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Chapitres
- Présentation de la conférence par Nathalie Cochoy05'29"
- Conférence de Corine Pelluchon00'07"
- Introduction-présentation03'59"
- I- La contribution d'une phénoménologie de la corporéité à la réflexion sur l'écologie00'09"
- 1. Qu'est-ce que la corporéité ?01'24"
- 2. Vivre, c'est "vivre de" et "vivre avec"05'18"
- 3. La phénoménologie04'27"
- 4. La naissance (être engendré)04'17"
- II- Implications politiques de la phénoménologie du "vivre de" 00'08"
- 1. Ajouter au politique deux nouvelles finalités : écologie et justice sociale envers les générations futures et les animaux02'09"
- 2. Zoopolitique02'34"
- 3. Comment faire entrer les enjeux écologiques dans une société mondialisée hétérogène?03'16"
- 4. Contrat social : intérêt propre et intérêt commun02'42"
- III- Éthique des vertus04'34"
- 1. Une nouvelle éthique de la considération (à partir de Bernard de Clairvaux et Jean Wahl)04'20"
- 2. Destituer le schème de la domination05'10"
- Conclusion03'27"
Descriptif
L’écologie comme sagesse de l’habitation de la Terre. Corporéité, existence et politique / Corine Pelluchon, conférence in séminaire Poéthiques « Écrire, penser la nature », organisé sous la responsabilité scientifique de Nathalie Cochoy (Laboratoire Cultures Anglo-Saxonnes-CAS, axe « Poéthiques ») et Jean-Yves Laurichesse (Laboratoire Patrimoine, Littérature, Histoire, équipe Littérature et Herméneutique-PLH/ELH) et présentée par Nathalie Cochoy, Université Toulouse-Jean Jaurès, le 12 février 2021.
* Conférence enregistrée en distanciel.
« Quand l’écologie est pensée à la lumière d’une réflexion sur la matérialité de notre existence qui souligne notre dépendance à l’égard des autres vivants et de la nature, l’écologie ne se réduit pas seulement à sa dimension environnementale liée à la lutte contre le réchauffement climatique et la biodiversité. En effet, conçue comme la sagesse de notre habitation de la terre qui est toujours une cohabitation avec les autres, humains et non-humains, elle inclut aussi des enjeux de justice sociale, liés à l’organisation du travail et aux transformation des modes de production, et suppose la prise en compte des conditions de vie des générations futures et des autres espèces. Loin d’être un îlot éthique, elle ne se conduit plus à opposer la fin du monde et la fin du moi, l’écocentrisme et l’humanisme. Ainsi, en insistant sur la spatialité autant que sur la temporalité, en décrivant l’alimentation, on dépasse les dualismes nature/culture, corps/esprit, individualisme/social. Cette philosophie du "vivre de" qui occupe la première partie de cette présentation, fait surgir un sujet toujours relationnel, toujours en contact -qu’il le veuille ou non- avec les autres humains et non-humains.
Dans une deuxième partie, on verra quelles sont les implications éthiques et politiques de cette phénoménologie du "vivre de" et des nourritures développée dans un ouvrage publié en 2015, "Les Nourritures. Philosophie du corps politique". (…) Quand on fonde la théorie politique non pas sur un sujet hors-sol ou défini seulement par la liberté, mais sur un sujet ainsi pensé dans sa corporéité, les finalités du politique changent : l’écologie et la justice envers les animaux s’ajoutent aux devoirs classiquement assignés à l'État. Il s'agit alors de savoir quelles transformations de la démocratie permettront de tenir les promesses de cette théorie politique fondée sur une philosophie de la corporéité et de l’habitation de la Terre. Comment faire de l’écologie un projet d’émancipation individuelle et collective impliquant plus de démocratie, plus de liberté -une liberté différente de celle du libéralisme politique classique ?
