Conférence
Chapitres
Notice
Langue :
Français
Crédits
Mission 2000 en France (Production), UTLS - la suite (Réalisation), Claude Lefort (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/txt6-sf47
Citer cette ressource :
Claude Lefort. UTLS. (2000, 30 mai). Le pouvoir , in Nations, violence, communication et sport. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/txt6-sf47. (Consultée le 29 mai 2024)

Le pouvoir

Réalisation : 30 mai 2000 - Mise en ligne : 19 février 2018
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

"Dans cette Université de tous les savoirs, il semble que vienne naturellement prendre place une étude du pouvoir. Je suis conscient de ce qu'il y avait de téméraire à la prendre en charge. Il n'est pas, en effet, de discipline scientifique dont l'objet spécifique soit la nature, l'origine et l'exercice du pouvoir, bien que ce phénomène ait suscité depuis longtemps la réflexion de grands esprits. Je doute d'ailleurs qu'une telle discipline ait quelque chance de se former, pour des raisons qui apparaîtront au cours de cet exposé. Rien, en tout cas, ne permet de croire que nous puissions bénéficier des acquis d'un savoir cumulatif. Qu'appelle-t-on pouvoir ? Question préalable, semble-t-il. Mais, pour répondre, il faudrait énoncer un critère qui permette aussitôt de trancher un noeud de représentations dont chacune porte la marque d'une expérience collective. Si l'on veut bien admettre que le pouvoir ne peut se réduire à la domination, à la puissance, au commandement ou à l'autorité, ce n'est pas toutefois sans raison qu'on en reconnaît le signe, soit à la capacité de décider des affaires publiques, soit à celle de disposer des moyens de coercition, soit à celle de commander, soit à celle d'incarner ou de représenter quelque puissance au-dessus des hommes ou bien d'en participer, soit à celle de posséder un savoir-faire qui échappe à l'intelligence commune. Bref, il peut être associé à l'image du prince, du gouvernant, du guerrier, du prêtre ou du magicien. Dans tous les cas, le caractère du pouvoir est lié à celui de l'obéissance, et l'obéissance elle-même implique un certain mode de croyance. D'une domination établie par la force on peut même se demander, comme nous y invitait La Boétie, si elle a jamais pu s'entretenir durablement sans bénéficier d'une "" servitude volontaire "". "

Intervention

Dans la même collection

Sur le même thème