Entretien
Chapitres
Notice
Langue :
Polonais
Crédits
Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM (Production), Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM (Publication), Claude AUBACH (Réalisation), Kinga Miodońska-Joucaviel (Intervention)
Conditions d'utilisation
Tous droits réservés à l'Université Toulouse-Le Mirail et aux auteurs.
DOI : 10.60527/r28p-hz05
Citer cette ressource :
Kinga Miodońska-Joucaviel. UT2J. (2002, 1 janvier). Autour de Quo vadis ? Quelques réflexions sur la musique polonaise. , in Polonais. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/r28p-hz05. (Consultée le 18 mai 2024)

Autour de Quo vadis ? Quelques réflexions sur la musique polonaise.

Réalisation : 1 janvier 2002 - Mise en ligne : 10 octobre 2007
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Dans le cadre de la « Semaine polonaise » 2002, consacrée au livre "Quo vadis ?" de Sienkiewicz, au cours de laquelle ont été abordées les différentes adaptations littéraires et artistiques de ce roman célèbre, une journée d'études a été spécialement destinée à la musique. Depuis le début du siècle, les compositeurs du monde entier (E. Mynarski, Szczerbakov, Nouguès, Nowowiejski) s'en sont inspirés pour créer des chants, des opéras, des ballets, des oratorios qui ont été représentés sur de nombreuses scènes internationales. Cette «exploitation» artistique de "Quo vadis ?" se poursuit encore aujourd'hui (Bernadetta Matuszczak). Le débat sur "Quo vadis ?" a été l'occasion d'introduire une réflexion sur la musique polonaise et en particulier sur les interactions entre la musique polonaise et française. A l'exclusion de Chopin qui reste toujours une autorité absolue, les autres compositeurs polonais jouissent à l'étranger d'un succès inégal. Certains s'affirment cependant pour faire partie, aujourd'hui, du patrimoine culturel européen (Szymanowski, Lutoslawski, Penderecki, Kilar). L'influence de la France, tant au plan des « écoles » (Nadia Boulanger) qu'au plan individuel (Debussy, Ravel, Ducas), reste, à côté de l'influence allemande, très déterminante dans l'évolution de la musique polonaise.

Intervention
Thème
Documentation

Les succès internationaux de « Quo vadis ? » en version musicale.
La Section de Polonais à l’Université de Toulouse organise, depuis 11 ans déjà, une manifestation consacrée à la culture polonaise. Elle est attendue tant par le public universitaire que toulousain.
A l’occasion de la sortie sur les écrans
du film de Jerzy Kawalerowicz « Quo vadis ? », nous avons décidé de consacrer la manifestation de cette année à ce livre. Pour cela, nous avons invité des spécialistes de Pologne, ainsi que les artistes, car le titre de la manifestation était : « Contexte historique, littéraire et artistique de Quo vadis ? de Sienkiewicz » .
Parmi les invités, Monsieur Józef Baliński, qui est philologue, musicologue et directeur littéraire de l’Opera Nova de Bydgoszcz. Profitant de sa présence à notre université, nous espérons qu’il nous parlera du théâtre musical en Pologne.
Monsieur, le succès du roman de Sienkiewicz a dépassé les frontières de la Pologne et a obtenu de nombreuses adaptations littéraires, cinématographiques et picturales. En est-il de même dans la musique ?
Je dois constater qu’il y a peu de romans de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, de romans européens, qui soient aussi fortement inspirateurs de phénomènes musicaux de toutes sortes. Et cela commence juste après la publication de la version « livre » du roman. Comme vous le savez, initialement, l’auteur l’a publié dans la presse sous la forme d’un feuilleton. Trois…, juste trois ans après la parution de la première édition du roman « Quo vadis ? », le compositeur varsovien, polonais, peu connu dans le monde, bien qu’important pour nous, plus connu en tant que chef d’orchestre – je pense à Emile Młynarski (la Philharmonie* de Varsovie porte encore aujourd’hui son nom) – eh bien, Młynarski a composé un opéra inspiré du roman de Sienkiewicz. Le livret…, l’auteur du livret est un poète de second, ou même de cinquième rang, Lasocki ** , je ne me souviens pas, en ce moment, de son prénom…
Donc, cet opéra…, je veux dire son destin, nous échappe. Comme vous le savez, la Pologne a subi, peu après, l’horreur de la deuxième guerre mondiale et la maison de Młynarski, entre autres, en a été victime. La partition de cet ouvrage a disparu. Młynarski est une individualité intéressante car il a exercé une influence considérable sur la vie musicale non seulement en Pologne, mais dans le monde entier, surtout en sa qualité de chef d’orchestre. Il était directeur de la Philharmonie de Varsovie, puis à deux reprises, il a dirigé le Grand Théâtre d’Opéra et de Ballet de Varsovie . C’était sous sa direction que le théâtre a vécu sa période faste, sa période d’envol. Plus tard, il est devenu le chef de l’orchestre de Glasgow, pour enfin, ce fut en quelque sorte le couronnement de sa carrière, prendre les fonctions de chef de l’orchestre de Philadelphie, un des meilleurs orchestres américains. C’est en Philadelphie qu’il donnait également des cours dans le célèbre « Curtis Institute », c’est-à-dire dans une école…, une institution de musique de plus haut niveau.