Enfin, dans une troisième partie, je me demanderais comment les individus peuvent être les acteurs de ces changements, à la fois dans leurs styles de vie, mais aussi au niveau collectif. Cette question revient en quelque sorte à poser la question que soulevait Rousseau dans le Contrat Social. En effet, une fois qu’on a posé les normes d’une théorie politique, on n’a fait que la moitié du chemin, car il faut savoir ce qui peut donner aux individus le sens de l’obligation. Je ferai référence à l’éthique des vertus que j'ai élaborée dans "Éthique de la considération" en 2018. Enfin, il s'agira de savoir comment la considération peut imprégner la société, ce qui implique de placer la réflexion à un niveau civilisationnel, comme dans "Lumières à l’âge du vivant" (2021) dont il sera brièvement question. À chaque étape d’argumentation, il conviendra de souligner les similitudes et les différences entre cette approche du vivant et de l’écologie inspirée par la phénoménologie et des approches plus particularistes comme l’éthique du « care » et l’écoféminisme avec lesquelles j’ai beaucoup de points communs mais, les sources étant différentes, la manière de configurer les concepts l’est aussi. J'indique aussi les différences existant entre mon approche et les éthiques environnementales et animales anglo-saxonnes… » (Corine Pelluchon).
Mots clés : Philosophie de l'environnement ; Écologie humaine ; Relations homme-animal ; Éthique environnementale ; Relations homme- nature ; Éthique animale ; Phénoménologie ; Écoféminisme
Intervenants
Thèmes
Notice
Documentation
Bibliographie indicative
PELLUCHON, Corine (2021). Les Lumières à l'âge du vivant. Paris, Éditions Le Seuil, coll. L'Ordre philosophique, 336 p.
PELLUCHON, Corine (2020). Réparons le monde : humains, animaux, nature. Paris, Éditions Rivages, coll. Rivages poche-Petite bibliothèque, 288 p.
HESS, Gérald, PELLUCHON, Corine, PIERRON, Jean-Philippe (dirs) (2020). Humains, animaux, nature. Quelle éthique des vertus pour le monde qui vient ? [Colloque de Cerisy 2019]. Paris, Éditions Hermann, 395 p.
PELLUCHON, Corine (2018). La réparation du monde. Repères philosophiques pour une société post-carbone, in "Fragiles vérités", Esprit, 12, vol. décembre 2018, 132-142.
PELLUCHON, Corine (2018). Esthétique, phénoménologie de l’habitation de la Terre et considération, La Pensée écologique, 2, vol. 2, avril 2018. [En ligne : https://www.cairn.info/revue-la-pensee-ecologique-2018-1-page-f.htm].
PELLUCHON, Corine (2018). Éthique de la considération. Paris, Éditions Le Seuil, coll. L'Ordre philosophique, 281 p.
PELLUCHON, Corine (2017). Manifeste animaliste. Politiser la cause animale. Paris, Alma Éditeur, 116 p.
PELLUCHON, Corine (2017). L’éthique des vertus : une condition pour opérer la transition environnementale, La Pensée écologique, 1, vol. 1, octobre 2017. [En ligne : https://www.cairn.info/revue-la-pensee-ecologique-2017-1-page-e.htm].
PELLUCHON, Corine (2015). Avec "Les Nourritures", repenser le contrat social [Entretien avec Alexis Feertchak], iPhilo, 25 mai 2015. [En ligne : http://iphilo.fr/2015/05/25/les-nourritures-repenser-le-contrat-social-corine-pelluchon/].
PELLUCHON, Corine (2015). Les nourritures. Philosophie du corps politique. Paris, Éditions Le Seuil, coll. L'Ordre philosophique, 392 p.
PELLUCHON, Corine (2015). Zoopolitique et justice envers les animaux, Études sur la mort, 145, 15-28. [En ligne : https://www.cairn.info/revue-etudes-sur-la-mort-2014-1-page-15.htm].
ABRAM, David [1996] (2013). Comment la terre s'est tue. Pour une écologie des sens. Traduction de Didier Demorcy et Isabelle Stengers. Paris, Éditions La Découverte / Les Empêcheurs de penser en rond, 347 p.
DE CLAIRVAUX, Bernard [1148-1152] (2012). De la considération suivi de L'architecture de saint Bernard. Paris, Éditions du Cerf, coll. Sagesses chrétiennes, 194 p.
