Notice
Maison de l'Image et du Numérique, Université Toulouse - Jean Jaurès
Retranscription
Introduction Flora Bastiani Bonjour et bienvenue dans le podcast Penser la santé. Cet épisode est consacré aux questions posées par la santé en détention. Soigner en prison, c'est aussi être soi-même dans le quotidien de sa pratique en prison. C'est être dépendant de l'organisation et des obligations de la détention. C'est travailler dans des espaces verrouillés, attendre que les portes soient ouvertes et fermées par les surveillants pénitentiaires, ne pas avoir accès aux malades lorsque nous le souhaitons. C'est se conformer à des règles de fonctionnement rigides qui modifient les relations, le rapport au temps et le rapport à l'espace. Le soin en prison questionne une forme de contradiction. Comment intervenir dans un lieu d'enfermement ? Comment prendre soin d'une personne privée de liberté ? Le soin se situe à l'intersection du droit et de la préoccupation sociale. Mais comment peut-il atteindre celles et ceux qui sont séparés de la société ? Depuis la réforme du système de santé pénitentiaire de mille-neuf-cent-quatre-vingt-quatorze, le soin des détenus revient aux services hospitaliers publics. Des unités sanitaires sont implantées dans les prisons. Une prise en charge à l'extérieur peut être organisée, et pour les hospitalisations dépassant quarante-huit heures, des services de soins à l'hôpital sont spécialement dédiés à l'accueil des détenus. C'est ce que nous appelons des UHSI, des Unités Hospitalières Sécurisées Interrégionales. Malgré ces dispositions, la relation de soins est-elle altérée par ces conditions particulières ? Venir en aide, compatir, créer une relation de confiance permettant un soin de qualité : est-ce possible dans le milieu pénitentiaire ? Au-delà de ces conditions, est-ce que le statut de détenu, parfois pour de longues peines, n'induit pas un désinvestissement ou une méfiance de la part des soignants ? Plus globalement, nous pouvons nous demander si soigner des délinquants et des criminels, leur consacrer du temps, de l'énergie et aussi des moyens matériels qui sont ceux de l'État est moralement acceptable. Une autre question peut se poser : est-ce que cette mission de soins est cohérente ? Car la réclusion nuit à la qualité de vie et de fait, à la santé des détenus. L'enfermement en cellule, la promiscuité, le manque d'activité physique, l'uniformité de l'alimentation, les possibles situations de violence, tout ceci altère la santé. Alors, est-ce qu'il n'y a pas une contradiction de l'État à, d'un côté organiser une incarcération qui nuit à la santé et, d'un autre côté, à organiser le soin des détenus en mobilisant ces structures publiques ? Dans les deux cas, est-ce que tout cela n'est qu'un cercle vicieux dans lequel les missions du soignant et du surveillant, agent public l'un et l'autre, ne peuvent que s'opposer ? Pour réfléchir à ces questions, j'ai le plaisir d'accueillir Aude Lagarrigue, qui est médecin responsable du service de médecine en milieu pénitentiaire, qui regroupe les unités sanitaires en détention et l'unité hospitalière sécurisée inter-régionale UHSI de l'hôpital Rangueil, et Julia Schmitz, qui est maître de conférences en droit public à l'Université Toulouse Capitole, spécialiste du droit pénitentiaire. Bonjour à toutes les deux. Accès à la santé en milieu carcéral Flora Bastiani Julia, pour commencer, ma première question s'adresse à vous. Peut-être que vous pourriez nous rappeler quelle est la limite dans la privation de liberté et des droits, et le…
Lire l'intégralitéPenser le soin carcéral – partie 1 – Penser la santé #4
- document 1 document 2 document 3
- niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif
Comment faire cohabiter incarcération et droit à la santé ?
Est-il moral de soigner des délinquants ?
Le droit fait cohabiter la privation de liberté et la continuité des soins, mais n’est-ce pas contradictoire ?
Invitées :
Aude Lagarrigue est médecin, responsable du service de médecine en milieu pénitentiaire qui regroupe les unités sanitaires en détention et l’unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de l’hôpital de Rangueil.
Julia Schmitz est maître de conférences en droit public à l’université Toulouse Capitole, spécialiste du droit pénitentiaire.