Après celle de Młynarski, nous avons d’autres réalisations, cette fois toutes deux issues de la plume des auteurs étrangers. Dans le premier cas, nous avons un compositeur russe, Chtcherbakov qui a composé un ballet. La musique est moins connue, en revanche le ballet, lui, est une réalisation intéressante, principalement parce que son chorégraphe était Michel Fokine, un des plus éminents chorégraphes européens du vingtième siècle, un des fondateurs du succès des ballets de Diaghilev à Paris…. J’ajoute seulement que Fokine est l’auteur des chorégraphies célèbres, telles que « l’Oiseau de feu » de Stravinsky, que « Petrouchka » de Stravinsky, que « Schéhérazade » de Rimski-Korsakov… Donc Fokine, au départ, avant de s’installer avec Diaghilev à Paris, à l’Ouest, et plus tard, à Monte Carlo, était directeur de ballet au Théâtre Marie de Saint-Pétersbourg et c’est là qu’il avait monté une soirée-spectacle composée de deux représentations, la première, c’étaient les « Sylphides », la seconde partie de la soirée était remplie par le ballet « Eunice », sur la musique de Chtcherbakov dont je viens de parler. Il s’agit là d’un ballet dans lequel est raconté un des motifs du roman de Sienkiewicz, et notamment le motif de l’amour, amour caché, de l’esclave grecque Eunice pour le poète, le célèbre Pétrone, auteur…, n’est-ce pas, un des plus illustres auteurs de l’époque néronienne.
Après cela, le second auteur étranger, mais qui nous intéresse également car c’est lui qui a trouvé en Pologne, ou plutôt son œuvre a trouvé en Pologne, un retentissement considérable, était un compositeur français originaire de Bordeaux, Jean Nouguès, dont le « Quo vadis ? » était une des plus…, disons, était une des œuvres qui avaient remporté un succès pour ainsi dire incroyable sur les scènes européennes. Cela n’a pas duré longtemps, mais est resté néanmoins quelques décennies, pendant lesquelles ce « Quo vadis ? » a été présenté non seulement sur les scènes françaises, notamment à Nice, à Bordeaux, à Paris à l’Opéra Comique, mais aussi dans tous les grands théâtres allemands, à Vienne, et bien sûr à Varsovie. La première française a eu lieu à Nice. En mille neuf cent sept, l’œuvre a été présentée à l’Opéra Comique à Paris. Elle a paru à Varsovie en neuf cent douze et a remporté un énorme succès. Nouguès était un compositeur…., les musicologues français ne le tiennent pas en trop grande estime et Guy Ferchaut l’appelle carrément autodidacte. Il en est de même pour les musicologues anglais. Et tous sont étonnés car l’opéra, en somme, jusqu’aux années trente (la dernière représentation à Varsovie a eu lieu aux alentours de mille neuf cent trente trois), a été joué presque dix mille fois. Il est rare qu’une œuvre musicale ait un tel succès.
Plus au moins au même moment, c’est-à-dire au début du vingtième siècle, dans les années neuf cent trois, neuf cent sept, un jeune compositeur polonais, Feliks Nowowiejski, s’est pris d’intérêt pour ce sujet. Nowowiejski est un personnage totalement méconnu en France, bien que son œuvre ait eu un succès, donc peut-être devrai-je dire quelques mots sur lui. Il est né en huit cent soixante dix-sept en Warmie, donc dans une région de la Pologne qui pendant des années est restée sous une forte influence de la culture allemande, ce qui, pour la formation musicale de Nowowiejski, avait de bons côtés. Nowowiejski a étudié chez Max Bruch à Berlin, et ensuite à Prague, chez le plus grand compositeur tchèque Anton Dvorak.
