-
- Date de réalisation : 8 Mars 2018
- Durée du programme : 103 min
- Classification Dewey : Intelligence artificielle, réseaux neuronaux, automates cellulaires, vie artificielle, Algorithmes
-
- Catégorie : Conférences
- Niveau : Tous publics / hors niveau
- Disciplines : Mathématiques et informatique
- Collections : FORUM NIMOIS
- ficheLom : Voir la fiche LOM
Dans la même collection
























Forum Nîmois - Charles GIDE - DOWEK - 8 mars 2018
L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit Gilles Dowek, le 8 mars 2018, à la maison du protestantisme à Nîmes.
Monsieur,
Nous entendons quasi-quotidiennement parler des algorithmes. Nous savons, plus ou moins clairement, qu’ils sont derrière la plupart, sinon, au sens propre, toutes les applis dont nous nous servons quotidiennement sur notre téléphone portables ou nos plaquettes.
Mais, en vérité, nous n’en avons pas eu, dans nos études, de définition précise, même si nous pensons grossièrement en saisir le sens.
Aussi avons-nous décidé de faire appel à un ancien élève de l’école Polytechnique , mathématicien, logicien, informaticien et philosophe aujourd’hui chercheur à l’Institut de recherche en informatique et automatique, et Professeur à l’Ecole normale supérieure de Paris Saclay, pour nous éclairer sur ce point je dois ajouter que vous avez reçu le grand prix de philosophie de l’Académie française pour votre livre : « Les Métamorphoses du calcul- Une étonnante histoire de mathématiques » et que vous venez justement, de publier , avec Serge Abitboul, le temps des algorithmes
Je ne pense pas porter beaucoup atteinte à votre exposé en me référant à Wikipédia qui nous dit qu’algorithme vient du nom arabe d’un mathématicien perse du IXème siècle, Abu Abdullah Muhammad ibn Musa Al-Kwatzimi, sans nous révéler quel est le rapport entre les travaux de ce mathématicien et l’algorithme. ll était parait-il un des fondateurs de l’algèbre, et nous avons justement invité pour début mai un mathématicien algérien, Ahmed Djebbar, qui doit traiter de l’Algèbre hier, aujourd’hui, demain. Il évoquera notamment, comme il l’a déjà fait pour l’Académie de Nîmes, les apports arabes à l’Algèbre.
Wikipedia dit aussi que l’algorithme est une suite non ambiguë d’opérations et d’instructions permettant de résoudre un problème et d’obtenir un résultat.
Mon introduction pourrait s’arrêter là, ne serait que pour respecter votre propos, si je n’avais pas découvert, en lisant le dernier livre de Harari : « Homo deus » , venant après « Homo sapiens » , qu’il nous dit finalement, que nous tous, sapiens, ne sommes finalement qu’une combinaison d’algorithmes biochimiques. Le fonctionnement de notre cerveau lui-même, dont on nous apprend en même temps qu’il a un frère ou un cousin dans nos tripes, ne serait finalement que le résultat d’algorithmes biochimiques, comme d’ailleurs, le pressentait Jean Pierre Changeux, il y a vingt ans.
Nous avons déjà accueilli un mathématicien, Président de l’Institut Poincaré, Médaille Field 2010, Cedric Villani, aujourd’hui aussi député de Saclay, qui nous avait expliqué le caractère mathématique du déplacement de la chauve-souris, retenant l’attention de tout le public sur un thème plutôt austère. Je pense que vous allez l’égaler en ce sens.
J’avais remarqué dans un article qu’une femme célèbre avait évoqué les algorithmes dès le XIXème siècle, mais j’avais perdu le document. Heureusement, vous la connaissiez et me l’avez indiquée. En cette journée internationale de la femme, rendons donc cet honneur à Augusta Ada King comtesse de Lovelace, née A da Byron, (1815-1852), née et morte à Londres, dans les écrits de laquelle on trouve le premier programme destiné à être exécuté par une machine
Mais je ne voudrais pas terminer sans évoquer Dieu. Non pas parce que nous sommes dans la Maison du protestantisme, mais parce que si, finalement, l’humanité fonctionne sur la base d’algorithmes biochimiques, on doit se demander qui les a programmés. Est-ce un pur hasard, à partir du big bang qui a initié l’explosion et l’élargissement infini de l’univers, des milliards de milliards d’algorithmes chimiques et biochimiques se déroulant, avec des milliards d’essais et d’erreurs, et, finalement, une terre, avec une vie. Peut-être ailleurs, à des années lumières, un ou plusieurs autres planètes semblables, hypothétiques, dont Elon Musk conjecture qu’elle pourrait rencontrer des représentants de ces vies, en leur envoyant sa voiture dans la fusée Falcon Heavy. Ou bien y-a-t-il eu un dessein intelligent comme disent certains ?
Je me garderai bien de trancher cette question que, finalement, chacun d’entre nous se pose de manière plus simpliste. Mais tout ce que je sais c’est qu’il est certainement très utile de mieux comprendre grâce à vous ce qu’est un algorithme.
commentaires
Ajouter un commentaire Lire les commentaires