Cours/Séminaire
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2009, 2 décembre). Le crime à la campagne vu par les tribunaliers (1880-1940). [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/117219. (Consultée le 16 juin 2024)

Le crime à la campagne vu par les tribunaliers (1880-1940)

Réalisation : 2 décembre 2009 - Mise en ligne : 22 juin 2022
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Descriptif

ette conférence a été enregistrée dans le cadre du séminaire annuel du pôle Sociétés et espaces ruraux de la MRSH, intitulé en 2009-2010 « Au cœur des recherches sur les sociétés et les espaces ruraux ».

Frédéric Chauvaud est Professeur d'histoire contemporaine à l'université de Poitiers. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Le sanglot judiciaire ou encore Justice et déviance à l'époque contemporaine, aux Presses Universitaires de Rennes.

Des années 1880 à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les journalistes diligentés pour suivre les débats judiciaires privilégient le crime urbain ou mondain. Le monde rural est perçu comme un univers archaïque et grossier, sorte de conservatoire des mœurs du passé. De la sorte, seules certaines affaires donnent lieu à une chronique ou à un long compte-rendu. Elles deviennent des prétextes pour s'interroger sur la modernité, sur le déterminisme des lieux, sur un monde en train de disparaître, mais aussi sur les « excès de violence ». En effet, quelques affaires particulièrement abominables mettent en scène le corps des victimes, comme en 1910 dans l'affaire de la ferme sanglante, ou comme en 1929, dans le procès de « deux jeunes monstres », domestiques de ferme, loués à l'année, âgés, au moment du carnage, l'un de 16 ans, l'autre de 18 ans. En quelques instants tout le personnel de l'exploitation, pour l'essentiel familiale, est anéanti. Après le massacre, les tueurs s'offrent cinq jours de félicité. Ils font la « bombe avec cinq mille francs dans leurs poches ». Le choix des procès n'est pas anodin. En rendre compte revient à revivifier des clichés et à imposer l'idée qu'il existe une violence résiduelle et des invariants du crime. De la sorte, les principaux tribunaliers, en s'interrogeant sur le mystère du passage à l'acte, contribuent à construire des figures de l'altérité radicale.

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