Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

CCIC, Cerisy-la-Salle

Langue :
Français
DOI : 10.60527/7p26-5825
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2022, 30 juin). La mer, l'énergie et l'action publique : quelques perspectives historiques. [Podcast]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/7p26-5825. (Consultée le 19 septembre 2024)

La mer, l'énergie et l'action publique : quelques perspectives historiques

Réalisation : 30 juin 2022 - Mise en ligne : 19 juillet 2022
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Descriptif

Cette communication introductive a été enregistrée dans le cadre du colloque intitulé La mer, nouvel horizon des énergies  qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 29 juin au 3 juillet 2022, sous la direction de Martine BARTOLOMEI, Francis BEAUCIRE et Arnaud PASSALACQUA.

Arnaud Passalacqua est historien, professeur en aménagement de l'espace et urbanisme à l'École d'urbanisme de Paris (Lab'urba/LIED). Ses travaux portent sur les transports et les mobilités dans la longue durée. Ils utilisent des perspectives transversales pour proposer une compréhension des enjeux contemporains fondés sur le temps long : espace public, circulation transnationale, innovation... Il travaille également sur des questions énergétiques, en lien avec les mobilités, notamment l'enjeu du rationnement fondé sur le carbone. Il a été membre de la commission particulière du débat public chargé du débat sur les parcs éoliens en mer au large de la Nouvelle Aquitaine.

Cinquante ans après la publication du rapport Meadows, on assiste à une démultiplication de facteurs indiquant que l'espèce humaine atteint les limites du monde qui l'accueille. Longtemps considérée comme mystérieuse et menaçante, la mer réapparaît dans le jeu de la globalisation, amorcé dès la Renaissance, grâce aux échanges transocéaniques. Depuis, elle accompagne les mouvements de l'économie, des relations internationales et de l'industrialisation, jusqu'à devenir le support essentiel des échanges commerciaux d'une société où porte-conteneurs et câbles sous-marins figurent dans la pénombre du tableau. Le tournant écologique projette sur la mer une lumière nouvelle en l'érigeant comme un front pionnier appelé à s'ouvrir grâce aux énergies marines. Si la plupart des centrales marines demeurent expérimentales et méconnues, les éoliennes en mer focalisent l'attention et deviennent, bien au-delà des cercles experts, un thème de débat familier. Cette position particulière peut s'expliquer par leur lien avec les éoliennes terrestres, objets courants et toujours plus contestés, mais aussi par leur taille gigantesque. En outre, ces solutions énergétiques peuvent se heurter à d'autres dynamiques sociales comme les enjeux liés à la biodiversité, aux ressources en matériaux ou au caractère recyclable des dispositifs.

Que se joue-t-il donc lorsque les énergies renouvelables viennent perturber cette configuration territoriale, en se déployant en de petits objets, atomisés et de faible puissance ? La tentation n'apparaît-elle pas, pour les industriels comme pour l'État, de reprendre la main en poussant au déploiement d'objets toujours plus gros et puissants, dont l'icône est l'éolienne en mer ? Dès lors, ce sont les lignes historiques des liens entre l'action publique d'État et la mer qui se dessinent au loin : recherche de la puissance par l'extension au-delà du continent et imaginaire d'un territoire vide, susceptible d'être investi pour les usages réputés légitimes car au service de la puissance.

Publicationhttps://cerisy-colloques.fr/mer-pub2024/

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