Il a connu Gustave Mahler, il a connu un grand nombre d’illustres créateurs de la musique européenne de son temps…, également Pietro Mascagni qui, à cette époque travaillait déjà sur l’opéra « Néron ». Et il se peut que tout cela, en quelque sorte, l’a inspiré pour prendre la décision de ne pas créer un opéra classique, mais une œuvre inspirée du roman de Sienkiewicz, toutefois de facture assez libre. Je pense que, ici, un élément inspirateur pour lui était l’œuvre connue de Schumann « Les scènes de Faust » puisque Nowowiejski a traité de la même façon la matière littéraire du roman. Il s’est adressé notamment à une poétesse berlinoise, assez connue en son temps, Antonia Jüngst, lui demandant de composer un livret qui ne soit pas de style dramaturgique, je veux dire dramatique, qui ne raconterait pas l’action…, le déroulement de l’action, mais qui se concentrerait sur les principaux problèmes que traite ou que présente le roman. Et c’est ainsi qu’est né quelque chose que n’est ni un oratorio, ni un opéra, mais plutôt une série de scènes lyriques (en nombre de 5) et qui porte le titre « Quo vadis ? ». La première représentation a eu lieu dans une ville tchèque, une petite ville tchèque Usti sur Labe (en allemand Elbe) et cela s’est terminé par un énorme succès. Néanmoins Nowowiejski était très mécontent de son œuvre lorsqu’il l’avait entendue pour la première fois. Cela arrive parfois que le compositeur ne fasse connaissance de son œuvre que lorsqu’elle se matérialise sous la forme des sons, et non sous la forme du manuscrit. Il était mécontent, a transformé complètement la partition, ça lui a pris deux ans, et la nouvelle « première », en version devenue une version définitive, a eu lieu à Amsterdam, avec la participation d’un chœur énorme de quatre cents personnes. Et ce fut un triomphe. Ce triomphe à Amsterdam a initié le défilé de l’œuvre sur toutes les estrades européennes. En neuf cent douze, et ce fut en quelque sorte le couronnement, on a invité Nowowiejski aux Etats Unis et cela a commencé à New York ; l’œuvre a, à son tour, commencé la traversée triomphale des différentes scènes américaines.
* une des salles de la Philharmonie de
Varsovie porte son nom
** il s’agit de Kazimierz Laskowski

L’interprétation contemporaine de l’opéra « Quo vadis ? »
Lorsque l’on observe la carrière littéraire et cinématographique du roman de Sienkiewicz, nous pouvons constater qu’elle dure déjà depuis plus de cent ans. Le film revenait très souvent, tout comme d’ailleurs les différentes publications de cette œuvre revenaient avec une régularité de vingt, vingt cinq ans. En était-il de même dans la musique ? Il est difficile de parler ici de la même régularité, cependant il n’y a pas longtemps, quatre-vingt-dix ans après…, presque quatre-vingt-dix ans après la première de Nowowiejski, a paru un nouvel opéra, tout nouveau, composé par l’une des compositrices polonaises les plus intéressantes, Bernadette Matuszczak, qui parmi les créateurs, parmi les musiciens polonais, occupe une place pour ainsi dire à part. Matuszczak a fait ses études chez Szeligowski, chez Tadeusz Szeligowski à Poznań, mais il me semble que l’élément décisif, en ce qui concerne sa formation esthétique, intellectuelle et artistique, a été le séjour, la bourse de quelques années à Paris où elle avait étudié chez Nadia Boulanger. Elle a commencé comme un compositeur qui utilise un langage assez d’avant-garde, un peu dans le style de Luigi Nono. Avec le temps, elle a simplifié son langage musical en renonçant à certaines astuces et, pour changer, a commencé à s’intéresser à la thématique littéraire. Elle est l’auteur de chants très intéressants sur les textes de Rilke (ces œuvres ont été primées à deux reprises en Italie). Elle est également l’auteur de pièces musicales qui ont reçu des prix de musique et de composition prestigieux en Europe.
En ce qui concerne « Quo vadis ? », un facteur indubitablement décisif ici était la religiosité de la compositrice d’une part, et d’autre part, dans une certaine mesure, l’influence d’un philosophe qui, comme elle l’a avoué, l’a beaucoup inspirée. Je pense notamment au philosophe allemand, mort récemment, il y a quelques mois, Hans Georg Gadamer et à sa thèse, selon laquelle l’œuvre d’art a pour mission de changer l’homme. Elle n’a de valeur que lorsqu’elle provoque un changement, une transformation positive de son récepteur. Selon la compositrice, le thème de « Quo vadis ? », où nous avons affaire à deux mondes : d’un côté un monde décadent de la culture qui, disons-le, se consume elle-même et, de l’autre, une proposition nouvelle, pas forcément d’emblée attirante…, peut justement toujours remplir cette fonction. Mais c’est déjà un autre problème…

Le rayonnement de la musique polonaise à l’étranger.
