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Langue :
Français
Crédits
Maison de la Recherche en Sciences Humaines - Université de Caen Normandie (Réalisation)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/zman-zz07
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2016, 19 avril). Un problème de sécurité publique ? La gestion du loup de l’Antiquité au XXIe siècle. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/zman-zz07. (Consultée le 12 novembre 2024)

Un problème de sécurité publique ? La gestion du loup de l’Antiquité au XXIe siècle

Réalisation : 19 avril 2016 - Mise en ligne : 29 avril 2016
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Descriptif

Jean Marc Moriceau est professeur d’histoire moderne à l’université de Caen et président de l’Association d’histoire des sociétés rurales. Directeur-fondateur depuis1994 de la revue Histoire et Sociétés Rurales, il dirige la collection "Bibliothèque d'Histoire Rurale" à la Maison de la recherche en sciences humaines de l’université de Caen. Il anime avec le géographe Philippe Madeline leséminaire du Pôle rural de la MRSH. En 2010 il devient membre senior de l'Institut Universitairede France où il dirige un projet de recherche sur le Loup : « Unproblème d’histoire de l’environnement : la conflictualité entre l¹hommeet le loup de la fin du Moyen Âge aux années 1930 ». Jean-Marc Moriceau est membre d'honneur de la Societa di Storia della Fauna «GiuseppeAltobello» (société pour l'encouragement des études dans le domaine del'histoire de l'environnement, en particulier de la relation entre l'homme etle monde des animaux). En 2015, il reçoit le Prix Émile Guillaumin pour son ouvrage Secrets de Campagnes. Figures et familles paysannes au XXe siècle, Paris, Perrin, 2014. En 2011, il avait déjà reçu le Prix François Sommer de la Maison de la Chasseet de la Nature pour L'Homme contre le loup. Une guerre de 2000 ans.

Longtemps lalutte contre le loup a été vécue comme un baro­mètre du progrès de lacivilisation. Le loup a été le seul animal sauvage à susciter chez l’hommeautant d’énergie pour le réguler. Depuis les lois de Solon au vie siècle avant J-C, lessociétés ont forgé une réglemen­tation spécifique pour le contenir, le pour­chasser,puis l’exterminer. Pour s’en pro­téger les pouvoirspublics ont mis en place un arsenal ré­pressif sans équivalent. Ils lui ontmême dédié une insti­tution, qui pré­tend remonter à Charlemagne, et quisubsiste toujours : la louveterie. Alors que la chasse était l’attributdes privi­légiés, le danger causé par le canidé a occa­sionné des exceptions àl’interdiction du port d’armes. Il a suscité des réquisitions à des battuescollectives encouragées même par les auto­rités à l’échelon national depuis1583. Et surtout il a suscité une politique de primes de destruction dont onpeut mesurer les modulations et la généralisation selon de multiplesfacteurs : le degré de vulnérabilité ressenti à l’égard du loup ;l’état de la sécurité publique ; les capacités financières des autoritéscompétentes ; l’importance de la centralisation administrative ; leschoix des dirigeants. Autour du loup se sont cristallisées des rancœurs so­cialeset des conflits de compétence, résultant des anta­gonismes dans les styles devie, les modes d’occupation de l’espace et les singularités de gestionadministrative. Passé la loi de 1882, la IIIe République a mis enplace une politique d’éradication qui, de point de vue des sociétés humaines, aréussi dans l’Entre-deux-guerres. Après un combat mené depuis  plus de deux mille ans, l’homme a eu raisondu canidé sauvage jusqu’à une inversion des options idéologiques qui ont étéles siennes et du statut de l’animal dans la seconde moitié du XXesiècle.

 

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