Conférence
Notice
Langue :
Français
Crédits
Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM (Publication), Samir BOUHARAOUA (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), Maeve McCusker (Intervention)
Conditions d'utilisation
Tous droits réservés à l'Université Toulouse Jean Jaurès-campus Mirail et aux auteurs.
DOI : 10.60527/xtjj-hx21
Citer cette ressource :
Maeve McCusker. UT2J. (2014, 10 octobre). Écrire à conte-courant ? L'unité souterraine des romans de Patrick Chamoiseau / Maeve McCusker , in Patrick Chamoiseau et la mer des récits. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/xtjj-hx21. (Consultée le 17 mai 2024)

Écrire à conte-courant ? L'unité souterraine des romans de Patrick Chamoiseau / Maeve McCusker

Réalisation : 10 octobre 2014 - Mise en ligne : 7 février 2015
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Écrire à conte-courant ? L'unité souterraine des romans de Patrick Chamoiseau / Maeve McCusker. In "Patrick Chamoiseau et la mer des récits", colloque international organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS) de l'Université Toulouse Jean-Jaurès-campus Mirail, 8-10 octobre 2014. Thématique 6 : Esthétiques naratives et récits des Amériques.

L’île antillaise fut, à partir despremiers textes consacrés à la région par les voyageurs, considérée comme unobjet en miniature, quelque chose à acquérir, à admirer, à consommer et àposséder. Les écrivains antillais eux-mêmes ont souvent imaginé cet espace insulaireet archipélagique en termes qui soulignent la contrainte, l’exiguïté (c’est lemot utilisé dans l’incipit de Pluie etvent de Simone Schwarz-Bart), et en métaphores évoquant la petitesse (poussière ;olive ; miette ;  perle,diamant ou émeraude ; chapelet). Ces images, relevant de l’univers terriende l’île, cherchent à stabiliser ou à concrétiser les contours de l’espace. Plus récemment, et peut-être enréaction à cette focalisation sur l’étroitesse, ce sont les motifs de  la circulation,de la mobilité, de la dispersion et des flux qui ont dominé le discours antillais,que ce soit la phrase célèbre de Walcott, « The sea is history », citée parGlissant dans "Poétique de la relation",ou, dans le même texte, l’épigraphe « l’unité est sous-marine » tirée deBrathwaite, ou même la description des Antillais comme étant un « peuple de lamer »(Benítez-Rojo). La théorie glissantienne de la relation, ainsi que lacréolité de Chamoiseau et de ses confrères martiniquais, prônent l’ouverture etl’échange, et sont souvent considérées comme appartenant au courant postmodernede la théorie postcoloniale, qui valorise les routes et non pas les « roots »(Gilroy 1991). Cependant, une analyse des romansde Patrick Chamoiseau révèle un intérêt constant pour le localisme et pour l’espaceinsulaire, même si Chamoiseau récuse le mot “île” comme une inventionoccidentale, et un lexème qui n’existe pas en créole. Ce sont des lieux del’arrière-pays (la ville ; le bois ; la case créole ;l’habitation), plutôt que, par exemple, le port ou le littoral, qui sontvalorisés dans sa fiction. L’île devient cependant un lieu inépuisable, unespace de plénitude, de création et d’histoire; et cela, en partie, à cause deson attention à la couche souterrainedu pays. Dans cette communication, Maeve McCusker propose d’analyser laconstruction de l’espace souterrain (cimetières ; cachots ;prisons), qui permet à l’auteur d’excaver l’histoire, et même la préhistoire,de son pays, dans trois de ses romans les plus importants: "L’Esclave vieil homme et le molosse" ;"Biblique des derniers gestes" et "Un dimanche au cachot". Dans ce dernier,c’est une expérience proprement catabatique qui permet àl’auteur de déterrer le passé antillais ; c’est à travers la descenteverticale, et non pas à travers la migrance horizontale, que le protagonistearrive à mieux comprendre l’histoire et l’identité antillaises.

[Illustration adaptée de "Mystery River", photographie de Mattias Ripp, 2014, publiée sur Flickr].

Intervention
Thème
Documentation

MOUDILENO, Lydie (2014). Archéologie du cachot, in "Chamoiseau : Nomadismes et intranquillité", Présence francophone. Revue internationale de langue et de littérature, 81, 48-62.

McCUSKER, Maeve (2009). On Slavery, Césaire and relating to the world : an interview with Patrick Chamoiseau, Small Axe, 30, vol. 13.3, 74-83

McCUSKER, Maeve (2007). Patrick Chamoiseau: Recovering Memory, Liverpool University Press, 184 p.

CHAMOISEAU, Patrick (2007). Un dimanche au cachot, Paris, Éditions Gallimard, 324 p.

MILNE, Lorna (2006). Patrick Chamoiseau. Espaces d'une écriture antillaise, Amsterdam, Éditions Rodopi, 226 p.

McCUSKER, Maeve (2001). De la problématique du territoire à la problématique du lieu : un entretien avec Patrick Chamoiseau, The French Review, 4, vol. 73, March 2000, 724-733.

CHAMOISEAU, Patrick (2001). Biblique des derniers gestes, Paris, Éditions Gallimard, 788 p. [rééd. Folio, 2002].

McCUSKER, Maeve (2000). D’une poétique du territoire à une poétique du lieu: un entretien avec Patrick Chamoiseau, The French Review, 4, vol. 73, 724-33.

CHAMOISEAU, Patrick (1999). L'esclave vieil homme et le molosse, Paris, Éditions Gallimard, 146 p.

> Voir aussi la bibliographie générale, à télécharger dans l'onglet "Documents" de la vidéo d'introduction au colloque.

Dans la même collection