Da Italia ‘61 a Italia 2011 : il Risorgimento tra storiografia e discorso pubblico

Cette conférence a été enregistrée dans le cadre du colloque intitulé L'unité italienne racontée, le Risorgimento célébré et représenté en littérature, dans l'historiographie et dans les arts, organisé conjointement par les équipes de recherche ERLIS (Caen) et GRHIS (Rouen). Ce colloque s'est déroulé à la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de Caen du 20 au 22 septembre 2011.

Depuis 2001 Massimo Baioni est professeur agrégé à la Faculté des Lettres d'Arezzo (M-STO/04 SSD), où il enseigne l'histoire contemporaine, l'histoire de l'Europe contemporaine et l'histoire du Risorgimento.

La communication se concentre sur quelques moments cruciaux pour l'image du Risorgimento, dans les décennies qui séparent les deux anniversaires de 1961 et 2011. En particulier, nous nous intéresserons aux points de rencontre et aux divergences entre les débats historiographiques et la mémoire du public. Ainsi, à côté de l'identification des changements qui ont affecté la recherche scientifique sur le Risorgimento, nous saisirons leurs retombées en termes de présence / absence du Risorgimento dans le « discours public » du demi-siècle républicain qui vient de s'écouler. Dans cette perspective, le fait d'observer la parabole de l'histoire et de la mémoire du Risorgimento peut nous éclairer sur des questions plus larges qui touchent d'autres domaines tels que l'enseignement scolaire et universitaire de l'histoire, les formes variées de son usage public, la langue et le rôle des médias, l'impact des débats sur le Risorgimento dans la vie politique et culturelle de l'Italie.

Après une longue période de brouillard, à la suite du centenaire de 1961 et à l'éclipse de l'idée de patrie et la nation, le Risorgimento est revenu au centre d'un récit public controversé, sous la pression des transformations qui ont affecté le système politique italien au début des années 1990. Il en a résulté d'un côté une riche saison d'études, qui ont contribué à relancer la comparaison entre thèmes, approches et interprétations du XIXe siècle italien et européen ; de l'autre, souvent sans aucun contact avec les résultats de l'historiographie, s'est développée une controverse qui a conduit certains milieux à attaquer les raisons même de l'unité nationale.

La célébration des 150 ans de l'unité a dépassé la simple mémoire d'un événement crucial dans l'histoire italienne: elle est devenue l'occasion de jeter un regard critique sur le travail fait en un siècle et demi, et de s'interroger sur le sens de la relation entre l'histoire et la mémoire du Risorgimento afin de la rattacher aux nombreux et nouveaux défis du présent.