Entretien
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

Maison de l'Image et du Numérique, Université Toulouse - Jean Jaurès

Langue :
Français
Crédits
Cédric Peyronnet (Réalisation), Université Toulouse - Jean Jaurès (Production), Le Vidéographe - Maison de l'image et du Numérique (Publication), Aude Lagarrigue (Intervention), Julia Schmitz (Intervention), Flora Bastiani (Intervention)
DOI : 10.60527/m75n-nw98
Citer cette ressource :
Aude Lagarrigue, Julia Schmitz, Flora Bastiani. UT2J. (2024, 29 août). Penser le soin carcéral – partie 2 – Penser la santé #4. [Podcast]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/m75n-nw98. (Consultée le 20 mars 2025)
Retranscription

Introduction Flora Bastiani Bonjour et bienvenue dans le podcast Penser la santé. Nous nous retrouvons aujourd'hui pour le deuxième épisode consacré aux questions posées par la santé en prison. Le droit des détenus à la continuité des soins signifie que malgré la détention, chaque détenu doit pouvoir accéder à des soins de même qualité que dans un contexte ordinaire. Pourtant, dans les faits, le fonctionnement des prisons rend l'accès aux soins complexes. En effet, la mission de sécurité assurée par les surveillants pénitentiaires ne peut pas avoir les mêmes visées que la mission des soignants. Ce fonctionnement complexe ne décourage pas cependant les soignants qui s'engagent dans cette pratique à part pour établir une relation de soins de qualité. Les soignants doivent s'adapter à la grande vulnérabilité que vivent les détenus qu'ils rencontrent, soumis à des conditions d'emprisonnement qui dégradent leur santé, peu enclins à partager de manière spontanée certaines difficultés. Et oui, le soin des détenus ne peut pas ou ne doit pas faire l'économie d'une relation de confiance dans laquelle le soignant se met à l'écoute de la personne soignée. Alors soigner les détenus, est-ce que cela ne revient finalement pas à soigner tout court ? Car les contraintes liées à la prison ne doivent pas affecter le soin et sa qualité. Le soin, aussi complexe soit-il, à demander et à pratiquer en prison, n'en reste pas moins un soin dans toute sa dimension humaine. Alors justement, peut-il y avoir une cohérence à demander aux soignants de soigner les détenus comme tout le monde, alors que la justice les place en retrait de la société ? Est-ce que la prison peut à la fois punir et soigner ? Pour en parler, j'accueille Aude Lagarrigue. Aude Lagarrigue Bonjour Flora, je suis médecin responsable du service de médecine en milieu pénitentiaire au CHU (Centre Hospitaliser Universitaire) Toulouse qui regroupe les unités sanitaires, c'est-à-dire les infirmeries sur les différents établissements pénitentiaires de Seysses et Muret, et l’UHSI qui est une Unité d'Hospitalisation Sécurisée Interrégionale pour les détenus au CHU de Toulouse à Rangueil. Flora Bastiani Et j'accueille également Julia Schmitz. Julia Schimtz Bonjour. Je suis maître de conférences en droit public à l'Université Toulouse Capitole et je suis spécialiste en droit pénitentiaire. Accès des détenus aux médicaments Flora Bastiani Lorsque des médicaments sont prescrits en prison, je me demande comment se passe l'accès des détenus à ces médicaments. Je suppose que cela fait partie du droit à la continuité de la qualité des soins, mais comment ces médicaments sont-ils délivrés ? Comment les détenus y ont-ils accès, comment cela se passe ? Julia Schimtz De manière un peu plus claire, le juge administratif a formulé un droit très précis pour la personne détenue, qui est le droit de recevoir des traitements et des soins appropriés à son état de santé. C'est très clair, c'est un droit fondamental qui lui est reconnu. Le circuit des médicaments en prison, c'est toujours pareil : en détention, il y a les textes et puis il y a la pratique. Le code de la santé publique l'indique très clairement. Tout ce qui concerne le choix du traitement médical, sa distribution, sa mise en oeuvre pratique, relève de la seule compétence exclusive des personnels de santé. Il y a toujours un petit « mais ». Un chef d'établissement qui a la police de l'ordre public au sein de son établi…

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Penser le soin carcéral – partie 2 – Penser la santé #4

Réalisation : 29 août 2024 - Mise en ligne : 11 octobre 2024
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Descriptif

Comment faire cohabiter incarcération et droit à la santé ?

Est-il moral de soigner des délinquants ?

Le droit fait cohabiter la privation de liberté et la continuité des soins, mais n’est-ce pas contradictoire ?

Invitées :

Aude Lagarrigue est médecin, responsable du service de médecine en milieu pénitentiaire qui regroupe les unités sanitaires en détention et l’unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de l’hôpital de Rangueil.

Julia Schmitz est maître de conférences en droit public à l’université Toulouse Capitole, spécialiste du droit pénitentiaire.

Intervention

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