Engagement et distanciation : quelle place pour la liberté académique en sciences humaines et sociales ?

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Réalisation : 5-6 octobre 2023
Mise en ligne : 08 décembre 2023
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Descriptif

Historiquement, la légitimité et la validité des savoirs des sciences humaines et sociales ont été construites grâce au développement de méthodes fondées sur un double principe de rationalité et de neutralité. Face à ce mythe fondateur, les travaux d’épistémologie et les études critiques ont mis en lumière que la neutralité n’est qu’illusoire et que les savoirs sont toujours situés ; s’il y a bien de l’objectivité en sciences humaines et sociales, c’est une objectivité construite, consciente des perspectives à partir desquelles ces savoirs ont été produits. La déconstruction du mythe du savoir neutre a fait émerger au sein du monde universitaire de nouvelles manières de penser, de dire et de construire les discours de connaissance. Les disciplines académiques ont ainsi fait l’expérience renouvelée du pluralisme, passant de discours relativement homogènes à une diversité et une concurrence affirmée entre modes de production de connaissances.

L’irruption de ce pluralisme des perspectives peut être perçue comme portant en son sein le risque du relativisme. Or, si les anciens et nouveaux discours universitaires se voient souvent opposés et ne semblent pas toujours partager les mêmes conditions de véridiction, la rencontre entre ces perspectives plurielles semble porter la possibilité d’une meilleure compréhension des objets de recherche. En effet, le croisement des perspectives et la construction d’une logique dialectique entre ces discours semblent permettre d’enrichir et de préciser notre appréhension du monde.

Loin de céder à la tentation de positions dogmatiques, l’université doit garantir les conditions de l’élaboration et de la préservation d’une conversation académique entre ces perspectives plurielles. Dans ce contexte, la notion de liberté académique semble offrir les conditions nécessaires à l’affirmation et à la construction d’une université comme lieu dialectique entre différentes formes de discours de connaissance. Cette notion, dévoyée dans les discours politiques, constitue ainsi un objet dont il devient nécessaire de se saisir pour repenser les conditions de construction des savoirs dans le nouveau pluralisme universitaire.

En ce sens, ces journées d’études interdisciplinaires et internationales encouragent une réflexion collective autour des enjeux éthiques de la recherche, de la liberté académique et de la responsabilité civique des chercheurs. Elles visent à créer un espace d’échanges scientifiques sur les pratiques et les défis actuels de la recherche entre chercheurs provenant de différentes traditions académiques, tout en questionnant l’éthique, sa définition, son rôle pour la constitution des savoirs dans le contexte du pluralisme universitaire. Pour ce faire, ces journées s’organiseront autour de quatre tables rondes thématiques :

  • La première table ronde, intitulée « Liberté académique : réflexions sur la légitimité et l’éthique des discours », portera sur la double dimension épistémologique et éthique de l’objet de recherche.
  • La deuxième table ronde rassemblera des juristes autour du thème « Liberté académique : les enjeux et conditions juridiques de la production de connaissance ».
  • Une troisième table ronde intitulée « Liberté académique : le cas d’étude des mondes coloniaux » proposera une approche empirique sur un terrain de recherche spécifique.
  • Enfin, et pour conclure, une quatrième table ronde intitulée « Liberté académique : perspectives institutionnelles comparées », abordera la question de la liberté académique à travers les regards croisés de chercheurs impliqués dans la direction d’institutions ou d’unités de recherche.

Vidéos

Fondation Anthony Mainguené
Conférence
00:11:57

Présentation de la Fondation Anthony Mainguené

Mainguené
Marc

Présentation de la Fondation Anthony Mainguené lors de la journée d'étude "Engagement et distanciation : quelle place pour la liberté académique en sciences humaines et sociales ?" – Journée d’étude 5

Intervenants et intervenantes

France

Titulaire d'un Master 2 recherche en Droit public fondamental de l'Université de Bordeaux (en 2015). Auteure d'une thèse en droit public à l'université de Bordeaux (en 2021)

Maîtresse de conférences de Droit public à Bordeaux - Faculté de droit, membre du laboratoire Centre d’Études et de Recherches Comparatives sur les Constitutions, les Libertés et l’État (CERCCLE) (en 2022)

France

Professeur de Droit privé et sciences criminelles à Bordeaux - Faculté de droit, membre du laboratoire Centre Européen d'Études et de Recherches en Droit de la Famille, des Personnes et de la Santé (CERFAPS) (en 2018)

Professeur de Droit privé et sciences criminelles à Bordeaux - Faculté de droit, membre du laboratoire Centre Européen d'Études et de Recherches en Droit de la Famille, des Personnes et de la Santé (CERFAPS) (en 2022)

France

Enseignante de Droit public à Bordeaux - Faculté de droit, membre du laboratoire Centre d’Études et de Recherches Comparatives sur les Constitutions, les Libertés et l’État (CERCCLE) (en 2018). - Professeure de Droit public à Bordeaux - Faculté de droit, membre du laboratoire Centre d’Études et de Recherches Comparatives sur les Constitutions, les Libertés et l’État (CERCCLE) (en 2022). - Vice présidente en charge du Conseil d'administration à l'université de Bordeaux (en 2023)