Notice
MRSH Caen
Bandes dessinées et guerre d’Algérie. Entre conflits et cicatrisation des mémoires
- document 1 document 2 document 3
- niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif
Alors qu’on assiste aujourd’hui à une stabilisation de l’historiographie sur la guerre d’Algérie et que de nombreux historiens ont participé à ce mouvement de recherches sur cette guerre, mettant en évidence une concurrence mémorielle entre les différents protagonistes du conflit, il s’avère que cette histoire commune est devenue une mémoire à partager.
Le colloque « Enseigner et transmettre les mémoires de la guerre d’Algérie : enjeux, ouvertures, interdisciplinarité » (7-8 octobre 2020 à l’université de Caen-Normandie), interroge sous l’angle de la transmission les figures tutélaires - historiens, littéraires, sociologues - qui indiquent quelle fut la place des intellectuels dans la société de l’époque et celle des enseignants et passeurs de culture aujourd’hui.
Docteur en histoire, professeur d'histoire-géographie (en 2004), Tramor Quemeneur fait partie de la "nouvelle génération des historiens de la guerre d’Algérie". Entre autres travaux, il est l’auteur d’une remarquable thèse soutenue en 2007 sous la direction de Benjamin Stora : Une guerre sans "non" ? Insoumissions, refus d'obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d'Algérie (1954-1962). Tramor Quemeneur y examine les parcours et imaginaires de quelque 15.000 jeunes Français insoumis, déserteurs ou objecteurs de conscience pendant la guerre d’Algérie.
Résumé de la communication
A l’heure actuelle, environ une cinquantaine de bandes dessinées concernant l’Algérie coloniale et la guerre d’Algérie ont été éditées. Les premiers dessins et planches datent de la guerre elle-même, avec l’émergence de dessinateurs tels que Cabu, Siné ou encore Wolinski. Ces dessinateurs ont retiré de leur expérience de la guerre un rejet fort de la guerre et du colonialisme. Mais ces dessinateurs n’ont pas (ou peu) traité de la guerre d’Algérie dans leurs dessins.
Il faut attendre le début des années 1980 pour qu’une première bande dessinée prenne pour thème central la guerre d’Algérie (Une éducation algérienne de Guy Vidal et Alain Bignon). A partir de là, le nombre de bandes dessinées sur ce thème devient croissant d’année en année, surtout à partir des années 1990.
Les bandes dessinées mettent fréquemment en avant des événements dramatiques et révélateurs d’un clivage mémoriel, comme la manifestation d’octobre 1961 (Octobre noir de Didier Daeninckx et Mako) ou encore celle de Charonne (Dans l’ombre de Charonne de Désirée et Alain Frappier).
Depuis le début des années 2000, un nouveau genre de bande dessinée émerge. Il s’agit d’album dessinés par des personnes qui n’ont pas directement vécu la guerre d’Algérie mais qui racontent les événements que leurs parents ou grands-parents ont vécus. Il s’agit surtout de descendants de « pieds noirs » qui retournent sur les traces familiales, avec une volonté de « cicatriser » une mémoire douloureuse et conflictuelle. Quels sont ces albums et ces auteurs ? Que racontent-ils ?
Sur le même thème
-
Bénéfices de l’activité physique et stratégies mnésiques au cours du vieillissement
MoutoussamyIlonaLe projet a donc pour objectif d’expliquer les bénéfices de l’activité physique sur la mémoire au cours du vieillissement par un maintien du fonctionnement exécutif permettant l’utilisation de
-
Discours d'anniversaire en mémoire d'Edouard Glissant
GlissantSylvieDiscours d'anniversaire en mémoire d'Edouard Glissant, à la Pointe Chéry, Diamant, Martinique.
-
Mémoire renversée. Parcours biographique de l'oeuvre de Séra
SéraCet entretien mené par Véronique Donnat explore les questions biographiques qui ont déterminé l’œuvre de Séra, peintre, plasticien, sculpteur et auteur de bandes dessinées.
-
Entretien avec Claudia Feld, chercheuse au CONICET
FeldClaudiaL’émergence ou l’affirmation de lieux emblématiques, sur lesquels reposent souvent les politiques publiques nationales, contribue à la visibilité des questions liées aux passés traumatiques, mais dans
-
Conférence de Claudia Feld chercheuse au CONICET (Argentine)
L’émergence ou l’affirmation de lieux emblématiques, sur lesquels reposent souvent les politiques publiques nationales, contribue à la visibilité des questions liées aux passés traumatiques, mais dans
-
Les fusillés du Pays d’Aix
MencheriniRobertL’historien Robert Mencherini d’Aix-Marseille Université s’est attaché à un travail de mémoire concernant ceux qui ont laissé leur vie à l’occasion de la répression et des combats qui se sont déroulés
-
La bande dessinée pour construire un savoir historique, par Ammar Kandeel (podcast)
KandeelAmmarDepuis les années 2000, et surtout à la suite de la publication de Palestine par l’auteur américano-maltais Joe Sacco, le conflit israélo-palestinien est de plus en plus représenté dans la bande
-
L’Albanie communiste vue à travers la production photographique
RapperGilles deDès 1945, le régime communiste qui se met en place en Albanie s’intéresse à la photographie en rassemblant et en diffusant les photos des combats mené par les résistants albanais contre les forces d
-
Le site mémorial du Camps des Milles
ChouraquiAlainAu début des années 1980, plus de 30 ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on commence dans la région d’Aix-en-Provence à parler d’un site d’enfermement qui s’est transformé au fil du temps
-
Table ronde 3 : Du terrain à l’image
ForlenMissiaGomezLaureenSetenSevilBrayerLaureTixierNicolasBeaucampBenjaminComment les images (photographiques, filmiques, cartographiques, graphiques, etc.) sont-elles porteuses de compréhensions singulières des territoires et ambiances investigués ?
-
sarah gensburger, the memorialization of terrorism in Paris public space, 1974-2023
GensburgerSarahSuttonJohnTalk by Sarah Gensburger (SociologIie, CNRS/ Sciences Po), in the context of the workshop "Memory, Place, and Material Culture", organized by John SUTTON, 2022-2023 research fellow at the Paris IAS,
-
Ent'revues : Soirée "Mirabilia"
GilleVincentGuglielmettiAnneRubisMyriamRencontre avec Vincent Gille, Anne Guglielmetti et la conteuse Myriam Rubis à l'occasion de la parution du 17e numéro de "Mirabilia".