Conférence
Notice
Langue :
Français
Crédits
Jean JIMENEZ (Réalisation), Samir BOUHARAOUA (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Publication), Athane Adrahane (Intervention)
Conditions d'utilisation
Tous droits réservés à l'Université Jean-Jaurès et aux auteurs.
DOI : 10.60527/bqsr-t536
Citer cette ressource :
Athane Adrahane. UT2J. (2019, 22 mars). Boussole animale : pistes pour une pensée des sentirs / Athane Adrahane , in L’amour des animaux / Animal Love. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/bqsr-t536. (Consultée le 1 novembre 2024)

Boussole animale : pistes pour une pensée des sentirs / Athane Adrahane

Réalisation : 22 mars 2019 - Mise en ligne : 10 juillet 2020
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Descriptif

 

Boussole animale : pistes pour une pensée des sentirs / Athane Adrahane, in colloque international "L'Amour des animaux / Animal Love", organisé par le Laboratoire Cultures Anglo-Saxonnes (CAS), la Société d’Étude de la Littérature de Voyage du monde Anglophone (SELVA), l'Académie des Sciences, Inscriptions et BellesLettres  (ASIBL)de Toulouse, sous la responsabilité scientifique de Françoise Besson (CAS,SELVA, ASIBL), Marcel Delpoux (ASIBL, SELVA), Nathalie Dessens (CAS) et ScottSlovic (SELVA, University of Idaho, USA). Toulouse, Hôtel d'Assézat, Hôtel duMay, Université Toulouse Jean Jaurès, 20-23 mars 2019.
Atelier 2 : Complicité et conscience / Complicity and Awareness.

C’est à partir de deux traces écrites que Athane Adrahane oriente sa communication. Celles-ci ont en commun de mettre en contact avec des images de la pensée qui conduisent à d’autres accordages affectifs du corps et d’autres pratiques de connaissance. La première trace est celle découverte lors d’une randonnée dans l’Almanach d’un comté des sables d’Aldo Léopold. Cadeau d’une louve à un chasseur au moment de mourir, elle prend verbe dans la célèbre formule « penser comme une montagne » et entraîne la perception sur les chemins d’une conscience polyphonique des entours. La deuxième trace est celle rencontrée dans Le Petit Prince de Saint-Exupéry. Cadeau d’un renard à un petit bonhomme au moment de lui faire ses adieux, elle tient dans la formule « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » et conduit le corps sur les sentes d’un apprivoisement patient, mais aussi risqué, propre à un slow éros où se cultive l’intelligence des liens. Choisissant de se fier à ces signes pour s'aiguiller, Athane Adrahane interroge la possibilité d’un savoir qui en passe par une énergie de liaison que l’on pourrait nommer amour et dont la particularité est de ne pas s’arrêter à une personne mais de produire un agencement commun en partenariat avec les non-humains. Cette piste de méditation sera guidée par un maître-chien du nom d’Étrange. Au fil d’un récit situé à même les montagnes, la fréquentation d’une pensée canine qui procède par bond et à coup d’affect fera éprouver l’émotion nommée «6 ème extinction», rencontrer le conseil des êtres (Joanna Macy) et ce que pourrait signifier aimer comme une Terre-Mère.

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Le but de ce colloque est d’envisager l’amour des animaux, l’amour animal, l’amour pour les animaux dans sa multiplicité et sous un angle à la fois philosophique, scientifique, littéraire et artistique et en inscrivant ce thème dans la relation plus large de l’homme au monde et dans la vision environnementale et écocritique. Des espèces compagnes à la relation (l’amour ?) des animaux pour des membres de leur propre espèce ou d’espèces différentes,  l’expression “l’amour des animaux” est polysémique. On pense à l’amour des chiens et chats pour leur compagnon humain et à la relation réciproque de l’attachement humain pour ces êtres non-humains qui accompagnent leur vie, au chien qui accompagne son ami humain jusqu’à la tombe et va y rester des jours et parfois se laissera mourir. Que dire de ce chat américain qui dans un hôpital, va dans les chambres de malades dont il perçoit avant les médecins qu’ils vont mourir bientôt et les accompagne jusqu’à leur dernier souffle ? Comment définir son rôle gratuit et étrange d’accompagnateur qui va leur permettre le passage en leur offrant une présence amie et rassurante ?
L’amour des animaux, c’est à la fois l’amour de l’être humain pour  le monde animal, l’amour -ou tout autre sentiment auquel il conviendra de réfléchir- de l’animal pour l’être humain et l’amour des animaux entre eux ; l’amour pour tout souffle de vie ; l’amour de la chatte pour ses petits, le geste de l’hippopotame tentant de sauver l’antilope de la gueule du crocodile, les soins d’une bande de chats des rues en Argentine sauvant un enfant perdu en lui apportant de la nourriture et en le réchauffant jusqu’à ce qu’il soit retrouvé. Est-ce de l’amour ? Est-ce un instinct de survie ? Une empathie inexplicable ? Comment définir la notion d’amour des animaux ? Ces gestes de tendresse, de compassion ou d’empathie du monde animal peuvent-ils être rattachés à l’amour ou sont-ils des gestes instinctifs de sauvetage de quelque espèce que ce soit visant à prolonger la présence animale sur la terre ?

The aim of this conference is  to consider animal love in its multipicity,  from a philosophical, scientific and literary angle at the same time, by inscribing the theme in the wider relationship of man with the world and in  the environmental and ecocritical vision as well. From companion species to the love of animals for members of their own species or of other species, the phrase “animal love” is polysemous. We first think about the love dogs and cats have for their human companions and about the reciprocal relationship of attachment of human beings for those nonhuman companions accompanying parts of their lives; we can think about the dog following his human companion’s coffin and accompanying him/her to the grave, staying there days and nights and sometimes dying there.  What can we say of the American cat who, in a hospital, goes into dying people’s rooms, knowing before doctors that those people are going to die and accompanying them until their last breath? How can we define her gratuitous, strange role as a companion, allowing them to pass away while offering them a friendly, reassuring presence?
Animal love is both the human being’s love for an animal or several animals and the love—or any feeling we could associate with love—of the animal for the human being and the love of animals for one another. Can we consider the gesture of a hippopotamus for the antelope that he tries to rescue from the crocodile’s teeth, staying with her head in its mouth until her last breath, as love? What about the behaviour of a group of street cats in Argentina, who saved a lost human infant by giving him food and lying on him so that he did not die of cold in the night, until the day when he was found. Is this love? Is it some survival instinct shared with those who are threatened? Is it some unexplainable empathy? How can we define the notion of animal love? Could those gestures of apparent tenderness, compassion or empathy of the animal world be qualified as love—could they be linked with love or are they instinctive rescuing gestures made by whatever species to prolong the animal presence on the Earth?

 

Intervention

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