Alors espérons que « Quo vadis ? » a encore devant lui un long avenir. Mais en abandonnant déjà ce sujet, pourriez-vous éventuellement nous parler des compositeurs polonais contemporains et anciens et de leur éventuelle influence hors des frontières de la Pologne, principalement en France ? Je pense qu’il faudrait faire ici une revue rapide de l’histoire de la musique polonaise, ce qui est difficile, compte tenu du peu de temps dont nous disposons, alors qu’il faudrait citer plusieurs époques. Cela change sans cesse, ce qui veut dire que, aujourd’hui, sans doute à part Chopin, qui est une valeur et une individualité généralement reconnue non seulement en France mais dans le monde entier, les autres créateurs, tantôt sont au premier plan, tantôt en disparaissent. Szymanowski a eu ses moments de gloire… Je pense ici aux années trente et à un épisode parisien, n’est-ce pas, lorsqu’à l’opéra de Paris on donnait les « Harnasie » avec la participation de Serge Lifar. C’était un moment de triomphe, les Polonais ont même cru que cela allait se pérenniser, mais ensuite le climat s’est avéré assez peu favorable et ce succès n’a pas eu de suite. Pourtant, comme on le voit, il est revenu aujourd’hui, non pas par l’intermédiaire de la France, mais par l’Angleterre et l’Allemagne. Szymanowski, je pense, est aujourd’hui un compositeur « d’avenir ».
Parmi les compositeurs, il faut sans doute citer Lutosławski qui, je crois, a déjà quitté le purgatoire et est une personnalité, je dirais, non controversée. Le temps montrera ce qui se passera avec Christophe Penderecki qui remporte toujours des succès. Il y des compositeurs qui, aujourd’hui… (ceci est un phénomène plus large), qui profitent aujourd’hui de ce flirt assez singulier que mène la musique classique avec la culture de masse ; je pense aux compositeurs qui travaillent pour le film. En Pologne, l’exemple de ce genre de créateur est Kilar, Wojciech Kilar qui a bien évidemment un acquis imposant en tant que compositeur de musique symphonique, mais dont la renommée est due à la création de musique de film, pour les films récompensés d’Oscars. Cela lui a bien sûr apporté la popularité, mais pour combien de temps, cela est difficile à prévoir.

L’influence de la musique française en Pologne.
Et pour comparer, comment la musique française est-elle reçue en Pologne ? La France a toujours eu des faveurs, il faut le dire… Et cela probablement en raison de la situation politique et de l’évolution historique du pays car pendant un siècle et demi les Polonais étaient privés de l’Etat. (Nous étions pris entre deux feux ; d’un côté par l’élément germanique, puisque tant l’Autriche que l’Allemagne appartiennent à la même culture, et de l’autre, par les pays slaves orientaux représentés par la Russie). Nos compositeurs, nos créateurs, par la force des choses, essayaient de se libérer, de s’émanciper également de l’influence de la culture musicale allemande très puissante. Et pourtant presque toute la musique depuis le dix-huitième siècle est tellement saturée… et tellement dominée par les Allemands, que c’était difficile.
C’est pourquoi les Polonais regardaient volontiers au-delà du Rhin. Et les compositeurs comme Claude Debussy, comme Ravel, comme Albert Roussel, comme Paul Dukas, donc ceux qui formaient l’avant-garde du dix-neuvième siècle, mais aussi des plus modestes, comme Darius Milhaud etc…étaient toujours très populaires chez nous. En plus, il faut noter que quatre-vingt pour cent des compositeurs contemporains, qui vivaient après l’année quarante cinq, faisaient ou complétaient leurs études à Paris, en particulier chez Nadia Boulanger. Nadia Boulanger est pour ainsi dire le maître de presque tous les créateurs de musique…
Ceci a de bons et de mauvais côtés. Ce qui est positif, c’est que nous avons réussi à échapper à l’influence allemande, ce qui est, au contraire négatif, c’est que les Allemands restent toujours une puissance musicale. Ils l’étaient avant et le sont toujours. L’Allemagne reste un centre extrêmement fondateur d’opinion. En revanche, les Allemands n’ont pas toujours bien compris la façon dont se développait la musique polonaise…
Je pense que nous avons manqué une opportunité très grande. Disons que c’était un concours de circonstances… A l’époque de Ravel et pendant que, en France, se développait l’avant-garde, non seulement française, mais celle qui est arrivée à Paris, un groupe de musiciens très intéressants se concentraient à Vienne et c’était l’école de Schönberg, de Webern, d’Alban Berg. C’était une école pleine d’avenir que les Polonais, bizarrement, n’avaient pas remarquée. C’est étonnant, par exemple Karol Szymanowski, très intéressé par ces progrès viennois, lorsqu’il était professeur au Conservatoire de Varsovie, envoyait ses élèves plutôt à Paris, alors que, je crois, le séjour à Vienne leur aurait été non moins profitable…S’ils avaient eu la possibilité d’étudier et à Paris et à Vienne, ça aurait été le mieux. Je veux dire pour la musique polonaise…

,

Sukcesy międzynarodowe wersji muzycznej « Quo vadis ? »
Sekcja języka polskiego na uniwersytecie w Tuluzie organizuje już od jedenastu lat imprezę poświęconą kulturze polskiej. Jest ona oczekiwana zarówno przez publiczność uniwersytecką jak i tuluzeńską. W związku z pojawieniem się na ekranach filmu Jerzego Kawalerowicza „Quo vadis”, postanowiliśmy w tym roku poświęcić tej książce sesję. W tym celu zaprosiliśmy specjalistów z Polski oraz artystów, ponieważ tematem tej imprezy był : „Kontekst historyczny, literacki i artystyczny Quo vadis? Sienkiewicza”.
