Cours/Séminaire
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2019, 8 octobre). Les instituteurs au village, entre Lumières et Révolution. XVIe-XVIIIe siècles. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/117205. (Consultée le 25 avril 2025)

Les instituteurs au village, entre Lumières et Révolution. XVIe-XVIIIe siècles

Réalisation : 8 octobre 2019 - Mise en ligne : 22 juin 2022
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Descriptif

Cette communication a été enregistrée lors d'une séance du séminaire du Pôle rural pour l'année 2019-2020.

Docteur en Histoire moderne, Côme Simien est professeur agrégé d'Histoire et chercheur au Centre d'Histoire Espaces et Cultures. Ses thèmes de recherche concernent l'histoire politique, l'histoire sociale, l'histoire culturelle, l'histoire de l’éducation et l'histoire rurale du second XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle.

Devenues de plus en plus présentes dans le monde rural français depuis le XVIIe siècle, les petites écoles occupent, au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, une place singulière dans le dispositif villageois. Véritable factotums locaux, recrutés et rémunérés par une communauté qui leur dicte la conduite qu’ils devront tenir, les maîtres d’école accomplissent en effet, dans l’école comme hors de celle-ci, une multitude de services indispensables à l’expression du fait communautaire : chantre, bedeau, sacristain, sonneur des cloches, remonteur de l’horloge, arpenteur… Cela conduit les communautés rurales à s’approprier sans cesse davantage cette fonction, jusqu’à faire de l’école et de ses régents une véritable institution de proximité, lieu d’expression essentiel de l’aspiration locale à une forme d’auto-gouvernement. La Révolution et ses ambitions d’établir un système d’éducation uniforme et cohérent à l’échelle nationale, afin de forger, par l’instruction publique, les citoyens de demain, ne viendra pas, malgré ses déclarations d’intentions et ses premières réalisations, bouleverser cette appropriation villageoise de l’école. Tout au contraire, celle-ci ressort plus forte de la décennie révolutionnaire qu’elle n’y était entrée. Passant un temps (1794-1795) par l’école publique de la République, cet investissement local de la fonction d’instituteur s’épanouira ensuite, au temps du Directoire, par les écoles privées. C’est par celles-ci que se maintient le maillage scolaire du monde rural et ce sont par elles, entre autres moyens, que les communautés villageoises tentent de se perpétuer dans l’informel institutionnel qui est désormais le leur (le Directoire supprimant les 40 000 communes du pays pour les remplacer par 10 000 municipalités cantonales).

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