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Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/hn3x-8y54
Citer cette ressource :
Archeo Montpellier. (2020, 15 octobre). Indésirables mais utiles : la gestion des eaux dans la périphérie urbaine d’Augustonemetum/Clermont-Ferrand (fin du Ier s. - IVe s. ap. J.-C.) , in Eaux sales, eaux troubles, eaux de ruissellement. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/hn3x-8y54. (Consultée le 19 septembre 2024)

Indésirables mais utiles : la gestion des eaux dans la périphérie urbaine d’Augustonemetum/Clermont-Ferrand (fin du Ier s. - IVe s. ap. J.-C.)

Réalisation : 15 octobre 2020 - Mise en ligne : 25 octobre 2020
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Descriptif

Les trois sites considérés ici – rue Fontgiève, Scène nationale, rue Rabanesse – ont été étudiés dans le cadre de fouilles archéologiques préventives réalisées sur de vastes superficies entre 2012 et 2016 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Ils ont pour point commun d’être localisés en périphérie urbaine d’Augustonemetum, dont le développement à partir de la fin du Ier s., et surtout au cours du IIe s., a conduit à la conquête des marges du premier noyau urbain. Elles correspondent à des terrains marécageux situés en fond de vallée et constituent donc, a priori, des terrains peu favorables à l’implantation humaine.

L’urbanisation de ces nouveaux secteurs de l’agglomération a nécessité d’importants travaux de drainage du réseau hydrographique ceinturant la butte de Clermont. Des ouvrages maçonnés ont permis de canaliser certains ruisseaux, tandis que d’autres ont fait l’objet de recalibrages afin de mieux encontrôler le débit. Dans les deux cas, ces entreprises ont assuré une meilleure gestion des cours d’eau, en autorisant par ailleurs l’exploitation de l’énergie hydraulique ainsi disponible.

Ces cours d’eau ont également servi d’exutoires pour les eaux usées issues des îlots nouvellement créés, dont la fonction était à la fois résidentielle (maisons) et professionnelle (ateliers artisanaux, auberge), voire collective (temple). En effet, les opérations archéologiques ont mis en évidence un dense réseau d’évacuation, principalement formé de caniveaux en bois et particulièrement bien conservé grâce à la forte humidité du milieu d’enfouissement. Son analyse illustre la gestion raisonnée des eaux indésirables comme sa complémentarité avec le réseau d’adduction, lui aussi largement représenté. La conservation des bois d’oeuvre a également permis de documenter des ouvrages hydrauliques généralement disparus tout en offrant, grâce à la dendrochronologie, des datations parfois très précises.

Dès la fin du IIe s., le niveau de la nappe phréatique remonte et les occupants sont contraints d’adapter les constructions aux contraintes environnementales. Ces dernières sont particulièrement prégnantes au cours du IIIe s. et contribuent, avec probablement le défaut d’entretien des structures hydrauliques précédemment mises en place, à l’abandon progressif des abords des cours d’eau.

Sur ces trois sites clermontois, l’eau est donc au coeur des préoccupations et les habitants ont entretenu une relation ambivalente avec elle. Il a fallu en assurer la gestion par des stratégies diverses qu’il s’agira de détailler afin de montrer comment une contrainte a pu être transformée en atout, notamment économique. Une certaine forme d’équilibre a ainsi pu être trouvée durant près de deux siècles, avant qu’un renversement ne s’opère, aboutissant à la désaffectation des lieux au cours du IVe s.

Communicants :

 

François BLONDEL - chercheur associé – UMR ArTeHiS

Damien MARTINEZ - MCF, Université Lumière – Lyon 2, UMR 5648-CIHAM)

Julien OLLIVIER - SRA Occitanie, UMR 5608 –TRACES

 

Colloque organisé par :

Jean-Baptiste Lebret

Sandrine Agusta-Boularot

 

Réalisation :

Lambert Capron

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