Entretien
Notice
Langue :
Français
Crédits
FMSH Production (Production), Mohamed-Ali Adraoui (Intervention)
Conditions d'utilisation
©FMSH - 2016
DOI : 10.60527/q4r1-wy72
Citer cette ressource :
Mohamed-Ali Adraoui. FMSH. (2016, 31 mai). Mohamed Ali Adraoui , in Les ressources idéologiques, intellectuelles et financières du djihadisme. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/q4r1-wy72. (Consultée le 19 mai 2024)

Mohamed Ali Adraoui

Réalisation : 31 mai 2016 - Mise en ligne : 4 juillet 2016
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Thème
Documentation

<p style="mso-margin-top-alt:auto;margin-bottom:5.95pt">Docteur en science politique de l’IEP de Paris, il a enseigné à Sciences Po Paris et l’IEP de Grenoble, et a été chercheur postdoctoral à l’Institut universitaire européen de Florence. Chercheur au Middle East Institute de l’Université nationale de Singapour, il est l’auteur de Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé.

 

Mohamed-Ali Adraoui is Professor of Political Science at Sciences Po Paris. He has taught both at Sciences Po Paris and Sciences Po Grenoble and worked as a Postdoctoral Researcher at the European University Institute in Florence. He is currently a Researcher at the Middle East Institute of the National University of Singapore, where he published Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé (From the Gulf to the suburbs. Global Salafism.).


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Vers une autonomisation du djihadisme ? Quelle porosité idéologique, sociologique et politique entre salafisme quiétiste et djihadisme contemporain?


Mon intervention portera sur les éventuelles porosités idéologiques, politiques et sociologiques entre deux des principaux visages du salafisme contemporain, à savoir le courant dit quiétiste, disant être réfractaire à la violence, et la vision insurrectionnelle notamment défendue par les djihadistes, adeptes d’une action armée légitime contre les acteurs accusés de s’en prendre à l’islam. Depuis l’avènement d’un terrorisme puisant dans le référentiel du salafisme, et plus spécifiquement influent auprès de certains profils sociaux, nombreux sont les débats dans le cadre desquels sont interrogés le rapport du salafisme à la violence, l’altérité et le politique. Certains croient par exemple déceler un continuum entre les différents visages du salafisme bien qu’ils disent s’opposer frontalement. D’autres, au contraire, affirment une différence de nature et non pas seulement de degré entre quiétisme et djihadisme, isolant d’autres variables selon lesquelles l’action armée est censée se justifier. Notre intervention défendra la thèse de ce que nous appelons l’autonomisation du djihadisme. A partir, en effet, d’une lecture non seulement des textes de référence mais également des trajectoires individuelles des acteurs prêtant allégeance à des mouvements se réclamant de cette idéologie, nous ferons la lumière sur l’un des éléments centraux de la carrière djihadiste aujourd’hui, à savoir son affirmation comme un courant à part, explicitement opposé aux autres visions du dogme, y compris à l’intérieur de la matrice dite fondamentaliste. Il apparaît en effet à la lumière des cas français notamment que l’on ne peut pas aisément conclure à une causalité, à tout le moins au niveau micro-sociologique, entre l’identification à un moment donné de l’existence au quiétisme et l’entrée dans le djihadisme. Si sur le plan idéologique et macro-sociologique, un certain nombre d’interrogations demeurent, nous verrons qu’il est désormais difficile de ne retenir que la grille de lecture du monde généralement décrite comme antagonique présente dans le salafisme pour resituer l’émergence du djihadisme tel que nous le connaissons depuis plusieurs années. Nous nous appuierons notamment sur le cas français et les profils des acteurs djihadistes les plus récents afin de montrer la nécessaire approche dialogique sans laquelle on ne peut prendre la mesure de la signification de la symbolique et de la violence djihadistes dans la société française contemporaine

Towards an Autonomisation of Jihadism? What Ideological, Sociological and Political Porosities between Quietist Salafism and Contemporary Jihad?

My speech will focus on possible ideological, political and sociological porosities between the two main faces of contemporary Salafism, namely the quietist stream, which claims to be against violence, and the insurgency vision advocated by jihadists, who are the followers of a legitimate action against the players accused of attacking Islam. Many debates have been fostered as a result of terrorism tapping into a Salafist frame of influence that is particularly impactful with certain social profiles. These debates question the link between Salafism and violence, and a political aspect and otherness. For example, some claim they are able to detect a continuum between the different faces of Salafism whilst still being frontally opposed to it. Others, on the contrary, hold that there is a radical difference – not merely in the degree – between quietism and jihadism, which isolates other variables through which armed action is supposed to be justified. I will defend a thesis referred to as ‘the empowerment of jihadism’. Based on an understanding of reference texts and individual trajectories of actors who pledge allegiance to movements claiming this ideology, I will emphasize one of the key elements of today’s jihadist career – its affirmation as a stream of its own, explicitly opposed to other visions of this dogma, including inside the matrix said to be ‘fundamental’. It appears in several French cases that causality cannot be ensured between the identification of quietism’s existence at a given time and a jihadist engagement – at least not at the micro sociological level. On the ideological and macro sociological level, a certain number of questions remain, which make it difficult not to turn to a global reading grid present in Salafism, generally perceived as conflicting with the rise of jihadism as we have begun to know it for several years. We will turn to the French case and the profiles of the most recent jihadists in order to demonstrate the necessary dialogical approach without which one cannot measure the significance of jihadist symbolism and violence in France’s contemporary society.


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