Un car rapide sénégalais au Musée de l'Homme de Paris : un chef-d'oeuvre d'art populaire, un “art parlant”
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Descriptif
ARTISTES
El Hadj Kane & Pape Omar Pouye
ACTEURS
El Hadj Kane, Pape Omar Pouye, les peintres, Malick Seck, l'apprenti, Pape Sall (mairie SICAP Liberté 3, Dakar), Ibrahima Diop & les voisins du chantier
et les sons industriels des menuisiers métalliques
AUTEURS : Alain Epelboin & Ndiabou Sega Touré
COMMENTAIRES : Ndiabou Sega Touré & AlainEpelboin
CAMÉRA, SON, MONTAGE, RÉALISATION : Alain Epelboin
REMERCIEMENTS : El Hadj Kane, Pape Omar Pouye, Pape Sall, Ibrahima Diop et les voisins du chantier, Alioune Thiam (CETUD Sénégal), la famille du défunt El Hadj El Kaba Touré, Mireille Gruska & Annie Marx, Studio ad hoc France.
RÉSUMÉ :
Dans son exposition permanente, dans la partie consacrée à la mondialisation, le nouveau Musée de l'Homme de Paris présente un « car rapide » sénégalais, nommé aussi « super », « ndiaga ndiaye : c’est-à-dire un objet industriel du nord, mis au rebut, réapproprié par les artisans, artistes et tradipraticiens des suds.
Ce film suit la réalisation des peintures décoratives et protectrices d’un fourgon Saviem Renailt Super-Goélette SG2 datant des années 1970, par deux peintres, spécialistes de cet art populaire, El Hadj Kane et Pape Omar Pouye, à la demande de deux anthropologues Alain Epelboin (CNRS-MNHN Paris) et Ndiabou Sega Touré (UCAD Dakar) en collaboration avec Studio ad hoc, chargé de la réalisation du projet.
L’action a lieu dans un parking de la mairie de SICAP Liberté 3 de Dakar servant d’entrepôt de matériaux de construction et abritant des ateliers de menuiserie métallique à ciel ouvert, avec une ambiance sonore déchirée régulièrement par les sons des scies, meuleuses et autres appareils à souder.
Tout en travaillant, les artistes se racontent, expliquent ce qu’il font, évoquent leur apprentissage auprès de leurs maitres, leurs propres apports artistiques, « leur touche », leur goût à exercer ce métier, leur fierté d’être des artistes. Les deux peintres soulignent leur conscience de réaliser un chef d’oeuvre d’art populaire sénégalais, qui représente le Sénégal et l’Afrique aux yeux des visiteurs d’un grand musée de Paris, sis face à la Tour Eifel, à proximité de l’esplanade du Trocadéro, le Parvis des droits de l'homme où des colporteurs sénégalais « clandestins » sont pourchassés par la police française.
Un art populaire, c’est-à-dire selon eux un art qui parle à tout le monde, sans distinction de classe ou d’âge, mais aussi un témoignage de l’histoire du Sénégal et de ses relations avec la France depuis le XIX ème siècle.
Il s’agit d’un de ces fourgons Super-Goélette RenaultSG2, peints en jaune et bleu, ornés de multiples motifs, couleurs, écritures, amuletteset objets magiques. Ils assurent quotidiennement les transport en commun dansles grandes villes du Sénégal, en concurrence avec les bus des grandescompagnies étatiques et les taxis collectifs privés, voire les charrettes.Des milliers de Sénégalais les empruntent chaque jour et nombreux sont ceux quien gardent, enfouis dans leur mémoire, des images émouvantes, des scènes, dessons, des odeurs, des émotions datant deleur jeunesse.
Les fourgons Super-Goélette Renault SAVIEM SG2 produitsde 1967 à 1982, succédant aux Goélettes Renault (1947-1965), ont été trèspopulaires, équipant massivement les entreprises, les administrations civileset militaires européennes. Au fur et à mesure de leurs mises en réforme, deslots importants ont été revendus massivement dans les colonies françaises, puisdans les pays francophones devenus indépendants, essentiellement en tant quevéhicules de transport en commun permettant de charger officiellement 25passagers, sans compter les personnes debout et d’éventuels occupants de lagalerie ou marche-pied..
Dans chacun de ces pays, ces objets industriels duNord mis au rebut, ont été réinvestis par des savoir-faire autochtones,des techniques, de mécanique, de tôlerie, de menuiserie métallique, qui ontpermis à une flotte importante de continuer à circuler jusqu’à présent, chaquevéhicule cumulant des millions de kilomètres.
Au Sénégal, ils ont été également investis degénérations en générations par un art décoratif et protecteur original, à basede peintures multicolores, de nombreuses formules sentencieuses, morales, protectrices,en wolof, arabe et français, mais aussi des amulettes, objets,écritures, portraits de marabouts, « blindant » le véhicule contreles jaloux, les malfaisants, les génies, générateurs de malchances, de panneset d’accidents.
Enfin, ces cars rapides sénégalais aux peintures caractéristiquessont aussi devenus des sources d’inspiration de dessinateurs de bandesdessinées, d'artistes, de peintres de tableaux et de peintures sous verre, suwers vendusaux touristes.
Depuis 2005, le gouvernement sénégalais a confié au duConseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD) un programme derenouvellement du parc de transports en commun. Les propriétaires des carsrapides sont incités à les remplacer par des bus de marques indiennes etasiatiques. Et c’est dans ce cadre que le CETUD a offert un de ces véhicules auMusée de l’homme, lors d’une campagne de récupération à Saint Louis.
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