Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2016, 2 décembre). La fin d’Angel ou le primat de l’épisodique. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131805. (Consultée le 26 avril 2025)

La fin d’Angel ou le primat de l’épisodique

Réalisation : 2 décembre 2016 - Mise en ligne : 13 juillet 2022
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Descriptif

Cette communication a été enregistrée dans le cadre de la journée d'études consacrée aux fins de séries télévisées, organisée par le LASLAR à la MRSH de Caen.

Alors qu’au cinéma, les fins de films donnent souvent à voir les personnages tournant le dos au spectateur et s’éloignant, seuls ou à deux, notamment dans le cinéma classique hollywoodien, les séries télévisées, elles, se terminent souvent par un gros plan sur un ou deux personnages. Ce principe semble être une assimilation, par la fiction elle-même, de son dispositif de diffusion : au cinéma, le personnage s’éloigne comme le spectateur va lui-même, quelques instants plus tard, quitter la salle ; à la télévision, le personnage reste, au contraire, « enfermé » dans le cadre de sa fiction de même que le téléspectateur ne quitte pas le lieu où il l’a vue...

Claire Cornillon est agrégée de lettres modernes et docteure en littérature comparée. Elle est aussi titulaire d'un master en études cinématographiques. Elle est PRAG à l'Université Paul Valéry – Montpellier 3. Ses recherches récentes portent sur la narration et la fiction dans les séries télévisées, en particulier des grands networks américains. Elle organise ainsi depuis l'année dernière le séminaire Network TV dans le cadre des activités du GRR GUEST-Normandie.

Résumé de la communication

La fin anticipée – précipitée ? - d'Angel (WB, 1999-2004, Joss Whedon et David Greenwalt) est le moment où la série s'est réinventée et a pris son sens, non en reniant ce qui avait précédé mais au contraire en ressaisissant chacun de ses éléments à une échelle plus vaste. De ce fait, elle prend une dimension existentielle tout autant que métafictionnelle. Angel est une série très épisodique où les personnages tentent de construire un devenir - d'introduire du feuilletonnant - dans un monde qui se dérobe. Pourtant, ce que la série révèle in fine, c'est le primat de l'épisodique : le mal ne pourra jamais être vaincu totalement. Il n'y a pas de destin final. Mais alors comment finir un tel récit ? Y a-t-il même un récit possible dans ces conditions ? Cette communication cherche à montrer que la série offre une réponse positive à cette question. Le récit est celui de l'inscription dans l'instant, sans cesse renouvelé. Tout se joue à chaque histoire, à chaque combat, à chaque épisode. Le caractère foncièrement épique et tragique de la fin d'Angel repose sur cette conception de l'héroïsme de l'ombre, celui du quotidien. Ainsi, face au paradigme du grand récit, elle propose une autre voie, grandiose dans sa modestie radicale.

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