1956) de la forme première de l’entendement individuel (Marcel Mauss, 1950). De facto, depuis les fantasmagories du XVIIIe siècle jusqu’aux arts numériques les plus actuels, en passant par le théâtre, la lanterne magique, la photographie, le Théâtrophone, le phonographe, la radio, la télévision et le cinéma, l’histoire des machineries spectaculaires croise celle de la magie et les expérimentations de ses praticiens, à l’affût de toute nouveauté permettant de réactualiser les effets magiques par la mécanisation des performances. C’est par l’étude des techniques d’illusion propres à chaque média, dont les principes récurrents ont été mis au jour par les études intermédiales et l’archéologie des médias, que la rencontre avec l’art magique s’est imposée. Ce colloque propose d’en analyser leur cycle technologique : le moment magique (croyance et émerveillement), le mode magique (rhétorique), la sécularisation (banalisation de la dimension magique). Ce cycle est analysé dans sa transversalité afin d’en souligner les dimensions intermédiales. Les communications sont ainsi regroupées en sept sections : L’art magique ; Magie et esthétiques de l’étonnement ; Magie, télévision et vidéo ; Les merveilles de la science ; Magie de l’image, l’image et la magie ; Magie du son, son et magie ; Du tableau vivant au mimétisme numérique. La première met en dialogue historiens et praticiens de la magie et présente un état des archives sur le sujet. Les six sections suivantes font état des corrélations: magie/médias et médias/magie.

Actes du colloque

Machines. Magie. Médias.

Frank Kessler, Jean-Marc Larrue, Giusy Pisano (dir.)

Presses Universitaires du Septentrion — 2018

ISBN : 978-2-7574-2292-2

En savoir plus

Sur le même thème