Conférence
Notice
Langue :
Français
Crédits
Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM (Publication), Université Toulouse II-Le Mirail (Production), Samir BOUHARAOUA (Réalisation), Fabien Lacouture (Intervention)
Conditions d'utilisation
Tous droits réservés à l'Université Toulouse II-Le Mirail et aux auteurs.
DOI : 10.60527/19v4-vk43
Citer cette ressource :
Fabien Lacouture. UT2J. (2012, 23 mars). Genre et fratrie dans les portraits de famille vénitiens du XVIe siècle / Fabien Lacouture , in Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/19v4-vk43. (Consultée le 27 juillet 2024)

Genre et fratrie dans les portraits de famille vénitiens du XVIe siècle / Fabien Lacouture

Réalisation : 23 mars 2012 - Mise en ligne : 17 décembre 2012
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Descriptif

Genre et fratrie dans les portraits de famille vénitiens du XVIe siècle / Fabien Lacouture. In "Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours", colloque international organisé par le laboratoire France Méridionale et Espagne: histoire des sociétés, du Moyen Âge à l'époque contemporaine (Framespa) de l'Université Toulouse II-Le Mirail et par le le Centre de recherches historiques de l'Ouest (Cerhio), Toulouse : Université Toulouse II-Le Mirail, 22-23 mars 2012. (Ce colloque de Toulouse constitue la seconde partie d'un double colloque international dont la première partie s'est tenue à Rennes, les 1er et 2 décembre 2011).Session 3 : Genre et fratrie, 23 mars 2012.

Contrairement aux portraits en pied qui sont assez rares, les portraits de groupes peuplaient les murs des palais vénitiens au XVIe siècle. Avec leur aspect d'apparat ces portraits, soumis à des règles traditionnelles et cependant composés aussi selon le bon vouloir du commanditaire, représentent l'ensemble de la famille : les parents, parfois les grands-parents, mais surtout la progéniture. Certains de ces tableaux étaient combinés avec des scènes religieuses (Le souper à Emmaüs, L'adoration de la Vierge par la famille Cuccina, de Véronèse) et d'autres non (le diptyque de La famille Da Porto de Véronèse, Portrait de la famille Soranzo du Tintoret et Portrait de famille par Cesare Vecello, parent du Titien).Dans ces œuvres, frères et sœurs sont présents autour de leurs parents pour donner une image grandiose de la famille. La construction ne souffre aucune improvisation : leur attitude, les attributs qui leur sont donnés ont été mûrement réfléchis par les peintres. Ces éléments ont un sens précis : ils servent à établir une distinction nette entre frères et sœurs est avant tout spatiale puisqu'ils ne partagent pas le même espace pictural. Mais cette séparation est également sociale.Les jeunes fils et les jeunes filles de ces familles ne sont en effet pas promis au même destin social, et les peintres, à travers de nombreux outils picturaux, établissent chacun d'entres eux à sa juste place, d'une manière qui ne pouvait qu'être évidente aux yeux des contemporains. Ces questions ont à faire avec la localisation des figures, dans la géométrie du tableau et les unes par rapport aux autres, ainsi que dans la gestuelle, libre ou contrainte selon les âges et ce qu'on attend des sexes. Les attributs également marquent une distinction très nette entre garçons et filles : dans le Double portrait de la famille Da Porto, l'enfant Adriano porte à sa ceinture une épée qui annonce son futur militaire.Mais il faut noter malgré tout que les peintres ont tendance à nuancer cette séparation sociale en exploitant picturalement  ce que les frères et sœurs ont en commun : l'enfance. Titien, Véronèse, Lotto, comprennent parfaitement qu'avant que l'éducation parentale ne vienne en faire des garçons ou des filles, les enfants se retrouvent entre eux, certes séparés, mais dans un même espace qui diffère de l'espace familial et parental. Ils s'y retrouvent, filles ou garçons, avant tout pour jouer et transcendent, par des gestes et des regards, les conventions sociales qui les séparent.L'analyse de ces marqueurs identitaires et sexuels permet de porter un regard sur l'articulation des notions de fratrie et de genre et sur la différence qui était faite entre frères et sœurs. La distinction inhérente "par nature" au sexe se voyait renforcée comme fait social, par une gamme d'attitudes, de poses, d'attributs également genrés, qui permettaient, au sein de la hiérarchie consubstancielle aux familles vénitiennes du XVIe siècle, une lisibilité parfaite de la place présente et à venir des différents enfants.

Intervention
Thème
Documentation

Blake de Maria, Becoming Venetian: Immigrants and the Arts in Early Modern Venice, New Haven, Yale University Press, 2010, 256 p.

L'aire du jeu. Des enfants qui jouent : espaces et représentations [résumés des communications], Colloque INHA, Paris, 23-24 juin 2010, 6 p. [En ligne : http://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/CIRHAC/Aire%20du%20jeu%20-%20programme%20de%CC%81taille%CC%81.pdf]

Jeroen Dekker, Pride and Joy. Children’s portraits in the Netherlands 1500-1700, Amsterdam, Ludion, 2000.

Alain Steck, Frères et sœurs en peinture, in Brigitte Camdessus, La fratrie méconnue : liens du sang, liens du cœur, Esf Editeur, 1998, 87-94.

Eugenio Garin, L'image de l'enfant dans les traités de pédagogie du xve siècle, in Egle Becchi, Dominique Julia, Histoire de l'enfance en Occident, tome 1, De l'Antiquité au XVIIe siècle, Paris, 1998.


> Voir aussi la bibliographie générale dans l'onglet "Documents" de la vidéo d'ouverture du colloque.

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