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Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/vkpe-9787
Citer cette ressource :
Pour un partage des savoirs. (2018, 24 mai). Forum Nîmois - Charles GIDE - CAYROL - 24 mai 2018. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/vkpe-9787. (Consultée le 26 avril 2025)

Forum Nîmois - Charles GIDE - CAYROL - 24 mai 2018

Réalisation : 24 mai 2018 - Mise en ligne : 28 avril 2018
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Descriptif

L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 24 mai avril 2018, lycée Alphonse Daudet à Nîmes.

Cher Roland Cayrol,

Il y a longtemps déjà que le Conseil de notre Forumsouhaitait vous recevoir. Nous sommes parvenus à fixer une date et c’est pourmoi un grand honneur de vous accueillir.

Est-il besoin de vous présenter ? Vous êtes unpolitologue reconnu, qui intervient très souvent dans nos émissions de télévisionfavorites comme « C dans l’air ».

Vous êtes né au Maroc, d’un père et d’une mère enseignantsqui, d’Algérie s’étaient repliés  dans lepays voisin.  Vous avez fait vos étudessecondaires au Lycée Descartes de Rabat, puis l’Institut d’études politiques deParis Vous êtes licencié en lettres et en droit, et bien entendu diplômé deSciences Po.

Vous avez ensuite travaillé au Club Jean Moulin, où la gauchese cherchait dans les années 60. En même temps vous gravissiez les échelons duCEVIPOF, le Centre de recherche de Sciences Po, et avez aussi rejointl’Institut Louis Harris France, où vous vous êtes spécialisé dans les sondagesd’opinions, ce qui vous a amené, en 1986, à devenir directeur de l’InstitutCSA.  Vous l’êtes resté jusqu’en 2008.,année durant laquelle vous avez cédé vos parts à Vincent Bolloré dont vous êtesrestés conseiller jusqu’en 2011.

Une carrière plus que bien remplie, toute entière vouée àl’étude du monde politique.

Nous sommes convenus, cher Roland Cayrol que vous traiteriezce soir de la situation politique en France et en Europe dans la perspectivedes élections européennes qui auront lieu dans un an.

Ces élections auraient pu être l’occasion d’une véritableinnovation, avec la constitution de listes transnationales, mais le Parlementeuropéen s’est finalement opposé à cette innovation proposé par notrePrésident.

L’Europe fonctionnait depuis plusieurs années cahin-caha, notammentparce que nos amis anglais, qui n’en ont jamais vraiment voulu, poussaient sanscesse à un élargissement rapide. Trop rapide ! Nous avons failli mêmeintégrer la Turquie, ce qui déplaçait les frontières de l’Europe jusqu’à l’Iraket la Syrie…, En multipliant le nombre de participants, les britanniquesparalysaient l’Europe, ce qu’ils souhaitaient, n’ayant en vue, depuis leurentrée en 1973, que le grand marché, et aucune intégration. De Gaulle avait benraison, dans ses deux refus successifs, de l’entrée de la Grande Bretagne qu’ilvoulait, disait-il, toute nue c'est-à-dire sans être le cheval de Troie desEtats-Unis. Il annonçait lui-même que le Marché commun prendrait une touteautre tournure si la Grande Bretagne y entrait

Elle y est rentrée et elle a freiné l’intégration le plusqu’elle pouvait, pour finalement en ressortir aujourd’hui

Mais ils quittent une Europe en crise. Après des débutsenthousiasmants, que les plus jeunes ici n’ont pas connu, qui nous a valu, de1958 à 1974 seize années de forte croissance, des esprits clairvoyants, enl’occurrence Helmut Kohl, François Mitterrand et Jacques Delors, ont donné unnouvel élan, contre la Grande Bretagne, avec l’Acte unique européen de 1986qui, effectivement achevait le grand marché, mais ensuite aussi, en 1992, avecl’euro que les britanniques ont vainement tenté de saboter depuis la City. Unemonnaie unique : le comble de l’intégration. Une avancée inespérée.

Mais, depuis lors, l’Union européenne est en crise ! Eten crise de plus en plus grave. Nos opinions publiques n’y croient plus. Le nonau référendum français de 2005 en fut la première preuve éclatante. La paix,que les pères fondateurs présentaient comme le principal avantage de laconstruction européenne, n’est plus considérée comme un objectif. Malgré lesguerres de Bosnie, et d’Ukraine, les jeunes la croient assurée !  

L’Union européenne est surtout victime, depuis plus de dixans, d’un dénigrement démagogique et systématique, de la part de partis qui ontfait de cette démagogie europhobe leur fonds de commerce. Comme lamondialisation a freiné la croissance et détruit des emplois, on attribue cesdeux difficultés à l’Europe et l’euro qui n’en sont aucunement responsables. Nosagriculteurs qui, grâce à la politique agricole commune, ont pu survivre ennombre d’ailleurs trop grand, ont totalement oublié ses bienfaits et sont lespremiers euroseptiques.

Des pays de l’est que nous avons intégrés précipitammentaprès la chute du rideau de fer, et qui ont bénéficié d’abondants subsideseuropéens, donnant lieu d’ailleurs à de multiples corruptions, rejettentmaintenant nos valeurs, en même temps d’ailleurs que la démocratie,transformant leurs systèmes en ce qu’il est convenu d’appeler des démocratures,synthèses diaboliques de démocratie et de dictature. Vladimir Poutine, quenotre entêtement à maintenir l’OTAN a bien servi, vise aussi l’éclatement del’Europe, soutenant d’ailleurs les partis europhobes dans nos pays

Angela Merkel sur laquelle on pouvait compter commeco-constructrice de « plus d’Europe » a été fortement freinée en cesens par le score de AfD, qui a entamé son crédit électoral à droite

Enfin, et surtout, si je puis dire, nous avons eu le résultatdes élections italiennes dans lesquelles les deux partis arrivés en tête n’ont qu’unpoint commun, le rejet de l’Europe.

Cher Roland Cayrol, allez-vous ce soir nous trouver desraisons d’espérer encore ?  Noussommes nombreux à penser encore qu’il n’y a plus de souveraineté possible pourdes pays de 60 à 80 millions d’habitants isolés, face à des Etats-continents de1 milliard d’hommes, et que la seule voie de maintenir cette souveraineté pournous est celle d’une union européenne de plus en plus étroite. L’Europe est l’avenirde la France, comme de l’Allemagne, et plus encore l’Italie, l’Espagne, laBelgique.

Je vous laisse la parole, cher Roland Cayrol pour nous faireune analyse objective de cette crise de l’Europe qui nous navre.

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