Journée d’étude Roberto Saviano ou le problème de l'intellectuel dans l'ère de la transmédialité

évènement
Réalisation : 17 novembre 2023
Mise en ligne : 02 juillet 2024
Crédit
Laboratoire BABEL
DOI : 10.60527/9v9x-xe97
URL pérenne : https://doi.org/10.60527/9v9x-xe97
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Affiche Journée d'étude

Descriptif

Les univers imaginaires transmédiatiques sont des constellations d’oeuvres qui gravitent autour d’une même histoire, mais dont le contenu s’étend sur plusieurs supports médiatiques interconnectés (livres, albums illustrés, écrans de cinéma, de télévision, d’ordinateur…). Prise dans sa singularité, chacune des variantes d’un même univers forme une unité cohérente. Mais dès que l’on compare son contenu à celui des autres variantes, il devient difficile de conférer à l’ensemble un sens unitaire.



C’est ce que l’on constate avec l’univers qui a consacré le nom de Roberto Saviano parmi les écrivains les plus représentatifs de l’engagement intellectuel contemporain : l’univers de Gomorra. Sous quelle rubrique thématique classer son contenu protéiforme ? Qu’y a-t-il en commun entre ses différentes ramifications littéraires, cinématographiques et télévisuelles ?



Inauguré par un livre (2006) qui est rapidement devenu un best-seller international, l’univers en question s’est progressivement enrichi d’une pièce de théâtre (2007), d’un film (2008), d’une série télévisée à succès (2014-2021), d’un spin off cinématographique (L’immortale 2019) ainsi que d’une multitude de variations générées directement par le public des fans. Au fil de son expansion, l’univers de Gomorra est devenu inclassable, son contenu se dérobant à toute catégorisation facile et mettant en échec les classifications narratives les plus répandues. Non seulement les variantes transmédiatiques de cet univers ne se laissent pas classer sous une même catégorie taxinomique (si Gomorra-la série est incontestablement une fiction, dans quelle catégorie ranger les autres variantes, dès lors que les données factuelles y sont prépondérantes et que les données imaginaires résiduelles y jouent un rôle atypique, irréductible à celui des fictions canoniques ?), mais c’est leur sens même qui n’est plus homogène, s’organisant autour de prises de position contradictoires à l’égard de la criminalité organisée. L’attitude militante et critique de Saviano trouve son pendant symétrique dans l’attitude désinvolte (et, à plus d’un égard, ambiguë) des instances qui sont à l’origine des ramifications fictionnelles de cet univers. Comment concilier alors des oeuvres qui, tout en racontant la même réalité (les dynamiques sociales de la Camorra), l’observent à partir de perspectives antithétiques, donnant lieu à des lectures divergentes du phénomène criminel ? Comment concilier l’engagement d’un écrivain qui, par l’intermédiaire de son oeuvre, a tenté de miner l’empire de la Camorra en dénonçant ses articulations économico-financières, avec le désengagement, acéphale et irresponsable, des communautés qui ont pris forme autour des ramifications télévisuelles de Gomorra ?

Vidéos

ketty_zanforlini_plus_saviano_ou_plus_pnl_definitif_bis.mp4
Conférence
00:34:14

Plus Saviano ou plus PNL ? Réflexions sur l’entropie de l’univers transmédiatique de Gomorra.

Zanforlini
Ketty

Dans son premier album (Le monde Chico, 2015) le duo de rap français PNL cite la série télévisée Gomorra (2014-2021), dont l’auteur, Roberto Saviano, dit avoir écouté en boucle Le monde Chico pour

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