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Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/smhd-6f19
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2018, 23 novembre). Ascension de l'extrême-droite et réhabilitation de la dictature au Brésil : l'échec d'un processus tardif et incomplet de justice transitionnelle ?. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/smhd-6f19. (Consultée le 10 mai 2025)

Ascension de l'extrême-droite et réhabilitation de la dictature au Brésil : l'échec d'un processus tardif et incomplet de justice transitionnelle ?

Réalisation : 23 novembre 2018 - Mise en ligne : 21 décembre 2018
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Descriptif

Cette communication a été prononcée dans le cadre du colloque international Justice, Vérité & Résilience(s) qui s'est tenu à Caen les 23 et 24 novembre 2018. Ce colloque, porté par la MRSH, a été organisé dans le cadre du dispositif Normandie pour la Paix impulsé par la Région Normandie, avec le soutien de l’Institut Demolombe, de Caen la Mer et de l’Université de Caen et en partenariat avec l’Institut Universitaire Varenne.

 Nourrir la paix durable suppose de lever le voile sur le silence qui recouvre une réalité souvent peu avouable. L’expérience de cette forme atypique de recherche de justice, nommée « justice transitionnelle », a été ouverte par Nelson Mandela, avec l’instauration des Commissions Vérités et Réconciliation en Afrique du Sud. Ce colloque international a pour ambition de réunir des acteurs clefs de commissions s’étant tenue sur divers continents. Une réflexion sera menée sur la question de la protection des défenseurs de l’environnement qui subissent des exactions à travers la planète. Sera également abordée la question du rôle des tribunaux d’opinion portés par la société civile.

Maud Chirio est historienne, Maître de Conférences à l’Université de Paris-Est Marne-la-Vallée depuis 2010, membre du laboratoire ACP (EA 3350) et membre associée de Mondes Américains. Elle est en 2015-2016 et 2016-2017 accueillie en délégation CNRS au CRBC.

Ancienne élève de l’ENS (Paris) et agrégée d’histoire, elle a soutenu en 2009 son doctorat d’histoire, réalisé sous la direction d’Annick Lempérière, sur le thème « La politique des militaires. Révoltes et mobilisations d’officiers sous la dictature brésilienne (1961-1978) » (Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne). Une version réduite et corrigée de la thèse a été publiée en 2012 au Brésil sous le titre « A politica nos quartéis. Revoltas e protestos de oficiais na ditadura militar brasileira (Rio de Janeiro, Zahar) et sa publication aux ÉEtats-Unis (grâce à l’obtention du Prix Thomas Skidmore des Archives Nationales brésiliennes, en 2013) et en France est en cours.

Résumé de la communication

Peut-on conclure que l’instauration tardive de la commission vérité puisse contribuer à la résurgence des nostalgiques de la dictature ? Madame Chirio a retracé la chronologie de l’instauration de la Commission Nationale de la Vérité brésilienne, instaurée en 2012 par Dilma Rousseff. L’une de ses spécificités est de mettre en place un récit, l’amnistie promulguée en 1979 par les militaires n’étant aucunement remise en cause par l’établissement de la Commission.  Pourtant, il s’agira d’une des conclusions des travaux qui se clôturent en 2014 par la remise d’un rapport. Après avoir retracé le parcours du Président Bolsonaro tout juste élu, Madame Chirio conclut à la génération d’un effet pervers de l’instauration tardive de la Commission Vérité brésilienne, dans un contexte de « transition incomplète », où « aucune reconnaissance publique de responsabilité, a laissé prospérer une mobilisation du récit d’extrême droite ».  Ainsi donc, conclut la chercheuse, la Commission Nationale Vérité (CNV) s’avère l’héritière d’une transition elle-même incomplète, qui a remis ses travaux dans un contexte de bipolarisation et d’une élection présidentielle qui a fait prévaloir les nostaligues de la dictature brésilienne.

 

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