Wśród zaproszonych – gości pan Józef Baliński, który jest filologiem, muzykologiem oraz dyrektorem literackim Opera Nova w Bydgoszczy.
Korzystając z jego obecności na naszym uniwersytecie, mamy nadzieję, że opowie nam o teatrze muzycznym w Polsce.
Proszę Pana, sukces powieści Sienkiewicza wykroczył poza granice Polski
i otrzymał wiele adaptacji literackich, filmowych oraz malarskich. Czy tak samo działo się w muzyce?
Muszę stwierdzić, że chyba niewiele jest powieści z drugej połowy dziewiętnastego wieku, powieści europejskich, które w tak silnym stopniu zainspirowałyby zjawiska muzyczne różnego rodzaju. To się zaczyna bardzo szybko po publikacji książkowej wersji powieści. Jak Pani wie, pierwotnie, autor publikował ją w odcinkach w prasie. W trzy…, już w trzy lata po ukazaniu się pierwszej książkowej edycji „Quo vadis?”, kompozytor warszawski, polski, dla nas o dość dużym znaczeniu, choć w świecie mniej znany, znany bardziej jako dyrygent – mam na myśli Emila Młynarskiego (Filharmonia Narodowa* w Warszawie do dziś nosi jego imię)… , otóż Młynarski skomponował operę inspirowaną powieścią Sienkiewicza. Libretto…, autorem libretta jest poeta drugo-, czy piątorzędny nawet, Lasocki** – imienia w tej chwili nie pamiętam … I ta opera, znaczy jej losy, są nam specjalnie nieznane. Jak pani wie, Polska niebawem przeżyła okropieństwo drugiej wojny światowej i ofiarą między inymi był dom Młynarskich. Partytura tego dzieła zaginęła. Młynarski jest postacią interesującą, ponieważ wywarł spory wpływ na życie muzyczne nie tylko w Polsce, ale i w świecie, zwłaszcza jako dyrygent. Był dyrektorem Filharmonii Warszawskiej, dwukrotnie był dyrektorem Teatru Wielkiego Opery i Baletu w Warszawie i to za jego dyrekcji teatr miał dobre lata, lata wzlotu. Był później szefem orkiestry w Glasgow, w Szkocji. Wreszcie na koniec, to jakby ukoronowanie jego kariery, objął funkcję szefa orkiestry w Filadelfii, jednego z najlepszych zespołów orkiestrowych amerykańskich, i w tejże Filadelfii był też wykładowcą w słynnym „Curtis Institute”, czyli w szkole…, w instytucji muzycznej na najwyższym poziomie.
Po Młynarskim mamy kolejne realizacje, tym razem dwie, które wyszły spod piór autorów obcych.
