Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

IMEC - Abbaye d'Ardenne

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2016, 17 novembre). "Rendre justice à ce qui est". De la cosmophilie raynalienne à une sociologie sociophilique. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131835. (Consultée le 28 avril 2025)

"Rendre justice à ce qui est". De la cosmophilie raynalienne à une sociologie sociophilique

Réalisation : 17 novembre 2016 - Mise en ligne : 18 juillet 2022
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Descriptif

Cette communication a été donnée dans le cadre du colloque  international  consacré à Henri Raynal, organisé  par  le  LASLAR  et  le  CERReV  de l'université de Caen Normandie en partenariat avec l'IMEC et l’ESAM.

Henri Raynal est un auteur prolifique qui ne cesse d’écrire depuis 50  ans.  Sa  production  concerne  aussi  bien  le  roman  que  la  philosophie  (entendue dans  un  sens  large),  la  critique  d’art  et l’essai  littéraire.  Sa  route  a  croisé  celle  d’auteurs  très  célèbres (d’André Breton à  Philippe Sollers,  Jean  Dubuffet  ou  Roger Munier).  Cependant,  du  fait  de  sa  profonde  originalité,  il  est demeuré mal connu, toujours aux marges du milieu littéraire où il a   pourtant   quelques   admirateurs   inconditionnels.   Or,   il   est important  que  l’université  assure  sa  vocation  de  tête - chercheuse en  mettant  au  jour  des  œuvres  destinées  à  se  déployer  dans  le patrimoine national.

Philippe Chanial est Professeur de Sociologie à l'Université de Caen. Il a notamment publié : Justice, don et association. La délicate essence de la démocratie, (La découverte, 2001), en collaboration avec J.L Laville, A.Caillé et al., Association, démocratie et société civile, (La découverte) ; en collaboration avec D.Cefaï, L'association comme politique, (Thierry Quinqueton éditeur), Benoît Malon, La Morale sociale (Le Bord de L'eau, 2007).

Résumé de la communication

Je n’ai jamais lu Henri Raynal en sociologue mais bien davantage comme une échappée belle, loin de ma discipline. Or, paradoxalement, cette échappée belle n’a cessé de me reconduire à elle, me confortant dans l’idée d’aborder autrement la nature même du regard sociologique. C’est ce cheminement que je voudrais interroger, de son point de départ – une critique de la sociophobie sociologique – à son point de fuite – l’improbable perspective d’une sociologie sociophilique.

Le titre d’un récent ouvrage, où Luc Boltanski raconte l’esprit dans lequel il menait son travail sociologique dans la bande à Bourdieu, résume bien ce diagnostic clinique : « Rendre la réalité inacceptable ». Comme si les sciences sociales supposaient, à titre de geste fondateur, de rompre avec toute « affinité », tout « confraternité » avec le monde, comme si, par conséquent, l’énigme même de l’ordre social – le fait qu’il y ait, parmi ou entre les hommes, quelque chose plutôt que rien ou, pour le dire autrement, que ceux-ci parviennent à donner forme à leur coexistence – n’avait rien de miraculeux et pouvait, au contraire, se résoudre dans la dénonciation des relations de pouvoir qui, seules, feraient tenir ce monde et imposeraient ces formes de la coexistence interhumaine.

Il s’agira donc, dans cette communication, de tenter de montrer, pour reprendre ici les termes d’Henri Raynal, qu’en sociologie également, « témoigner en faisant connaître, c’est rendre justice (à l’Inventivité énigmatique à l’œuvre dans la Nature) », ici dans la texture même du social. Plus encore, comme Henri Raynal le préconise dans ce même entretien pour la revue Missives (2002), que le regard sociologique suppose, aussi, de « considérer le monde comme le théâtre de l’actualisation des possibles ». Le merveilleux social objectif pourrait alors désigner ce trésor des possibles déposés au cœur des relations interhumaines et dans le mouvement d’ensemble qui s’y dessine.

Philippe Chanial

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