Terrains d’enquêtes

Cette cinquième séance de l’atelier s’organise autour de trois Retour d’enquêtes.Présentée par Raphael Challier, auteur d’une recherche sociologique sur le rapport au politique des quartiers populaires dans le Grand Est (Mulhouse), le premier exposé revient sur l’ethnographie des ronds-points de Lorraine. S’appuyant sur une sociographie fine des ronds-points de Lorraine, Raphael Challier revient sur l’hétérogénéité sociale et politique du mouvement. Il décrit le rôle des micro-sociabilités dans l'organisation de la vie des ronds-points, la prise de parole et la participation aux assemblées de Gilets Jaunes. Ce faisant, son travail interroge l’autonomisation d’une pensée politique dans le mouvement. Partant d’une cartographie des affrontements depuis le 17 novembre 2018, Alain Bertho revient ensuite sur la manière dont le mouvement des gilets jaunes s’est progressivement installé dans une situation émeutière. Décentrant la question de la violence vers celle de « situation émeutière », il l’inscrit dans la dynamique du mouvement et de sa répression. Ce faisant, Alain Bertho suggère que la logique de répression des mouvements sociaux se traduit par un apprentissage physique et subjectif de la violence. En comparaison, Alain Bertho revient sur la répression du mouvement lycéen à Mantes La jolie. Dans un troisième temps, l’anthropologue Ida Susser propose d’élargir la réflexion sur le mouvement des gilets jaunes en regard des mobilisations citoyenne qu’elle a pu observer lors d'autres mouvements comme Occupy city(New York), Podemoset Nuits debout.