Performer en géomorphologie : du terrain à la médiation

Samuel Étienne est directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, Université PSL Paris. Géographe de formation, il a étudié l’évolution des paysages géomorphologiques volcaniques et littoraux pendant plus de vingt ans, de l’Islande au Pacifique sud. Par ailleurs, il édite depuis près de 40 ans des fanzines, journaux amateurs publiés en dehors des circuits commerciaux, ce qui l’a amené à collaborer depuis 2016 avec différentes écoles de Beaux-Arts et institution d’art contemporain. Depuis lors, il mène une recherche hybride où la géomorphologie et la pratique artistique s’interrogent mutuellement. Samuel Étienne coordonne le programme Acazine, le fanzine outil de recherche académique (Campus Condorcet) et a cofondé en 2021 la revue de recherche et bricolage science-art Fiction-Science, en partenariat avec l’ESADHaR de Rouen.

En résumé

La géomorphologie est une discipline géographique qui étudie les processus d’érosion à la surface de la Terre, les modelés qui en résultent, et les formes du relief qui organisent l’épiderme minéral du monde. Nous présenterons ici trois types de relations performatives de la géomorphologie au monde : le rapport au terrain, le rapport à la publication et le rapport à l’art. Selon une tradition bien ancrée dans la géographie physique en général, “faire du terrain” est consubstantiel de “performer dans la nature”. Pourquoi le géomorphologue éprouve-t-il le besoin de se mesurer au terrain ? Au tournant du siècle, la géomorphologie française a renforcé sa diffusion à l’international à travers une stratégie de publication qui l’a amené vers des espaces éditoriaux inédits, hors du champ traditionnel de la géographie. Que nous enseigne cette forme de performance éditoriale ? Plus récemment, s’inscrivant dans une volonté d’élargir l’audience et toucher le grand public, des actions mêlant science et art proposent de nouvelles formes de médiation où la performance artistique devient le vecteur de diffusion du savoir géomorphologique.

Animation : Nora Viet (Ihrim)
Débat : Erwan Roussel (GEOLAB) et Raphaël Paris (LMV)
Enregistrement et montage : Eric Fayet (Focale SHS/MSH)