Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2018, 8 novembre). Pour une éthique des lettres. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131887. (Consultée le 16 mai 2025)

Pour une éthique des lettres

Réalisation : 8 novembre 2018 - Mise en ligne : 19 juillet 2022
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Descriptif

Cette communication a été enregistrée lors d'une journée d'études (7 et 8 novembre 2018) consacrée à Claude Chabrol, à l’usage critique (dans ses articles) et dramatique (dans ses films) de la lettre, à la manière dont celle-ci contribue à la fatalité des intrigues chabroliennes. Figure critique certes moins éminente que ses camarades au milieu des années 50, Claude Chabrol a néanmoins, dans son œuvre prolifique, partagé avec eux le souci d’accorder à l’écrit une fonction souvent cruciale, fatidique même, propre à précipiter ceux qui en sont victimes dans les eaux troubles d’un sort irrémédiable. La lettre tue chez lui, elle est un poison qui tourmente ou terrasse. Parfois anonyme, souvent cachetée d’une mauvaise foi, elle circule d’experts (écrivains, journalistes, postiers, etc.) en pauvres destinataires funestement ciblés. Lecteur précoce, adorateur déclaré de Madame Bovary, admirateur de Georges Simenon, de Ruth Rendell, de la série noire, Claude Chabrol mérite à tous égards de compléter la liste des cinéastes de la Nouvelle Vague (Eric Rohmer, François Truffaut et Jacques Rivette) étudiés au Laslar depuis 2014 sous l’angle de l’écrit fondateur. La plume et les masques étant monnaie courante dans ses films, il est loisible d’en étudier les jeux de dupes et autres mauvais augures, aussi bien dans l’ordre narratif que dans les partis pris de réécriture ou reformulation de l’œuvre littéraire adaptée.

Docteure en Histoire et sémiologie du texte et de l'image (2017), agrégée de Lettres classiques, Nathalie Mauffray est chargée de cours de cinéma à l'UFRLAC de l'Université Paris Diderot.

Résumé de la communication

La Jeune fille coupée en deux de Claude Chabrol (2007)

S’inspirant du crime passionnel en 1906 d’un architecte new-yorkais pour sa liaison avec une danseuse de cabaret, objet de nombreuses adaptations, tant littéraires que cinématographiques, Claude Chabrol, dans La Jeune fille coupée en deux (2007), transpose de manière significative ce fait divers dans le milieu littéraire contemporain. Par la mise en scène du couple Gabrielle Deneige (Ludivine Sagnier)/ Charles Saint-Denis (François Berléand), une Miss Météo et un écrivain à succès, il double le récit d’une dimension éthique et allégorique sur la tension que le cinéma opère entre, d’un côté, les images, leur impact visuel et sonore, la présence sensible des corps et, de l’autre, l’espace de la conscience, des lettres et du discours.

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