Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2018, 7 novembre). Faux et usages de faux. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131889. (Consultée le 25 avril 2025)

Faux et usages de faux

Réalisation : 7 novembre 2018 - Mise en ligne : 19 juillet 2022
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Cette communication a été enregistrée lors d'une journée d'études (7 et 8 novembre 2018) consacrée à Claude Chabrol, à l’usage critique (dans ses articles) et dramatique (dans ses films) de la lettre, à la manière dont celle-ci contribue à la fatalité des intrigues chabroliennes. Figure critique certes moins éminente que ses camarades au milieu des années 50, Claude Chabrol a néanmoins, dans son œuvre prolifique, partagé avec eux le souci d’accorder à l’écrit une fonction souvent cruciale, fatidique même, propre à précipiter ceux qui en sont victimes dans les eaux troubles d’un sort irrémédiable. La lettre tue chez lui, elle est un poison qui tourmente ou terrasse. Parfois anonyme, souvent cachetée d’une mauvaise foi, elle circule d’experts (écrivains, journalistes, postiers, etc.) en pauvres destinataires funestement ciblés. Lecteur précoce, adorateur déclaré de Madame Bovary, admirateur de Georges Simenon, de Ruth Rendell, de la série noire, Claude Chabrol mérite à tous égards de compléter la liste des cinéastes de la Nouvelle Vague (Eric Rohmer, François Truffaut et Jacques Rivette) étudiés au Laslar depuis 2014 sous l’angle de l’écrit fondateur. La plume et les masques étant monnaie courante dans ses films, il est loisible d’en étudier les jeux de dupes et autres mauvais augures, aussi bien dans l’ordre narratif que dans les partis pris de réécriture ou reformulation de l’œuvre littéraire adaptée.

Hélène Frazik est docteure en Etudes cinématographiques de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

Résumé de la communication

A partir de l’analyse de séquences de Landru (1963), des Fantômes du chapelier (1982) et de Que la bête meure (1969), cette communication propose de voir comment la mise en scène de Claude Chabrol, via l'emploi des faux en écriture, rend l'écrit porteur d'un dangereux pouvoir souvent destructeur, tout en menaçant tout écrit par le faux, même celui exprimant des sentiments sincères. Des personnages adeptes de l'usage de faux se trouvent pris au piège de cette pratique perverse, de ce jeu dangereux qu’ils croient pourtant contrôler. Les faux et usages de faux mettent alors en avant le décalage entre ce entre les mots et les actions de ces personnages complexes et soulignent l'impossibilité de saisir pleinement leurs intentions et leurs motivations.

Sur le même thème