W pierwszym przypadku mamy kompozytora rosyjskiego Szczerbakowa, który skomponował balet. Muzyka nam jest mniej znana, natomiast sam balet był interesującą realizacją, głównie dlatego, że jego choreografem był Michał Fokin, jeden z najwybitniejszych choreografów europejskich dwudziestego wieku, jeden z twórców sukcesu baletów Diagilewa w Paryżu… Wspomnę tylko, że Fokin jest autorem tak słynnych choreografii jak „Ognisty Ptak” Strawińskiego, jak „Pietruszka” Strawińskiego, jak „Szeherezada” Rimskiego-Korsakowa. Otóż Fokin zrazu, zanim z Diagilewem przeniósł się do Paryża, na Zachód, później do Monte-Carlo, był dyrektorem baletu w Teatrze Maryjskim w Petersburgu i tam przygotował wieczór złożony z dwóch przedstawień ; pierwsze to były „Sylfidy” , drugą część wieczoru wypełnił balet „Eunice”, właśnie do muzyki Szczerbakowa, o którym mówiłem. I to jest balet, w którym opowiedziany jest jeden z wątków powieści Sienkiewicza, mianowicie wątek miłości, takiej skrytej miłości niewolnicy greckiej Eunice do poety, słynnego Petroniusza, autora…, prawda, jednego z najwybitniejszych autorów epoki nerońskiej.
Po czym, drugim autorem obcym, ale interesującym dla nas także, ponieważ on w Polsce znalazł…, znaczy jego dzieło w Polsce znalazło spory oddźwięk, był kompozytor francuski pochodzący z Bordeaux, Jean Nouguès, którego „Quo vadis” było jednym z takich najbardziej…, znaczy było jednym z dzieł, które odniosły niewiarygodny wprost sukces na scenach europejskich. To nie trwało długo, ale trwało jednak przez parę dziesięcioleci, kiedy owo „Quo vadis?” wystawiane było nie tylko na scenach Francji, a więc w Nicei, w Bordeaux, w Paryżu w Opéra Comique, ale także we wszystkich większych teatrach niemieckich, w Wiedniu
i oczywiście w Warszawie. Prapremiera francuska miała miejsce w Nicei. W dziewięćset siódmym roku, rzecz została wystawiona w operze Opéra Comique w Paryżu. W Warszawie rzecz się pojawiła w dziewięćset dwunastym roku i miała ogromny sukces. Nouguès był takim kompozytorem…, muzykolodzy francuscy nie mają go w specjalnej cenie i Guy Ferchaut nazywa go wprost samoukiem. Podobnie muzykolodzy angielscy… I wszyscy jednak dziwią się, ponieważ opera, w sumie, do lat trzydziestych (ostatnie przedstawienie w Warszawie było gdzieś w roku tysiąc dziewięćset trzydziestym trzecim), była grana blisko dziesięć tysięcy razy. Rzadko które dzieło operowe miało taki sukces.
Mniej więcej w tym samym czasie, to znaczy na początku dwudziestego wieku, lata dziewięćset trzy, dziewięćset siedem, młody kompozytor polski, Feliks Nowowiejski zainteresował się tym tematem. Nowowiejski jest we Francji postacią kompletnie nieznaną, choć dzieło miało sukces, więc może w dwu słowach o nim powiem. Urodził się w osiemset siedemdziesiątym siódmym roku na Warmii, a więc w tym regionie Polski, który przez lata był pod silnym wpływem kultury niemieckiej, co jeśli idzie o formację muzyczną Nowowiejskiego miało swoje dobre strony. Nowowiejski studiował w Berlinie u Maxa Brucha, później w Pradze u nawiększego kompozytora czeskiego Antona Dvoraka. Poznał Gustawa Mahlera, poznał wielu wybitnych twórców muzyki europejskiej tego czasu…, także Pietra Mascagniego, który już w owym czasie pracował nad operą „Neron”. I być może to wszystko jakoś go zainspirowało do powzięcia zamysłu, by nie tworzyć opery typowej, tylko dzieło inspirowane przez powieść Sienkiewicza, ale o charakterze dość swobodnym… Myślę, że tutaj dla niego takim elementem inspirującym było znane dzieło Roberta Schumanna „Sceny z Fausta”, bo w ten sam sposób Nowowiejski potraktował materię literacką powieści. Zwrócił się mianowicie do dość głośnej w owym czasie poetki berlińskiej Antonii Jüngst z prośbą o sporządzenie libretta, które nie będzie miało charakteru dramaturgicznego, znaczy dramatycznego, nie będzie opowiadać akcji…, przebiegu akcji, tylko skupi się na podstawowych problemach, jakie …porusza, czy jakie przedstawia powieść.. I tak powstało coś, co nie jest ani oratorium, ani operą, tylko właśnie scenami lirycznymi (jest ich pięć) i co nosi tytuł „Quo vadis?”. Prawykonanie miało miejsce w czeskim mieście, niedużym czeskim mieście Usti nad Łabą (po niemiecku Elbe) i skończyło się ogromnym sukcesem. Niemniej Nowowiejski był bardzo niezadowolony z tego swojego dzieła, jak po raz pierwszy je usłyszał. No tak to bywa, że kompozytor dopiero poznaje dzieło w momencie, kiedy ono się materializuje w postaci dźwięku, a nie zapisu. Był niezadowolony, przeredagował kompletnie partyturę, zajęło mu to dwa lata i kolejne prawykonanie, już w tej wersji, która stała się wersją ostateczną, odbyło się w Amsterdamie z udziałem ogromnego czterystuosobowego chóru. I to był triumf. Ten triumf w Amsterdamie zapoczątkował pochód dzieła przez wszystkie estrady europejskie. W dziewięćset dwunastym roku, to było jakby ukoronowanie, poproszono Nowowiejskiego do Stanów Zjednoczonych i zaczęło się to od Nowego Jorku ; dzieło z kolei rozpoczęło pochód triumfalny poprzez estrady amerykańskie.
