Cours/Séminaire
Notice
Lieu de réalisation
105 Boulevard Raspail .
75006 Paris
Langue :
Français
Crédits
Jean-Luc Racine (Intervention), Denis Bauchard (Intervention), Ali Kazancigil (Intervention), Agnès Levallois (Intervention), Hamzeh Safavi (Intervention)
Conditions d'utilisation
©FMSH 2017
DOI : 10.60527/0fmd-5x78
Citer cette ressource :
Jean-Luc Racine, Denis Bauchard, Ali Kazancigil, Agnès Levallois, Hamzeh Safavi. FMSH. (2017, 16 juin). Penser l’équilibre régional pour rebâtir un système global ? Table ronde 5 – Après les crises, quel ordre au Moyen Orient ? , in Chaire de Géopolitique appliquée. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/0fmd-5x78. (Consultée le 13 octobre 2024)

Penser l’équilibre régional pour rebâtir un système global ? Table ronde 5 – Après les crises, quel ordre au Moyen Orient ?

Réalisation : 16 juin 2017 - Mise en ligne : 14 septembre 2017
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Descriptif

A la recherche d’un ordre international durable et d’ordres régionaux viables.

Séminaire international organisé par la Chaire de géopolitique appliquée, le 16 juin

Michel Foucher, titulaire de la chaire Géopolitique appliquée, organise un séminaire international "A la recherche d'un ordre international durable et d'ordres régionaux viables". Ce séminaire, organisé en partenariat avec Radio France Internationale, aura lieu à l'EHESS, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris, Amphithéâtre François Furet.

Les tables rondes 3 et 4 seront animées par Marie-France Chatin, journaliste à RFI, et retransmises dans son émission Géopolitique - Le débat.

Réflexions introductives 

Michel Foucher (géographe, ancien ambassadeur, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales, FMSH, Paris)

Le système international est en transition, et la diversité des termes utilisés (imprévisibilité et incertitudes, désordre et chaos, surprises et brouillage stratégiques, monde illisible) en témoigne. Idem pour la géométrie du monde : bipolaire, unipolaire, multipolaire, apolaire ?

Le système international ressemble à un mille-feuilles stratégique où se juxtaposent plusieurs équations régionales qui ont chacune leur logique de longue durée (surtout quand la dimension religieuse est convoquée, comme au Moyen Orient).

Ce constat d’une transition dans le système géopolitique mondial a été fait bien avant l’élection présidentielle américaine. Est-ce la fin, voulue par les électeurs des Etats-Unis, de la Pax Americana, qui a accompagné la mondialisation économique et les succès des pays émergents, à commencer par la Chine ?

Un premier accord peut se faire sur le fait que la puissance (occidentale) est relative. A la fois à cause de l’émergence d’Etats qui ont des politiques purement westphaliennes et du rôle accrue des sociétés civiles (opinions, ONG, firmes) dans les relations internationales.

La multiplication des conflits régionaux (75 identifiés par l’International Crisis Groupe en 2017) montre les limites des interventions diplomatiques ou militaires des puissances et des organisations internationales. Et l’on se tourne vers les nouvelles puissances régionales pour créer de la stabilité, pour installer des ordres régionaux. Mais les conflits sont tellement enchevêtrés et les guerres civiles internes tellement internationalisées (Afrique, Orient)  que même les puissances régionales ne parviennent pas à imposer leur règlement.

Etablir un ordre peut passer par trois voies : la paix par l’équilibre, la paix par l’empire, la paix par la loi et le droit.

La première renvoie à Metternich et au concert européen. Un concert oriental (Iran, Arabie saoudite, Turquie, Israël) est-il envisageable, dès lors que les Etats-Unis se désengagent durablement ? « La paix par l’équilibre est compromise par le fait qu’il s’agit le plus souvent d’un équilibre global fait de déséquilibres soumis chacun à une dynamique propre, ce qui rend bien difficiles les partages ou les accords globaux » (Pierre Hassner) . Le concert des puissances régionales et plus globales est bloqué par leurs divergences d’intérêts et leur antagonisme.

La paix par la force, sur le modèle réaliste de Bismarck, trouve ses limites dans la capacité de résilience des mouvements politico-idéologiques armés (du Congo à la Syrie, du Yémen à l’Afghanistan, cimetière des empires) et la recrudescence des nationalismes dans un « monde néo-national ».1

La paix par la loi et le droit est battue en brèche par le contournement des règles (subversion des frontières, atteintes au droit de la guerre) et l’affaiblissement du multilatéralisme alors que le pouvoir des Etats se réduit. Et dans chaque système international se distingue une « relation de tension majeure » (Arnold Wolfers). En 2017, ces relations de tension se sont multipliées et les acteurs engagés sur plusieurs fronts ne semblent prêtes à aucun compromis, qui est pourtant la base de tout accord viable.

Lors de ce séminaire international, nous examinerons d’abord les fondements théoriques du système international et régional, anciens et modernes, puis nous croiserons les analyses des grands acteurs internationaux (Europe, Orient, Asie, Afrique et Amérique latine) avant de nous demander : par quoi commencer ?

L’une des hypothèses que les participants au séminaire devrait discuter est de savoir s’il faut d’abord bâtir un ordre d’échelle régional dans les zones de tension majeure avant et afin de rebâtir un ordre international qui, selon le politiste français Pierre Hassner2, n’est pas, dans le domaine de la paix et de la sécurité, à l’ordre du jour

1  Vers un monde néo-national ? dialogues entre Bertrand Badie et Michel Foucher organisés par Gaïdz Minassian (CNRS éditions, mai 2017).2  Pierre Hassner,  Feu (sur) l’ordre international ? Revue Esprit, août-septembre 2014.

Intervention
Thème

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