Cours/Séminaire
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2017, 7 février). ‘Métropoles’ et ‘métropolisation’ : les mots du géographe. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131628. (Consultée le 11 octobre 2024)

‘Métropoles’ et ‘métropolisation’ : les mots du géographe

Réalisation : 7 février 2017 - Mise en ligne : 8 juillet 2022
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Cette communication a été donnée dans le cadre du séminaire annuel "Villes et sciences sociales" consacré pour l'année 2016-2017 aux mobilités et enracinements.

Pierre Bergel et Nicolas Bautès sont enseignants en géographie à l'université de Caen Normandie.

Résumé de la communication

De la ville à la métropole

Le mot "métropole" est de plus en plus utilisé, y compris dans le langage courant, sans que sa définition soit toujours fixée avec précision. La diversité des définitions, relevant de différentes disciplines ou points de vue, témoigne de la difficulté à appréhender une telle réalité. Délaissant, les aspects sociaux, économiques ou politiques du fait métropolitain, l'intervention de Pierre Bergel est centrée sur une approche spatiale du phénomène. Depuis la fin du XVIIIème siècle, les villes françaises se sont à la fois étalées et dédensifiées, rendant de plus en plus incertaines les limites entre villes et campagnes. Aux XIXème et XXème siècles, les vitesses de déplacement ont augmenté, bénéficiant de nouveaux équipements : train, métro puis automobile individuelle. Tentant de concilier l'étalement spatial, la dédensification du bâti et l'accélération des vitesses, les définitions institutionnelles de la ville se sont transformées, aboutissant au Zonage en aire urbaine, qui propose une vision statistique du fait métropolitain (  économie : concentration des emplois du tertiaire supérieur ;  socio-économie : émergence de nouvelles élites. « Bobos », « yuppies », « classes créatives », etc ; culture : nouveaux objets architecturaux, nouvelles pratiques citadines ;  politique : nouveaux modes de « gouvernance » ; géographie : des dynamiques spatiales spécifiques)

Brillante ou ordinaire, la métropole ? Poursuivant cet effort de définition, l’intervention de N. Bautès propose de dresser un rapide panorama des manières dont les études urbaines envisagent aujourd’hui la question des métropoles, en revenant sur la vague de critiques formulée depuis plusieurs années contre les tenants de l’étude des « villes globales ». Partant des travaux sur les ville-monde proposés par les historiens F. Braudel et I. Wallerstein, et par les urbanistes P. Hall ou J. Friedman, le concept proposé par Saskia Sassen, issu de courants d’études urbaines néomarxistes, s’attache à décrire la centralisation d’une spécialisation économique particulière dans quelques villes du monde. Cette lecture, qui tend à associer le processus de métropolisation à l’accélération et l’accumulation des flux de toutes natures, propres au phénomène de mondialisation, subit ainsi une vive critique postcoloniale, à la tête de laquelle figurent des auteur-es comme J. Robinson (UCL-Londres), Ananya Roy (UCLA-Luskin), formulée comme un retour à la « ville ordinaire », que tout semble opposer. Un retour sur ce débat renvoie à une question centrale des sciences sociales, tiraillées entre nomothétie et idiographie, toujours d’actualité

Sur le même thème