DONALDSON, Sue, KYMLICKA, Will (2011), Zoopolis, A Political Theory of Animal Rights. New York, Oxford University Press, 352 p.
PELLUCHON, Corine (2011). Éléments pour une éthique de la vulnérabilité. Les hommes, les animaux, la nature. Paris, Éditions du Cerf, coll. Humanités, 350 p.
BOURG, Dominique, WHITESIDE, Kerry (2010). Vers une démocratie écologique. Le citoyen, le savant et le politique. Paris, Éditions Le Seuil, 103 p.
PLUMWOOD, Val (1991). Nature, Self, and Gender: Feminism, Environmental Philosophy, and the Critique of Rationalism, in "Ecological Feminism", Hypatia: A Journal of Feminist Philosophy, 1, vol. 6, 3-27.
LEVINAS, Emmanuel [1961] (1990). Totalité et infini : essai sur l'extériorité. Paris, Éditions Livre de poche, 352 p.
MERLEAU-PONTY, Maurice (1976). Phénoménologie de la perception. Paris, Éditions Gallimard, coll. Tel, 560 p.
WAHL, Jean (1944). Existence humaine et transcendance. Neuchâtel, Éditions de la Baconnière, coll. Être et penser, 159 p.
ROUSSEAU, Jean-Jacques [1762] (1896). Du contrat social ou Principes du droit politique. Paris, [En ligne, Editions Marc Michel Rey, Amsterdam, 1762 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86157409/f5.image].
Peinture
Conférence
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L’hospitalité peut-elle être cosmopolitique ? / Guillaume Le Blanc
Le Blanc, Guillaume (1966-.... ; philosophe)
Traversant les réflexions de Derrida sur "l'être citoyen du monde" et sur les "villes-refuges", L'Odyssée d'Homère, l'hospitalité chrétienne paulinienne ainsi que la conception kantienne, Guillaume le Blanc insiste sur l’absolue nécessité de repenser l’hospitalité comme valeur politique et non plus seulement morale pour considérer autrement la venue de l’étranger. Par opposition à un cosmopolitisme supra-national, le cosmopolitisme "par le haut", pensé « au-dessus de la politique des États-nations », il revendique un infra-cosmopolitisme, enraciné à l’échelle locale, souvent passé sous silence.
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Conférence
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La tragédie du paysage / Pierre Wat
Wat, Pierre (1965-....)
Pour explorer l’expression « la tragédie du paysage » de David d’Angers à propos de l’œuvre peinte de Caspar David Friedrich [Lettre à Victor Pavie, 1934], Pierre Wat part de la figure poétique allemande du « Wanderer »[errant, vagabond, marcheur], décrite notamment par Hölderlin et Goethe, représentée dans les tableaux de Courbet, Van Gogh, Francis Bacon, Anselm Kiefer, George Grosz. Puis il opère une traversée iconographique dans la peinture moderne et contemporaine
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Conférence
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L’écologie comme sagesse de l’habitation de la Terre. Corporéité, existence et politique / Corine Pelluchon
Pelluchon, Corinne (19..-....)
Quand l’écologie est pensée à la lumière d’une réflexion sur la matérialité de notre existence qui souligne notre dépendance à l’égard des autres vivants et de la nature, l’écologie ne se réduit pas seulement à sa dimension environnementale liée à la lutte contre le réchauffement climatique et la biodiversité. En effet, conçue comme la sagesse de notre habitation de la terre qui est toujours une cohabitation avec les autres, humains et non-humains, elle inclut aussi des enjeux de justice sociale, liés à l’organisation du travail et aux transformation des modes de production, et suppose la prise en compte des conditions de vie des générations futures et des autres espèces. Loin d’être un îlot éthique, elle ne se conduit plus à opposer la fin du monde et la fin du moi, l’écocentrisme et l’humanisme.
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Débuter à: 00:00:00 |
Conférence
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La Renaissance en tableau : Foucault et "Las Meninas" / Philippe Desan
Desan, Philippe (1953-....)
La Renaissance en tableau : Foucault et "Las Meninas" / Philippe Desan
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