Sécurité économique et intensification agro-écologique au Sénégal

Alors que le vieux bassin arachidier est le grenier à grains du Sénégal, près de 90% des ménages y vivent sous le seuil national de pauvreté (218000 CFA soit environ 350€ par an).

La conférence s’intéresse à cette situation et propose à la fois un diagnostic des moyens d’existence des agriculteurs, et des pistes d’amélioration en mobilisant l’intensification agro-écologique.

Le fait marquant est la grande pauvreté généralisée. Les 40% des ménages les plus pauvres ont des revenus équivalents monétaires extrêmement faibles. Les 40% les plus riches sont certes mieux dotés en facteurs de production, mais restent en moyenne très en dessous du seuil de pauvreté national. Les revenus extra-agricoles et les transferts creusent les inégalités aujourd’hui, mais pourraient permettre une sortie massive de la pauvreté. En effet, les revenus tirés des activités extra-agricoles renforcent la capacité d’investissement et de prise de risques des ménages les moins pauvres. La présence d’une source de revenu sûre permet d’entreprendre des activités agricoles plus rémunératrices même si elles sont plus risquées. Une autre voie pour améliorer la situation économique des acteurs est le développement du secteur agricole. L’intensification écologique des systèmes de production agricole (intensification agro- écologique), pourrait augmenter la production de céréales et ainsi renforcer la souveraineté alimentaire nationale, accroître les revenus des producteurs et réduire l’impact négatif de l’agriculture sur les ressources naturelles.

Françoise Gérard est économiste sénior, CIRAD, UMR SENS