Cours/Séminaire
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Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2015, 29 mai). Penser la domination et l'émancipation dans la ville à travers la science-fiction (1). [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131549. (Consultée le 17 juin 2024)

Penser la domination et l'émancipation dans la ville à travers la science-fiction (1)

Réalisation : 29 mai 2015 - Mise en ligne : 6 juillet 2022
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Descriptif

Cette séance de séminaire, consacrée à la ville à travers la science-fiction s'inscrit dans le cycle "Pratiques et pensées de l'émancipation", organisé par de jeunes chercheurs du CERReV et d'ESO-Caen, qui vise à interroger des pratiques ainsi que des pensées mues par le désir d'ouvrir de nouveaux possibles face à des formes de domination, d'exploitation ou d'aliénation.

En utilisant les armes de la critique sociale et politique, la science-fiction sert aussi à faire la guerre – la guerre aux sociétés contemporaines. Dès le début du XXe siècle, le H.-G. Wells de The Sleeper Awakes (1899), In the days of the Comet (1906), ou The World set free (1914), tout comme Jack London dans The Iron Heel(1908), avaient utilisé le récit d’anticipation pour dénoncer les inégalités et les injustices d’un système capitaliste en train, déjà, de se globaliser. Dans les années 1950, les auteurs du mouvement Futurians (avec à leur tête Frederik Pohl, grand pourfendeur de la société de consommation de masse, ont mis en place une science-fiction critique (ou radicale) qui contestaient plus ou moins ouvertement l’ordre établi. Plus tard, dans les années 1970, les écrivains de la New Wave anglo-saxonne, en particulier Michael Moorcock, J.G. Ballard et Brian Aldiss (auxquels on doit impérativement ajouter l’américain John Brunner), ne se sont jamais cachés de leurs sympathies socialistes et marxistes. Dans ce domaine, les écrivains français ne sont d’ailleurs pas en reste et, comme leurs homologues britanniques ou nord-américains, Jean-Pierre Andrevon, Philippe Curval, Joël Houssin ou Alain Damasio, entre autres, ont largement contribué à fonder une sorte d’école française de science-fiction critique qui se caractérise par son absence totale d’organisation et de hiérarchie. Plus spécifiquement, la ville de science-fiction, produit de sociétés injustes et inégalitaires, apparaît le plus souvent comme l’accomplissement inéluctable d’une série de problèmes et de dysfonctionnements qui hypothèquent l’avenir des métropoles contemporaines : congestion, pollution, déficience des services urbains, dissolution du lien social, accroissement des inégalités économiques et des disparités spatiales, violence quotidienne.... De Babel à New York en passant par Babylone et Coruscant, la science-fiction fait le procès d'une ville insoutenable qui n’est qu’un reflet des villes d’aujourd’hui.

Alain MUSSET est géographe, Directeur d'études à l'EHESS et auteur de deux ouvrages de géofiction, de New-York à Coruscant et le syndrôme de Babylone. Il abordera le côté obscur des villes du futur, entre science-fiction et critique sociale.

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