Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Montpellier, Université Paul-Valéry, Montpellier III
Langue :
Français
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/dk6y-3s76
Citer cette ressource :
Archeo Montpellier. (2020, 15 octobre). L’ensemble monumental de Saint-Romain-en-Gal : l’exemple d’un bassin de rétention romain ? , in Eaux sales, eaux troubles, eaux de ruissellement. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/dk6y-3s76. (Consultée le 25 avril 2025)

L’ensemble monumental de Saint-Romain-en-Gal : l’exemple d’un bassin de rétention romain ?

Réalisation : 15 octobre 2020 - Mise en ligne : 26 octobre 2020
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Le quartier nord-ouest de Vienna, mis au jour sur le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal, en rive droite du Rhône, est traversé d'est en ouest par un ruisseau. À partir du milieu du Ier siècle de notre ère, ce dernier est intégré dans un ensemble monumental imposant qui se développe sur une superficie estimée à huit hectares. Plusieurs bâtiments disposés autour d’une vaste esplanade le compose : au nord, l’Hémicycle, le Portique Nord, les thermes des Lutteurs, à l’est, le portique du Rhône, à l’ouest, les thermes dits « Palais du Miroir ». Au sud, les informations manquent sur les aménagements qui ont pu exister.

Par sa singularité, l’esplanade centrale retient l’attention. Elle est située deux mètres en contrebas du niveau de circulation observé dans le Portique Nord. Sur les parties observées, elle apparaît dénuée d'aménagements bâtis. Son sol, composé de sables sur un substrat de graviers, se caractérise par sa perméabilité (Savay-Guerraz, Prisset, 1992).


Observé dans le secteur nord-ouest de l’ensemble monumental (Prisset, 2011), le franchissement du ruisseau par la rue du Portique a fait l’objet de réaménagements successifs. Le parcours du cours d’eau au travers de l'esplanade n'est cependant pas connu, mais il devait nécessairement aboutir au Rhône, dont le cours passe à l’est du Portique du Rhône. Lors de la récente synthèse sur l’évolution des réseaux hydrauliques du quartier (Brissaud, 2018), le tracé présumé du ruisseau a été reporté sur plan. Nous rappellerons les raisons qui ont motivé la localisation du parcours proposé. Nous préciserons également les éléments connus relatifs à la gestion des eaux grises et usées au sein de l’ensemble monumental afin de cerner au mieux les contraintes hydrauliques inhérentes à cet espace.


L’évolution de la topographie du quartier au cours des premiers siècles de notre ère soulève des questions sur la place du ruisseau au sein de l’ensemble monumental. Ainsi, pourquoi son parcours, à ciel ouvert dans sa partie amont, n’a-t-il pas été contraint dans des galeries enterrées ? Nous pouvons également nous demander pourquoi cette esplanade de cinq hectares a été maintenue en contrebas du reste du quartier alors que ce dernier a été exhaussé de deux mètres sur une superficie minimale de quinze hectares.


Cette organisation topographique résulte en premier lieu du projet architectural lui-même. En effet, elle renforce la hauteur des structures périphériques et en accentue la monumentalité. L’esplanade, palestre des thermes avoisinants (Prisset, 2007), se présente également comme un espace directement ouvert sur le quartier, un lieu de rassemblement dont le ruisseau serait l’un des éléments de décor. Toutefois, la capacité des conduits dévolus au passage du cours d’eau, observée dans les fondations de l’Hémicycle, montre que le débit de ce dernier était susceptible de s’accroître fortement. Dès lors, ses eaux ne pouvaient que sortir de leur lit habituel et se répandre sur l’esplanade. La gestion de ces débordements devait donc nécessairement être prise en compte dans l’organisation générale de cet espace.


Au vu de ces contraintes, la configuration de l’ensemble monumental et la présence du ruisseau évoquent « un bassin d'écrêtement », terme contemporain qui désigne un aménagement destiné à contenir les crues des petits cours d'eau. Ce type d’installation peut à la fois servir pour la protection civile lors de fortes précipitations et constituer des espaces de loisirs en période d'étiage (Lebret, 2017). Il permet de restreindre les crues tout en limitant leur impact foncier. Nous verrons dans quelle mesure un tel aménagement peut être envisagé dans le cas de l’ensemble monumental de Saint-Romain-en-Gal.


Communicants :

Jean-Luc PRISSET - attaché de conservation du patrimoine, service scientifique, Musée et sites gallo-romains de Saint-Romain-en-Gal, Département du Rhône.

Jean-Baptiste LEBRET – Docteur en archéologie, chercheur associé ASM – UMR5140.


Colloque organisé par :

Jean-Baptiste Lebret

Sandrine Agusta-Boularot


Réalisation :

Lambert Capron

Dans la même collection

Sur le même thème