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- Date de réalisation : 19 Novembre 2020
- Durée du programme : 147 min
- Classification Dewey : Économie politique
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- Catégorie : Conférences
- Niveau : Tous publics / hors niveau
- Disciplines : Sciences de la société
- Collections : What are our lives worth to a neoliberal government? Capitalism, War And Biopolitics In The Pandemic Era – 18 & 19 NOVEMBER 2020
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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- Langue : Français
- Mots-clés : autoritarisme, néolibéralisme, religion
- Conditions d’utilisation / Copyright : LE STUDIUM
PANEL 5: NÉOLIBÉRALISME, AUTORITARISME ET NÉO-CONSERVATISME
Moderator: Dr Jean-François Deluchey (Cultural and Discursive Interactions (ICD) / University of Tours - FR & Federal University of Pará - BR)
Prof. Anselm Jappe (Academy of Fine Arts, Sassari - IT) - Critique du néolibéralisme et anticapitalisme tronquée : une mise en garde
Depuis quelques années, de nombreuses critiques sont adressées de nouveau au capitalisme. Mais qu’est-ce qu’on entend par « capitalisme » ? Très souvent, celui-ci se trouve identifié à ce qui n’est qu’une de ses formes historiques, la plus récente : le néolibéralisme, dominé par la finance. Les fondements du capitalisme, c’est-à-dire la marchandise et l’argent, la valeur et le travail sont tacitement considérés comme « naturels », voire positifs, et la critique se concentre presque exclusivement sur la gestion actuelle de ces fondements, en indiquant dans la sphère financière la seule cause du lamentable état du monde. Mais un tel « anticapitalisme tronqué » n’est pas seulement insuffisant, il est même dangereux : en personnalisant les responsabilités et en sanctifiant les « honnêtes travailleurs », il peut déboucher sur le populisme, le conspirationnisme, l’antisémitisme. La critique radicale des catégories de base du capitalisme n’est pas un « luxe » théorique, éloigné de la praxis, mais constitue la condition principale afin que l’anticapitalisme soit vraiment émancipateur.
Prof. Juliette Grange (Cultural and Discursive Interactions (ICD) / University of Tours – FR) - Le néoconservatisme : le retour à l’ordre moral et religieux comme instrument de l’imposition des valeurs du marché
Cette communication tentera de définir une variété particulière de néolibéralisme : celle que mettent en œuvre les régimes néoconservateurs contemporains (Brésil, Europe de l’Est). La liaison entre un État national autoritaire, le retour aux valeurs familiales et au rôle social de la religion, une application des valeurs du marché aux institutions et à la société est-elle leur principale caractéristique ? On s’interrogera sur l’avenir des démocraties illibérales en particulier en France.
Prof. Pierre Dardot (Sophiapol / GENA, Paris-Nanterre University - FR) - Néolibéralisme ou libéralisme autoritaire?
Le néolibéralisme comme doctrine politique s’est formé au début des années 1930 dans un contexte singulier : conquête du pouvoir par le fascisme en Italie, émergence d’Etats autoritaires, montée du nazisme en Allemagne. Ces conditions historiques très particulières, loin d’être purement accidentelles, ont contribué à donner au néolibéralisme sa physionomie durable, notamment sa prédilection pour l’Etat fort, sinon dictatorial. Par là le néolibéralisme se distingue du libéralisme du XXe siècle, notamment du libéralisme manchestérien. La dénomination de « libéralisme autoritaire », forgée par le philosophe Hermann Heller en 1933 pour rendre compte des prises de positions de Carl Schmitt à la veille de l’accès du nazisme au pouvoir, a été de nos jours reprise pour caractériser le néolibéralisme lui-même. Cette dénomination est cependant confuse en ce qu’elle donne à entendre une continuité entre libéralisme et néolibéralisme, ce dernier ne se distinguant que par la combinaison d’un autoritarisme politique et d’un libéralisme économique. En réalité, le néolibéralisme doit son originalité à la combinaison de l’Etat fort et d’un interventionnisme juridique prenant la forme d’un constitutionnalisme de marché.
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