Cours d’eau urbains et baignade en eau libre

Au début du XXème siècle, il n’était pas rare de voir des gens se baigner dans la Seine, jusqu’à ce que l’arrêté préfectoral de 1923 interdise cette pratique en raison des risques sanitaires. Aujourd’hui, grâce aux travaux d’assainissement entrepris en région parisienne, il redevient possible de se baigner. Désormais, l’obstacle au retour de la baignade n’est plus tant le risque sanitaire que la noyade, principal danger pesant sur les baigneurs.
Garantir la baignabilité de nos cours d’eau répond à un engouement croissant pour la nage en eau libre, pour la pratique des sports d’eau dans des espaces moins étriqués que les piscines conventionnelles qui sont vite saturées lors des épisodes de chaleur.
En revanche, des pics de pollution de l’eau persistent suite à de forts épisodes de pluie, en raison du débordement des eaux d’égoût.
Les délais d’analyse ne permettant pas de rendre compte en temps réel de la qualité des eaux de baignade, on est informé que 24 ou 48h après le prélèvement des échantillons qu’il aurait mieux valu ne pas se baigner, ou à contrario que la fermeture de la baignade n’était pas nécessaire. L’annulation de certaines épreuves de la coupe du monde de natation en eau libre à l’été 2023 en est l’illustration. C’est pour éviter ce genre de situation que deux hydrologues, Brigitte Vinçon-Leite et Arthur Guillot-Le Goff conçoivent des simulations numériques pour anticiper au mieux les épisodes de contamination sur des zones de baignade.