* jedna z sal Filhamonii w Warszawie nosi
jego imię.
** chodzi o Kazimierza Laskowskiego.

Współczesna interpretacja opery « Quo vadis ? »
Kiedy zaobserwujemy karierę literacką i filmową powieści Sienkiewicza, możemy stwierdzić, że trwa ona już właściwie ponad sto lat. Film powracał bardzo często, tak zresztą jak różne publikacje tego dzieła w pewnym sensie powracały z regularnością dwudziestu, dwudziestu pięciu lat. Czy tak samo było w muzyce? O takiej regularności być może trudno tu mówić, niemniej całkiem niedawno, w dziewięćdziesiąt lat po…, prawie dziewięćdziesiąt lat po premierze dzieła Nowowiejskiego pojawiła się nowa opera, całkiem nowa, skomponowana przez jedną z najbardziej interesującach kompozytorek polskich, Bernadettę Matuszczak, która wśród twórców, muzyków polskich ma takie miejsce osobne. Matuszczak kończyła studia u Szeligowskiego, u Tadeusza Szeligowskiego w Poznaniu, ale wydaje mi się, że decydującym elementem, jeśli idzie o jej formację estetyczną i intelektualną i artystyczną, był paroletni pobyt na stypendium w Paryżu, gdzie studiowała u Nadii Boulanger. Zaczynała jako kompozytorka, która operuje takim dość awangardowym językiem, nieco w stylu Luigiego Nono. Z czasem jakoś uprościła swój język muzyczny i zrezygnowała z tych takich chwytliwych elementów, natomiast zaczęła się interesować tematyką literacką. Jest autorką bardzo interesujących pieśni do tekstów Rilkego (te utwory były nagradzane we Włoszech dwukrotnie). Także jest autorką kompozycji, które otrzymały prestiżowe nagrody muzyczne kompozytorskie europejskie.
Jeśli idzie o „Quo vadis”, to niewątpliwie tutaj takim czynnikiem decydującym była religijność kompozytorki z jednej strony, z drugiej, w jakiejś mierze wpływ filozofa, który, jak wyznała, mocno ją inspirował. Mam tu na myśli niemieckiego filozofa, który właśnie zmarł nie tak dawno, parę miesięcy temu, Hansa Georga Gadamera i jego tezę, iż dzieło sztuki powinno zmieniać ludzi, że dzieło sztuki ma wartość o tyle, o ile wpływa na przeobrażenie, na pozytywną transformację odbiorcy. Zdaniem kompozytorki, taką właśnie funkcję może ciągle odegrać temat „Quo vadis?”, gdzie mamy do czynienia z dwoma światami : z jednej strony z dekadenckim światem kultury, która sama się jakby zjada, i z drugiej, z propozycją nową, niekoniecznie od początku powabną… To już oddzielne zagadnienie.

Oddziaływanie muzyki polskiej za granicą.
Czyli miejmy nadzieję, że „Quo vadis” ma jeszcze przed sobą przyszłość. Ale pozostawiając już ten temat, czy mógłby nam Pan ewentualnie powiedzieć coś o kompozytorach polskich, współczesnych i dawnych, i o ich ewentualnych wpływach poza granicami Polski, we Francji głównie ?
Myślę, że, tu trzeba by było zrobić taki ktrótki przegląd historii muzyki polskiej, co jest kłopotliwe o tyle, że czasu mamy nie za wiele, a jednak w grę wchodzi parę epok. To się nieustannie zmienia. To znaczy niewątpliwie dziś poza Szopenem, który jest wartością i osobistością powszechnie uznaną nie tylko we Francji, ale i w całym świecie, pozostali twórcy, to wypływają na pierwszy plan, to z niego znikają.
