Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2013, 28 novembre). Sleipnir, le cheval d'Odin. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/132052. (Consultée le 1 juin 2024)

Sleipnir, le cheval d'Odin

Réalisation : 28 novembre 2013 - Mise en ligne : 22 juillet 2022
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Descriptif

Cette conférence a été enregistrée dans le cadre du séminaire Imaginaire du cheval, organisé par l'équipe ERLIS et organisé en deux parties, sur les années 2013/2014 et 2014/2015.

François Émion est maître de conférence à l'Université Paris-Sorbonne. Il a codirigé, avec Hanna Steinunn Thorleifsdottir, les actes du colloque L'islande dans l'imaginaire, ouvrage paru aux Presses Universitaires du Caen en 2013.

Résumé de la communication

Sleipnir est le cheval du dieu Odin. Il a été conçu dans des circonstances particulières et transgressives (parjure, métamorphose de son « père », le dieu Loki, transformé pour l'occasion en jument). Il possède huit pattes, ce qui symbolise non seulement sa rapidité exceptionnelle (Sleipnir signifie « celui qui glisse ») mais également sa faculté à passer d'un monde à l'autre. C'est ainsi que nous le décrit la littérature islandaise médiévale du XIIIe siècle. Mais l'image d'un cheval surnaturel doté de huit pattes est plus ancienne puisqu'elle apparaît dès le VIIIe s. sur des pierres historiées de l'île de Gotland, à l'autre extrémité du monde nordique. Il est possible que Sleipnir entre dans des représentations liées à des pratiques chamaniques attribuées à Odin, même si cette interprétation ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes. En revanche il incarne très certainement l'une des principales fonctions symboliques du cheval dans les croyances des scandinaves préchrétiens, celle de conducteur de l'âme des défunts dans l'au-delà. Cette fonction psychopompe est largement attestée par les sépultures aristocratiques païennes où l'on retrouve quasi systématiquement un ou plusieurs chevaux inhumés ou incinérés à proximité du mort. Une telle pratique n'est d'ailleurs pas limitée à la culture nordique puisqu'elle est attestée dans l'ensemble du monde germanique et chez d'autres peuples encore. Sleipnir n'a pas donné lieu, en l'état de nos connaissances, à des récits mythiques spécifiques. Il n'intervient, dans les mythes qui nous sont parvenus, que comme un personnage secondaire, une monture divine. Mais il incarne, jusqu'à notre époque, une sorte d'emblème du paganisme nordique.

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