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Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/x4ts-gj38
Citer cette ressource :
RTRMD. (2020, 5 novembre). Les nuisibles arrivent en ville. Représentations et opinions des français (ZA Environnementale Urbaine) , in session 8 : nature en ville, trajectoires des socio-écosystèmes urbains. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/x4ts-gj38. (Consultée le 3 juin 2024)

Les nuisibles arrivent en ville. Représentations et opinions des français (ZA Environnementale Urbaine)

Réalisation : 5 novembre 2020 - Mise en ligne : 25 novembre 2020
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Descriptif

5e colloque des Zones Ateliers – CNRS 

2000-2020, 20 ans de recherche du Réseau des Zones Ateliers

SESSION 8 -Nature en ville, trajectoires des socio-écosystèmes urbains

 

Les nuisibles arrivent en ville. Représentations et opinions des français (ZA Environnementale Urbaine)

 

Véronique Philippot ∗ 1, Sandrine Glatron† 2

 

1  Naturum EtudesBureau d’études –  Naturum Etudes Bureaud’études –  rue RogerSalengro 37000 Tours,France

2  Laboratoire DynamECNRS / Université de Strasbourg,  Misha,Strasbourg –  CNRS : UMR7367 – France

 

Résumé

Depuis le Néolithique, l’Homme doit faire face aux espèces concurrentes qui perçoivent le bétail comme des proies facileset la concentration de la ressource végétale dans les culturescomme une aubaine.   La défense de ce qui est considéré  comme  des biens passe par une logique de lutte induisant généralement la mise à mort d’animaux devenus nuisibles. La chasse, fortementancrée dans la ruralité française, s’est ainsi institutionnaliséedepuis le Moyen-âge. Cependant, l’urbanisation etle productivisme agricole poussent certains Vertébrés susceptibles de provoquer des dégâts vers les zones urbainesoù ils trouvent  refugeet nourriture.   La nouvelle cohabita- tion forcée génère des tensions auxquelles les traditionnelles méthodes cynégétiques ne peuvent répondre aisément. Soixante-dixinformateurs, ruraux ou urbains, répartis dans six zonesgéo- graphiques françaises, ont été sondés sur la questionde l’intrusion en ville d’animaux appartenant au bestiairerural tels que le renardroux Vulpes vulpes, le sanglier Sus scrofa, le blaireauMeles meles  et les corvidés  (surtout  le corbeau freux Corvus  frugilegus et la corneille noire Corvus corone ). Les enquêtesethnographiques permettent de mieux cerner les perceptions et connais-sances mobilisées pour la construction d’opinions sur cette nouvelle cartographie biologique et l’avenir que le citadinveut leur réserver en ville.  Concernant le renardpour lequel les informa- teurs ont été proxiles, il s’agit du premier animal, devant le sanglier,spontanément cité comme nuisible bien que cetteidée ne soit justifiable que pour une minorité.  L’animal, fort symbole de la ruralité, est plutôt perçu positivement et son apparition dans les villespeut être associée à une image d’heureuse  renaturalisation.   Lesinformateurs se représentent  le renard surtoutcomme le mangeurde poules et le prédateur à la campagnetandis qu’il  devient  le fouilleur de poubelles et l’opportuniste en ville.   Globalement,  ils ne croient pas en sa pullulation en zonerurale et, si tel est le cas localement, ceci trahirait des erreurs humaines comme l’élevage inten- sif.  L’idée qu’il prolifère en ville apparaît comme plausible en raison de son adaptabilité.  Cela stigmatise les comportements vicieux humains tels le gaspillage alimentaire.  L’idée derisque sanitaire traditionnellement associé au renardrural avec la rage est encorebien ancrée chez la moitié des informateurs mais ce risque,timidement  pointé du doigt pour le renard urbain,  se focalise plutôt autourde l’échinococcose alvéolaire. Nos enquêtesmontrent que les populations vulpines urbainessont perçues, soit comme des victimes de l’expansionterritoriale des villes soitcomme une intrusion du sauvage en ville, ce qui crée un désordre mental. Les discourssur les autres animaux reprennent des idées développées  pour le renard, avec les spécificitésliées aux taxons et tournent autourdes notions d’espèces gagnantes ou généralistes qui savent s’adapteraux activités  humaineset aux perturbations qu’elles génèrent.  Les propositionsde gestion de ces dits nuisiblesen ville sont multiples selon les sensibilités, entre laisserfaire, écarter ou vivre avec.  Cetteproblématique est assimilable à celle des espèces invasives.

 

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Programme et recueil des résumés à télécharger dans l'onglet documents ci-dessus.

Toutes les informations sur le site du colloque :

https://20ans-rza.sciencesconf.org/resource/page/id/5

 

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