Miał swoje znakomite chwile Szymanowski... Myślę tu o latach trzydziestych, także o takim epizodzie paryskim, prawda, kiedy w operze paryskiej wystawiano jego „Harnasiów” z udziałem Serge’a Lifara. To był moment triumfu, Polacy nawet uwierzyli, że to jakoś utrwali się, ale później jakoś jednak klimat okazał się na tyle mało sprzyjający, że ten sukces nie miał kontynuacji. Choć jak się okazało, wrócił dziś, już nie poprzez Francję, a poprzez Anglię i Niemcy. Szymanowski, myślę, jest dziś kompozytorem
„z przyszłością”.
Z kompozytorów…, no niewątpliwie, Lutosławski, który myślę, że już opuścił czyściec i jest wielkością taką, no, niekwestionowaną. Czas pokaże jak będzie z Krzysztofem Pendereckim, który ciągle odnosi sukcesy.
Są kompozytorzy, którzy dziś (to jest zjawisko szersze), ktorzy dziś korzystają z tego takiego dość osobliwego flirtu jaki prowadzi muzyka klasyczna z kulturą masową ; mam tu na myśli kompozytorów, którzy dużo robią dla filmu. W Polsce przykładem tego rodzaju twórcy jest Kilar, Wojciech Kilar, który ma oczywiście imponujący dorobek jako kompozytor muzyki symfonicznej, ale króry nazwisko i renomę zyskał jako twórca muzyki filmowej, dla filmów nagradzanych Oscarami. To oczywiście mu przyniosło popularność, na ile to się ostanie, to trudno przewidzieć.

Wpływ muzyki francuskiej w Polsce.
A tak dla porównania, jak muzyka francuska jest odbierana w Polsce?
Francja miała zawsze fory, to trzeba powiedzieć. Nasi kompozytorzy, być może przez fakt wynikający z sytuacji politycznej
i rozwoju historycznego kraju…(ponieważ przez półtora wieku państwowości Polacy nie mieli, ponieważ wzięci byliśmy w dwa ognie : z jednej strony przez żywioł germański, bo i Austria i Niemcy, to jest jednak kulturowo jeden żywioł, z drugiej strony przez tę wschodnią słowiańszczyznę reprezentowaną przez Rosję), nasi twórcy, siłą rzeczy, starali sie jakoś wyzwolić, czy uniezależnić od…, także od wpływów kultury niemieckiej muzycznej, niebywale silnej, prawda.
Jednak prawie cała muzyka od osiemnastego wieku jest tak przesycona i tak zdominowana przez Niemców, że to było trudne. Stąd Polacy zawsze chętnie patrzyli w stronę poza Renem. I kompozytorzy tacy jak Claude Debussy, jak Ravel, jak Albert Roussel, jak Paul Dukas, czyli ci kompozytorzy, którzy tworzyli awangardę dwudziestowieczną, także i pomniejsi, jak Darius Milhaud i tak dalej, zawsze mieli u nas wzięcie. Mało tego, trzeba zwrócić uwagę, że 80% współczesnych kompozytorów, którzy zaistnieli po czterdziestym piątym roku, kończyło lub uzupełniało studia w Paryżu, w szczególności u Nadii Boulanger. Nadia Boulanger jest właściwie mistrzem niemalże wszystkich twórców muzycznych… To ma swoje plusy i swoje minusy – to znaczy plusem jest niewątpliwie to, że udało nam się wymknąć spod wpływu niemieckiego, ale minusem jest z kolei to, że Niemcy nadal są potęgą. Zawsze byli i są. I to jest ośrodek niebywale opiniotwórczy. Natomiast oni nie zawsze mają zrozumienie dla sposobu, w jaki rozwijała się muzyka polska…
Myślę też, że przeoczyliśmy jedną dużą szansę, znaczy, no tak to się złożyło…Wtedy, kiedy we Francji działał Ravel, kiedy rozwijała się awangarda, nie tylko francuska, ale ta, która ściągnęła do Paryża, bardzo interesującym ośrodkiem muzycznym był również Wiedeń ze szkołą Schönberga, z Webernem, z Albanem Bergiem. I to była szkoła z przyszłością, której Polacy jakoś nie dostrzegli. To dziwne, na przykład Karol Szymanowski, którego bardzo interesowały te osiągnięcia wiedeńskie, swoich uczniów, kiedy był profesorem konserwatorium warszawskiego, wysyłał jednak do Paryża, choć myślę, że niemniej, a być może równie tyle skorzystaliby w Wiedniu. A najlepiej byłoby, gdyby mieli możliwość studiowania i tu, i tam. Znaczy dla muzyki polskiej…

Avec les mêmes intervenants et intervenantes

Sur le même thème