Notice
Désirer – ou non – un enfant comme forme d’égoïsme : un enjeu particulier dans le cadre des bouleversements environnementaux ?
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Descriptif
Actuellement chercheuse contractuelle à l’INED, je m’intéresse aux représentations et vécus de la famille, de la parenté et de l’infertilité. Dans le cadre de recherches précédentes j’ai étudié le traitement de l’infertilité féminine liée à l’âge en assistance médicale à la procréation (AMP) en France, puis les vécus de l’infertilité des adolescent·es et jeunes adultes ayant eu un cancer, et je travaille actuellement sur les représentations de jeunes (18-30 ans) issus de 8 pays européens (Albanie, Belgique, Italie, Suisse, Espagne, Macédoine, Slovénie, Kosovo) de la famille, la parenté et l’accès aux techniques d’AMP. Ces différentes recherches m’ont amené à développer une analyse élargie des représentations actuelles de la famille, en contexte d’infertilité ou non. Elles ont notamment pour point commun d’interroger le sujet du désir d’enfant sous différents angles et à venir l’éclairer au croisement des questions d’âge et de genre.
C’est précisément ce sujet des représentations du désir d’enfant que je souhaite questionner lors de cette communication, dans le cadre particulier des enjeux environnementaux. Nous assistons au cours de ces dernières années à une place plus importante de la question du non-désir d’enfant volontaire pour raison environnementale dans le champ militant, médiatique voire politique. Des publications scientifiques (Mazuy et Debest, 2014 ; Dubus et Knibiehler, 2020), grand public (Bueno, 2019 ; Pont, 2022) et émissions médiatiques (France culture 2020, 2022) donnent à entendre celleux parfois nommés Gink1 ou Childfree. Les positions variées autour du sujet s’accompagnent souvent d’un usage de l’argument de l’« égoïsme », tantôt mobilisé pour dénoncer celleux qui souhaiteraient enfanter dans un monde déjà trop impacté par la présence humaine, tantôt mobilisé à l’inverse pour dénoncer celleux qui ne désireraient pas avoir d’enfant volontairement, refusant de participer à la perpétuation de
l’espèce humaine.
Pourtant, cet argument de l’égoïsme pour justifier ou condamner les décisions autour de l’enfantement n’est pas nouveau. À partir de mes différents terrains d’enquêtes, je tâcherai d’en montrer les contours divers et ce que les usages de cet argument disent plus largement des normes et représentations de la famille et de la reproduction dans les sociétés européennes.
Thème
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