Archéologie du découpage : de la pensée technique à la réflexion théorique
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Descriptif
Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Le découpage au cinéma, enjeux théoriques et poétiques" qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 23 au 27 septembre 2013, sous la direction de Vincent AMIEL, Gilles MOUËLLIC et José MOURE.
Présentation de l'intervenant
Laurent Le Forestier est professeur en études cinématographiques à l'Université de Haute-Bretagne Rennes 2, membre du laboratoire de cinéma de cette université et du GRAFICS à l'Université de Montréal. Ses recherches actuelles portent principalement sur les films sur l'art en France dans les années 1940 et 1950 et sur l'histoire de la critique et de la théorie en France après la Seconde Guerre mondiale.
Résumé de la communication
L'usage du terme « découpage » paraît se généraliser, en France, au sortir de la Première Guerre mondiale, au moment où les discours sur le cinéma (comme art) tentent de l'affranchir du théâtre. Le découpage est alors perçu comme un acte créateur, sans équivalent au théâtre, qui structure par avance l'œuvre cinématographique. Mais il peut tout aussi bien renvoyer à une simple technique, notamment lorsqu'il s'agit de dénigrer le « découpage américain », coupable aux yeux de certains critiques français de mettre en valeur la vedette, sans refléter une réelle pensée artistique.
Partant de ces deux définitions originelles, cette communication propose d'interroger les usages de ce terme jusque dans les années 1930-1940, selon une sorte de sémantique historique. Il s'agit par conséquent de comprendre aussi comment le terme change progressivement de sens, puisque utilisé d'abord à des fins de mise en valeur du montage avant de contribuer à une apologie de la continuité.
Thèmes
Notice
CCIC, Cerisy-la-Salle
Documentation
Présentation du colloque
Le découpage en plans, qui est considéré aujourd'hui comme le fondement de l'art cinématographique, en est paradoxalement l'un des éléments les moins étudiés.
Alors que le montage a focalisé depuis longtemps l'attention des théoriciens du cinéma, et que l'histoire et la pratique en ont été amplement interrogées, on s'est rarement penché sur la question du découpage. Quelle part peut-on lui attribuer dans la construction du film, et dans quelles cinématographies ? Quelle est la persistance actuelle du découpage, et sous quelle forme ?
Actes du colloque
Le découpage au cinéma
Vincent Amiel, Gilles Mouëllic, José Moure (dir.)
Presses Universitaires de Rennes — 2016
ISBN : 978-2-7535-4992-0
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