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Langue :
Anglais
Crédits
Jean JIMENEZ (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Publication), Thomas Pughe (Intervention)
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Tous droits réservés à l'Université Toulouse II-Le Mirail et aux auteurs.
DOI : 10.60527/qqjb-gv14
Citer cette ressource :
Thomas Pughe. UT2J. (2015, 27 mars). Ecopoetry and/as the 'ecological work' of language / Thomas Pughe , in Espaces sanctuarisés aux États-Unis. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/qqjb-gv14. (Consultée le 12 décembre 2024)

Ecopoetry and/as the 'ecological work' of language / Thomas Pughe

Réalisation : 27 mars 2015 - Mise en ligne : 19 juin 2016
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Descriptif

Ecopoetry and/as the 'ecological work' of language / Thomas Pughe, in Journée d'études "Espaces sanctuarisés aux États-Unis - Visions of American Sanctuaries", organisée, sous la responsabilité d'Aurélie Guillain, par le laboratoire Cultures Anglo-Saxonnes (CAS, axe "Poéthiques") de l'Université Toulouse Jean Jaurès, 27 mars 2015.
* Illustration : "Jupiter terraces" (Mammoth Hot springs-Yellowstone), peinture de Thomas Moran, 1893.

Cettejournée d'études se propose d'étudier les zones qui ont pu être désignées commedes “espaces sanctuarisés” aux Etats-Unis, soit parce qu'elles ont fait l'objetde certaines mesures de protection les soustrayant à la logique de la propriétéprivée et de la libre exploitation des ressources naturelles (dans le cas desparcs nationaux par exemple), soit parce qu'elles ont été considérées par desécrivains nord-américains comme le lieu privilégié où peuvent s'exprimer desvaleurs religieuses ou spiritualistes. Le terme “sanctuarisé” connote ici une visionsinon religieuse, du moins sacralisante, d'un espace où se manifeste unehétérogénéité fondamentale : d'une part, l'espace profane, de l'autre, l'espacesacré que des interdits spécifiques viennent protéger de l'espace profane et deses logiques propres.

Dansla deuxième moitié du dix-neuvième siècle, l'expansion territoriale desEtats-Unis s'est accompagnée de la création de parcs nationaux qui permettaientd'empêcher la surexploitation des ressources naturelles du continent, maisaussi de préserver la possibilité même, pour les citoyens des Etats-Unis, d'êtreexposés à un environnement naturel perçu comme un espace peu modifié par l'êtrehumain – et ainsi de préserver une “relation originelle” avec le monde. Pourcertaines figures fondatrices telles que John Muir, la référence consciente àla vision émersonienne de la “Surâme” se mêle à une version personnelle dumysticisme chrétien et de la fonction sacramentelle de la rencontre avec la Nature.Muir s'inspire également de l'exemple de Thoreau, qui prône non seulement lacréation d'espaces protégés de la convoitise privée, mais aussi une certaineattitude éthique et scripturaire devant le lieu naturel habité. Lorsque les écrivains nord-américainscontemporains décrivent tel lieu sous les espèces d'un espace sanctuarisé, iln'est pas rare de percevoir des échos intertextuels avec les textes de Thoreau,et le désir d'inscrire dans le langage l'expérience du numineux.

Cependant,des débats récents ont mis en avant les diverses limites qui peuvent êtreassociées aux notions connexes d'“espace sanctuarisé”, de nature sauvage et de“wilderness”. Certains auteurs ont suggéré que le terme de sanctuaire connotaitune vision européanocentrique des lieux qui tendrait à compartimenter l'espaceaussi bien que l'expérience (Hultkrantz, Hugues & Swan). Dans d'autresdébats récents, qui portent sur les stratégies de protection de labiodiversité, la notion même d'espace sanctuarisé a pu être critiquée en faveurd'une conception plus intégrée de la protection des espèces. Mais, avant tout,c'est l'espace sauvage monumentalisé des parcs nationaux américains qui a pufaire l'objet de critiques (Cronon) et même de traitements satiriques, dans la mesureoù l'image fabriquée d'une nature intacte peut revêtir une fonction rassuranteet anesthésiante dans le débat écologique et détourner l'attention desgéographies locales au profit de l'image mythifiée d'un paysage national(Lopez).

L'objectifde cette journée d'études est donc double : se pencher sur la manièresingulière dont l'expérience du numineux peut continuer de s'inscrire dans lestextes des écrivains nordaméricains, mais proposer également de faire lepoint sur les réflexions philosophiques, historiques et géographiques quiproblématisent la notion même d'espace sauvage sacralisé.

Intervention
Thème
Documentation

Bibliographie de la Journée d’études "Espaces sanctuarisés aux Etats-Unis / Visions of American Sanctuaries", Université Toulouse Jean Jaurès, 23 mars 2015

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