Le Symbolisme entre Décadence et Surréalisme / François-Charles Gaudard
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Descriptif
Le Symbolisme entre Décadence et Surréalisme / François-Charles Gaudard, in "Autour d'Ariane et Barbe-Bleue. Le symbolisme entre théâtre et opéra : dramaturgie et esthétique", journée d'étude organisée par l'Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues (IRPALL) de l'Université Toulouse Jean Jaurès dans le cadre d'un partenariat avec le Théâtre du Capitole, sous la responsabilité scientifique et la coordinationde Michel Lehmann et Christine Calvet. Université Toulouse Jean Jaurès, Théâtre du Capitole, 9 avril 2019.
Le Symbolisme en tant qu’école n’ayant duré officiellementque le temps d’une décennie (1895-1905), il fut cependant un mouvement de plusgrande longévité, largement suivi, de portée européenne, proposant aux auteurset aux artistes un espace d’expérimentation plutôt qu’une applicationdoctrinaire. A travers lui, une nouvelle sensibilité déjà développée en amont persisteraiten aval, entre Décadence romantique et Surréalisme. Les limites de l’École symboliste n’ont pas empêché undéveloppement théorique. Maeterlinck a déployé une réflexion dramaturgique quireconfigure la fonction du personnage sur scène, interface symbolique d’un« personnage sublime », invisible et silencieux, évoluant entre lesmots sur « l’autre scène », celle de l’inconscient. Cette nouvelleproposition n’est pas sans poser de profondes difficultés lorsqu’il s’agit depasser à l’opéra où la charge lyrique semble aller dans la direction opposée dusilence. La présente saison du Théâtre du Capitole est largementmarquée par la littérature symboliste : Bruges-la-morte de Rodenbach (alias La Ville Morte), Ariane etBarbe-Bleue de Maeterlinck, L’après-midid’un faune de Mallarmé. On peut y rattacher sans distorsion la partiemythologique de l’Ariane à Naxos deHofmannsthal, bien que ce dernier émarge mieux du côté du symbolisme avec La Femme sans ombre. Pour achever cetableau, il faudrait encore compléter cette liste par quelques incontournablesdebussystes (Pelléas et Mélisande deMaeterlinck, Le Martyre de Saint Sébastiende Gabriele d’Annunzio) et des jalons internationaux : la Salomé de Wilde qui inspire Strauss, la Iris d’Illica et de Mascagni, la Francesca da Rimini de Zandonai d’aprèsd’Annunzio... Ce florilège est loin d’être exhaustif mais il révèle l’une despremières difficultés à parler de la tendance symboliste dans l’histoire del’opéra : elle est de nature si diversifiée qu’elle ne permet pas derassembler ses rejetons en un corpus homogène.
Les premiers écrivains symbolistes français avaient pourtantouvertement proclamé leur déférence à l’égard de la théorie de l’Art Total deWagner, une façon de se ranger en bon ordre sous une unique bannière. Elleétait un phare qui évitait deux écueils majeurs : le naturalisme de Zola et le romantismelyrique (la mort de Victor Hugo tombe au moment même où l’Écolesymboliste s’officialise). Endosser une théorie était sans doute plus facilepour des poètes, en revanche reprendre à son compte le style musical de Wagner frisaitle plagiat pour certains musiciens. Leur inscription dans le mouvementsymboliste ne pouvait se réaliser par une simple perpétuation du chromatismewagnérien. Le catalogue symboliste de Debussy, Dukas, Schmitt, Strauss etMascagni est paradoxalement cohérent et hétéroclite, un constat également partagédu côté pictural avec Gauguin, Redon et Puvis de Chavannes. Autantd’artistes, autant de personnalités, autant de styles personnels. Le Symbolismea été un mouvement d’individualités. A l’instar des déclarations de JeanMoréas, chacun a pu se préoccuper de vêtir « l’Idée d’une formesensible », de « suggérer tout l’Homme par tout l’Art » et depromouvoir « l’Evangile des Correspondances ». Or chacun y est alléde sa partition. Et même si elle fut brève comme pour Meyerhold, elle marquaitdurablement la personnalité de chacun.
Les chercheurs conviés par l’Institut IRPALL et le Théâtredu Capitole à cette journée d’étude proposent de cerner les contourslittéraire, dramatique et artistique du mouvement symboliste, d’analyser lapensée théorique de Maeterlinck, d’étudier les incursions sur la scènesymboliste de plusieurs grandes figures (Dukas, Debussy, Korngold pour l’opéra,Reinhardt et Meyerhold pour le théâtre) afin de révéler les défis, les écueils,les inspirations et les émancipations suscités par leur expérience au cœur duSymbolisme.
Thèmes
Notice
Documentation
Références documentaires
SILHOUETTE, Marielle (2017). Max Reinhardt. L’avènement du metteur en scène. Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 344 p.
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LECLER, Eric (2006). L'opéra symboliste. Paris, Éditions L'Harmattan,
GORCEIX, Paul (2005). Maeterlinck, l’arpenteur de l’invisible. Bruxelles, Éditions Le Cri / Académie royale de langue et de littérature françaises, 648 p.
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GORCEIX, Paul (1975). Les affinités allemandes dans l'oeuvre de Maurice Maeterlinck: contribution à l'étude des relations du symbolisme français et du romantisme allemand. Paris, Presses universitaires de France, 411 p.
MEYERHOLD, Vsevolod (1973). Écrits sur le théâtre. Lausanne, Éditions L’Âge d’homme, 4 tomes.
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