Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2022, 30 mars). Il n’y a de pratique créatrice qu’inspirée : le sentiment dans L’inventaire des a priori de Mikel Dufrenne. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131945. (Consultée le 29 mai 2024)

Il n’y a de pratique créatrice qu’inspirée : le sentiment dans L’inventaire des a priori de Mikel Dufrenne

Réalisation : 30 mars 2022 - Mise en ligne : 20 juillet 2022
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Descriptif

Cette conférence a été enregistrée dans le cadre du séminaire de l’équipe Identité et subjectivité, consacré pour l’année 2021-2022 à l’a priori. Charles Bobant est directeur de programme au Collège International de Philosophie, auteur de L’art et le monde. Une esthétique phénoménologique (Paris, éditions Mimésis, collection « L’œil et l’esprit », 2021).

Résumé de la communication

Dans sa conférence du 30 mars 2022, Charles Bobant retrace les différentes étapes de la phénoménologie dufrennienne du sentiment jusqu’à L’inventaire des a priori. Dans Phénoménologie de l’expérience esthétique (1953), les sentiments sont encore rattachés exclusivement à la perception de qualités affectives, lesquelles sont l’expression du monde de l’auteur. Le sentiment est donc d’abord sentiment du monde. Dans Le Poétique (1963), le sentiment devient sentiment de la Nature. Le monde de l’artiste passe au second plan : c’est plutôt la Nature qui se donne des artistes pour s’exprimer, d’une manière quasi téléologique. Le sentiment n’est plus seulement phénoménologique : il a acquis une dimension ontologique. En 1981, dans L’inventaire des a priori, les sentiments ont désormais trois dimensions : 1) dans l’ordre du sentir, il est la saisie du sens sous la forme d’une qualité affective, 2) dans l’ordre du désir, il est la saisie du sens sous la forme de la qualité axiologique qu’est la valeur, 3) dans l’ordre de l’imagination, il est la saisie d’une qualité ontologique, la thèse dufrennienne étant que l’imagination n’est pas la faculté de l’irréel, mais du pressentiment du réel. « Sentir, c’est éprouver l’imaginaire du réel » écrit Dufrenne dans le livre de 1981. Aussi l’imagination apparaît-elle comme un transcendantal : c’est la Nature qui imagine en l’homme, plus que l’homme qui imagine la nature. Charles Bobant termine sa conférence par les difficultés d’une telle philosophie, qui revendique fortement son athéisme (dans Pour une philosophie non théologique, publiée en 1963 avec Le Poétique), mais finit par construire ce que Charles Bobant juge être une cosmothéologie.

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