Intervention
Thème
Avec les mêmes intervenants et intervenantes
-
Penser le refus de soin – partie 3 – Penser la santé #9
BourgadeGillesGuglielmoniSophieThéronSophieBastianiFloraLe refus de soin soulève des questions liées à l’autonomie, à la liberté individuelle et à la responsabilité. Que ce soit en raison de croyances personnelles, de peurs, de méconnaissance, ou parfois
-
Penser le refus de soin – partie 2 – Penser la santé #9
BourgadeGillesGuglielmoniSophieThéronSophieBastianiFloraLe refus de soin soulève des questions liées à l’autonomie, à la liberté individuelle et à la responsabilité. Que ce soit en raison de croyances personnelles, de peurs, de méconnaissance, ou parfois
-
Penser le refus de soin – partie 1 – Penser la santé #9
BourgadeGillesGuglielmoniSophieThéronSophieBastianiFloraLe refus de soin soulève des questions liées à l’autonomie, à la liberté individuelle et à la responsabilité. Que ce soit en raison de croyances personnelles, de peurs, de méconnaissance, ou parfois
-
Penser l’appel de détresse au 15 – partie 2 – Penser la santé #8
BounesVincentBisquerraLolitaBastianiFloraLa régulation médicale par téléphone assurée par les professionnels du 15 est primordiale pour une prise en charge efficace des urgences. Ce maillon essentiel des Urgences en France a-t-il les moyens
-
Penser l’appel de détresse au 15 – partie 1 – Penser la santé #8
BounesVincentBisquerraLolitaBastianiFloraLa régulation médicale par téléphone assurée par les professionnels du 15 est primordiale pour une prise en charge efficace des urgences. Ce maillon essentiel des Urgences en France a-t-il les moyens
-
Penser le prélèvement d’organes – partie 3 – Penser la santé #7
AndréMarieBioyXavierDucosGuillaumeBastianiFloraComment le corps sera-t-il traité ? Pourra-t-on retrouver la dépouille de son proche pour les rites funéraires ? Le don d’organes questionne notre manière de penser la vie et la mort. Plus
-
Penser le prélèvement d’organes – partie 2 – Penser la santé #7
AndréMarieBioyXavierDucosGuillaumeBastianiFloraComment le corps sera-t-il traité ? Pourra-t-on retrouver la dépouille de son proche pour les rites funéraires ? Le don d’organes questionne notre manière de penser la vie et la mort. Plus
-
Penser le prélèvement d’organes – partie 1 – Penser la santé #7
AndréMarieBioyXavierDucosGuillaumeBastianiFloraComment le corps sera-t-il traité ? Pourra-t-on retrouver la dépouille de son proche pour les rites funéraires ? Le don d’organes questionne notre manière de penser la vie et la mort. Plus
-
Penser la collégialité en santé – partie 2 – Penser la santé #6
Fontan GilbertÉmiliePailletAnne-SéverineBastianiFloraLa procédure collégiale est considérée comme un moyen concret de faire entrer l’éthique dans le quotidien des services de santé en prenant le temps de mener une discussion argumentée où chacun a la
-
Penser la collégialité en santé – partie 1 – Penser la santé #6
Fontan GilbertÉmiliePailletAnne-SéverineBastianiFloraLa procédure collégiale est considérée comme un moyen concret de faire entrer l’éthique dans le quotidien des services de santé en prenant le temps de mener une discussion argumentée où chacun a la
-
Penser la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) – partie 2 – Penser la santé #5
DufauSophieLefevreHarmonyBastianiFloraQue peut-on faire pour des patients sans espoir de guérison ? Souvent prise pour exemple pour soutenir une loi sur l’euthanasie, la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) est une maladie
-
Penser la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) – partie 1 – Penser la santé #5
DufauSophieLefevreHarmonyBastianiFloraQue peut-on faire pour des patients sans espoir de guérison ? Souvent prise pour exemple pour soutenir une loi sur l’euthanasie, la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) est une maladie
Sur le même thème
-
Penser le refus de soin – partie 3 – Penser la santé #9
BourgadeGillesGuglielmoniSophieThéronSophieBastianiFloraLe refus de soin soulève des questions liées à l’autonomie, à la liberté individuelle et à la responsabilité. Que ce soit en raison de croyances personnelles, de peurs, de méconnaissance, ou parfois
-
Penser le refus de soin – partie 2 – Penser la santé #9
BourgadeGillesGuglielmoniSophieThéronSophieBastianiFloraLe refus de soin soulève des questions liées à l’autonomie, à la liberté individuelle et à la responsabilité. Que ce soit en raison de croyances personnelles, de peurs, de méconnaissance, ou parfois
-
Penser le refus de soin – partie 1 – Penser la santé #9
BourgadeGillesGuglielmoniSophieThéronSophieBastianiFloraLe refus de soin soulève des questions liées à l’autonomie, à la liberté individuelle et à la responsabilité. Que ce soit en raison de croyances personnelles, de peurs, de méconnaissance, ou parfois
-
Penser le soin carcéral – partie 2 – Penser la santé #4
LagarrigueAudeSchmitzJuliaBastianiFloraComment faire cohabiter incarcération et droit à la santé ? Est-il moral de soigner des délinquants ? Le droit fait cohabiter la privation de liberté et la continuité des soins, mais n’est-ce pas
-
Vulnérabilité et exposition dans les soins psychiques
ReyJean-FrançoisLa notion de vulnérabilité est souvent placée au cœur de la recherche sur l'éthique et les humanités en santé, mais il s’agit d’un élément théorique rarement approfondi. Elle est généralement
-
Le patient, sujet en soin, un soignant vulnérable ? Le partenariat de soin avec le patient, une éth…
LartiguetPatrickLa notion de vulnérabilité est souvent placée au cœur de la recherche sur l'éthique et les humanités en santé, mais il s’agit d’un élément théorique rarement approfondi. Elle est généralement
-
L’expérience du patient, une expertise de la vulnérabilité ?
CardosoCéliaComment définir la notion d’expérience du patient ? Quelle est la place de cette expérience au sein du système de santé ?
-
CNIPsy 2010 Marseille - Les troubles de la sexualité en psychiatrie : un oubli volontaire.
Gorin-LazardAudreyCNIPsy 2010 Marseille : 7ème Congrès National des Internes en Psychiatrie (CNIPsy). Thème : «Mauvais genre»Session : Sexualité et psychiatrie : un mélange des genres. Titre : CNIPsy 2010 Marseille -
-
DMP - table ronde 1 suite
Pange-TalonMarie-Françoise deLe masquage permettrait de concilier les points de vue des patients et des professionels de santé. le patient choisit les professionnels de santé qui auront accès au dossier. Nous sommes actuellement
-
Les groupes Balint : hier, aujourd'hui... entretien avec Michel Sapir
Les premiers groupes BALINT sont nés en Grande-Bretagne vers les années 50. Mickael Balint était psychananlyste ; il a créé la notion de contre-transfert et de métalangage qui concerne la relation
-
Amiens 2005 : Journées Ethique et douleur. Discussion de la sixième session
Aspects Pédagogiques Origine Ethique et douleur : 5e Journées pédagogiques d'Ethique médicale d'Amiens, Amiens, septembre 2005